Le rôle de ces personnes, parmi lesquelles un journaliste, dans la diffusion d'une vidéo montrant celles qui seraient les lycéennes de Chibok intrigue.
SOURCE AFP
L'armée nigériane a lancé lundi un avis de recherche contre trois personnes, dont un journaliste, pour recel d'informations concernant les lycéennes de Chibok captives du groupe armé islamiste Boko Haram depuis 2014. Le colonel Sani Usman, porte-parole de l'armée, a précisé que le journaliste Ahmad Salkida, un homme du nom d'Ahmed Bolori et une femme, Aisha Wakil, sont recherchés pour leurs liens et contacts présumés avec Boko Haram.
Dans un communiqué, le militaire explique que cet avis de recherche « est devenu nécessaire, étant donné leurs liens avec les deux dernières vidéos qui ont été diffusées par Boko Haram, et aussi d'autres éléments révélés par notre enquête préliminaire. Ils doivent se présenter et nous dire où sont les filles de Chibok et les autres personnes détenues pour nous permettre d'aller à leur secours », a souligné le colonel Usman.
Le rôle ambigu de Ahmad Salkida
Ahmad Salkida, ancien journaliste au quotidien national Daily Trust, a répondu lundi à travers son blog qu'il ne faisait que son métier et avait fait « allégeance » au gouvernement nigérian pour la libération des lycéennes. « Dans les jours qui viennent, je prendrai un avion pour Abuja, et je me rendrai aux autorités », écrit-il sur salkida.com. Le journaliste est une figure importante dans le conflit avec les insurgés islamistes. Il a notamment été au cœur de négociations avortées avec le gouvernement de l'ex-président Goodluck Jonathan. Résident à Maiduguri, ville à l'extrême nord-est du pays et berceau de Boko Haram, il avait été le premier journaliste à obtenir une interview exclusive en 2006 avec le fondateur du mouvement, Mohammed Yusuf.
Depuis lors, Ahmad Salkida a toujours servi de vecteur d'informations fiables sur le groupe islamiste, éveillant les soupçons des autorités. Il a affirmé avoir reçu plusieurs menaces de mort et vit désormais en exil aux Émirats arabes unis, d'où il tient un blog journalistique. Sur son compte Twitter, il a assuré dès samedi être en possession de la dernière vidéo de Boko Haram, avant sa diffusion sur YouTube.
« J'étudie la vidéo des #Chibokgirls qui m'a été envoyée en exclusivité avant que leurs ravisseurs ne la mettent en ligne sur YouTube », écrivait-il le 13 août, alors que la vidéo a été diffusée seulement le lendemain.
Boko Haram faiblit, mais reste une menace
Dimanche 14 août, Boko Haram a diffusé une nouvelle vidéo de jeunes filles présentées comme des lycéennes enlevées en avril 2014 dans le nord-est du Nigeria et a réclamé la libération de combattants emprisonnés. Le 14 avril 2014, le kidnapping sans précédent par les islamistes de 276 adolescentes de Chibok avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper peu après leur enlèvement.
La diffusion de cette vidéo intervient après celle de plusieurs messages début août, où le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, a refait surface au lendemain de l'annonce par l'organisation État islamique de son remplacement par Abou Mosab Al Barnaoui, désigné comme « wali » (chef) du groupe. Boko Haram a subi de nombreux revers militaires depuis l'arrivée au pouvoir du président nigérian Muhammadu Buhari en mai 2015 et sa force de frappe est beaucoup moins importante qu'il y a deux ans, mais le conflit, qui a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés, est toujours en cours dans toute la région du lac Tchad.
lepoint.fr/
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