mardi 28 décembre 2010

Le Cameroun bénéficie d'une subvention de près de 64 milliards du Fonds mondial de lutte contre le sida

Lors du dernier conseil d'administration de cet organisme, notre pays a été admis au round 10 des financements accordés au pays. Les explications du Minsanté.
Certains diront que la période des fêtes de fin d'année est bonne pour le Cameroun. Et que l'année 2011 s'annonce meilleure que 2010, surtout pour les personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH), notamment celles sous traitement antirétroviral (ARV). En effet, la
requête du pays a été retenue pour le round 10 du financement du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. C'était au cours du dernier conseil d'administration de cet organisme, du 13 au 15 décembre dernier à Genève (Suisse). En effet, un accord de don en faveur du Cameroun, d'un montant de 63 milliards 800 millions F a été signé, sur une période de cinq ans. Selon la demande faite par les instances camerounaises, cet argent va servir à renforcer la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, la prise en charge globale des PVVIH et la prévention au sein des populations les plus exposées.
Il faut dire que c'est un ouf de soulagement pour le pays, surtout après l'échec essuyé l'année dernière. Une rupture de financement qui a causé de nombreux désagréments aux personnes sous ARV, principalement. D'où l'engouement des associations des PVVIH avant même l'annonce officielle de l'éligibilité de la soumission du Cameroun à ce nouvel appui. « L'Action pour l'humanisation des hôpitaux (ACTHU) se réjouit de cette décision du Fonds Mondial qui vise à soulager les souffrances de milliers de patients du VIH/Sida dans notre pays », a lancé Christian Locka, président du bureau exécutif de cette association.
Au ministère de la Santé publique, on se réjouit également de cet apport, surtout au moment où le pays vient de lancer son 3e plan stratégique national de lutte contre le VIH/Sida. Une bouffée d'oxygène qui permet d'avoir une partie des 290 milliards de F nécessaires pour la réalisation de ce plan quinquennal. D'ailleurs, ce financement couvre une période de 5 ans, tout comme le plan stratégique national.
« 200 000 personnes sous traitement d'ici 5 ans »
Les précisions de André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, sur l'utilisation du financement accordé au Cameroun par le Fonds mondial.
A quoi va servir l'argent que le Cameroun va à nouveau obtenir du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ?
Il y a quatre axes majeurs que le Cameroun met en œuvre dans la lutte contre le VIH/Sida. La première composante est la prévention, et un accent sera particulièrement mis la prévention de la transmission de la mère à l'enfant (PTME), essentielle pour pouvoir lutter non seulement contre la mortalité maternelle, mais également contre la mortalité infantile ; le VIH étant une des causes de la morbidité et de la mortalité dans ces couches vulnérables que sont la mère et l'enfant. Notre deuxième axe de prévention concerne les populations à risques (les camionneurs, les transporteurs, les personnes ayant des relations sexuelles avec les personnes du même sexe, les professionnels du sexe, etc.). La troisième composante c'est la prise en charge des personnes éligibles au traitement, sachant que nous finissons l'année 2010 avec près de 90.000 personnes sous traitement. Et nous pensons que d'ici 5 ans, nous allons dépasser le cap de 200.000 personnes sous traitement. Enfin, la quatrième composante c'est le soutien aux orphelins du VIH/Sida, qui doivent continuer à être encadrés. Mais nous avons encore un certain nombre d'éclaircissements à donner avant la signature de la convention, tel que nous avons eu à le faire pour les autres financements.
Peut-on s'attendre à moins de tensions de stock dans les centres de distribution des ARV?
Il faut déjà se féliciter de ce qu'il n'y a pas eu rupture de stock. On a travaillé en flux tendu, en fonction de notre trésorerie. Les gens avaient peur, mais je dis aux personnes vivant avec le VIH et celles sous traitement d'avoir confiance en l'Etat camerounais qui a pris un engagement et qui s'organise pour qu'il n'y ait pas de rupture. Nous avons un bon système de suivi qui permet d'enclencher les achats au bon moment. Surtout que nous avons un suivi de six protocoles qui rend les choses un peu difficiles, contrairement au paludisme où on a une seule combinaison de molécules. Nous nous sommes arrangés à ne plus connaître les ruptures survenues en 2008 parce que là il y avait vraiment rupture.
Cet accord peut donc être considéré comme une bouffée d'oxygène pour le nouveau plan stratégique national de lutte contre le sida lancé le 1er décembre...
Par rapport à ce plan dont le montant s'élève à 290 milliards de F, nous n'avons pas encore la totalité des financements, mais c'est déjà un bon bout de chemin parcouru. L'année prochaine, il y aura encore un appel à propositions et rien n'empêche que le Cameroun puisse de nouveau postuler, surtout que nous devons trouver l'intégralité de l'argent nécessaire pour la réalisation de ce plan. Nous sommes engagés dans cette voie, tant auprès du Fonds mondial que d'autres partenaires.
Dans un communiqué que venez de signer, vous parlez des financements obtenus pour la lutte contre la tuberculose et le paludisme. Où en est-on ?
En effet, l'année dernière, nous avons eu un accord de don de 75 milliards de F pour le paludisme et un autre de l'ordre de 11 milliards de F pour la tuberculose. Pour ces deux derniers, nous avons déjà signé les conventions. On arrive à la phase des premiers décaissements. D'ailleurs, pour le paludisme, nous avons accéléré l'introduction du traitement des cas simples et surtout nous nous apprêtons à rendre l'utilisation de la moustiquaire imprégnée universelle avec de nos jours la distribution gratuite de près de 8 millions de moustiquaires sur l'ensemble du territoire. Nous allons pratiquement atteindre le ratio d'une moustiquaire pour deux.

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