dimanche 28 juin 2015

RDC: la Cenco propose le report des élections locales

Réunis au cours de leur 52è assemblée plénière à Kinshasa, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont recommandé que les élections locales, municipales et urbaines – prévues en janvier 2016 – soient reportées en 2017. La priorité doit être accordée, selon eux, aux provinciales, législatives et la présidentielle. Cette structure de l’église catholique a livré sa position dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue, samedi 27 juin, à Radio Okapi.
«Les élections locales, municipales et urbaines pourraient se tenir en 2017, en se donnant ainsi le temps et les moyens de mieux les préparer», a indiqué le secrétaire général de la Cenco, abbé Léonard Santedi.
Le calendrier global publié en février dernier par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) prévoyait les élections présidentielle et législatives nationales au 27 novembre 2016, celle des députés provinciaux, des conseillers communaux et conseillers de secteur/chefferie au 25 octobre 2015, celle des sénateurs, élus au second degré, au 17 janvier 2016, celle des conseillers urbains, bourgmestres et chefs de secteur au 20 janvier 2016, des gouverneurs et vice-gouverneurs au 31 janvier 2016 et celle des maires et maires adjoints au 7 mars 2016.
L’abbé Santedi a insisté pour que le dialogue annoncé ne puisse énerver ni dans sa lettre, ni dans son esprit tout ce qui est envisagé dans la constitution de la République:
 
«Ni dans son déroulement, ni dans ses conclusions et recommandations, le dialogue envisagé ne peut énerver directement ou indirectement la lettre et l’esprit de la constitution de la République, ni ignorer les institutions républicaines prévues par elle ».
Reçu en audience le 1er juin par Joseph Kabila dans le cadre des consultations présidentielles sur le dialogue national, le secrétaire général de la Cenco avait estimé que le dialogue restait une voie royale et pacifique de sortie de crise en RDC.
Pour réussir le processus électoral, ce prélat catholique a préconisé la sécurisation des opérations électorales et des candidats, mais également la mobilisation des fonds.
Le même jour, le représentant légal de la Communauté islamique du Congo (Cic), l’Imam Ali Mwinyi, avait interpellé tous les acteurs politiques à se mettre autour d’une même table pour trouver des solutions aux problèmes du pays.

radiookapi.net

Burundi : le président de l’Assemblée a quitté le pays et critique Nkurunziza


Sur l’antenne de France 24 dimanche, le président de l’Assemblée burundaise, Pie Ntavyohanyuma, a déclaré avoir profité d’une réunion à Genève pour quitter le pays. Il dénonce l’attitude du président Nkurunziza.

Pie Ntavyohanyuma, le président de l’Assemblée nationale burundaise, a appelé dimanche 28 juin sur l’antenne de France 24 le président Pierre Nkurunziza à renoncer à briguer un troisième mandant lundi.
"À la veille des élections […],  j’aimerais interpeller son excellence le président de la République […], et j’aimerais lui dire que ce forcing vers les élections n’a pas de sens", a déclaré ce membre des Forces pour la défense de la démocratie, le parti du président Nkurunziza.
S’exprimant depuis la Belgique où il est "contraint de rester, étant donné les difficultés qu’il y a dans [son] pays", il rappelle que, selon la Constitution du Burundi et les accords d’Arusha [signés en Tanzanie le 28 août 2000], le troisième mandat que brigue l’actuel président est illégal.

La semaine dernière, l'un des vice-présidents du Burundi, Gervais Rufyikiri, avait, lui aussi, quitté le pays pour la Belgique. Il avait alors invoqué des menaces et humiliations à son encontre.
La décision prise en avril par Pierre Nkurunziza de se présenter une nouvelle fois à l’élection présidentielle a déclenché une vague de violence  qui a déjà fait 70 morts selon l'Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh) et des dizaines de milliers de déplacés, notamment au Rwanda.

france24.com

VIDEO. Attentat en Tunisie : Où en est l’enquête sur la tuerie de Sousse ?

On en sait un peu plus sur l’attaque terroriste survenue vendredi à Sousse (140 km au sud de Tunis). Un jeune Tunisien a fait irruption sur la plage de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, une kalachnikov cachée dans son parasol, avant d’ouvrir le feu sur les touristes. 20 Minutes fait le point.

Comment s’est déroulé le drame ?

Un homme armé a fait irruption sur une plage située devant l’hôtel Riu Imperial Marhaba et a ouvert le feu. Malek, 16 ans, dit avoir assisté à la scène depuis le début. « J’étais à la plage. J’ai vu le mec (le tireur) déposer son parasol sur le sable puis s’accroupir, dans la même position que quelqu’un qui creuse pour installer son parasol. Mais tout d’un coup, il a pris une Kalachnikov et a commencé à tirer sur le sable », raconte l’adolescent. « Tout le monde s’est levé pour voir ce qui se passait, puis on l’a vu tirer sur les touristes avec un grand sourire », poursuit-il. Il est ensuite entré dans l’hôtel et a continué à tirer près de la piscine, avant de jeter une grenade. L’assaillant a ensuite été abattu. Selon le journaliste David Thomson, la tuerie aurait duré plus de 30 minutes.
Le 27 juin 2015. Des touristes se recueillent devant la plage où ont été tuées 38 personnes ce vendredi. (AP Photo/Leila Khemissi)
Delphine Bancaud
On en sait un peu plus sur l’attaque terroriste survenue vendredi à Sousse (140 km au sud de Tunis). Un jeune Tunisien a fait irruption sur la plage de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, une kalachnikov cachée dans son parasol, avant d’ouvrir le feu sur les touristes. 20 Minutes fait le point.

Comment s’est déroulé le drame ?

Un homme armé a fait irruption sur une plage située devant l’hôtel Riu Imperial Marhaba et a ouvert le feu. Malek, 16 ans, dit avoir assisté à la scène depuis le début. « J’étais à la plage. J’ai vu le mec (le tireur) déposer son parasol sur le sable puis s’accroupir, dans la même position que quelqu’un qui creuse pour installer son parasol. Mais tout d’un coup, il a pris une Kalachnikov et a commencé à tirer sur le sable », raconte l’adolescent. « Tout le monde s’est levé pour voir ce qui se passait, puis on l’a vu tirer sur les touristes avec un grand sourire », poursuit-il. Il est ensuite entré dans l’hôtel et a continué à tirer près de la piscine, avant de jeter une grenade. L’assaillant a ensuite été abattu. Selon le journaliste David Thomson, la tuerie aurait duré plus de 30 minutes.
Plusieurs médias ont publié une photo montrant l’assaillant marchant tranquillement sur la plage, l’arme à la main, devant des vacanciers qui ne savent visiblement pas comment réagir.

Pourquoi le terroriste a-t-il choisi cette cible ?

Il visait seulement les touristes, a raconté un témoin tunisien. « Le terroriste nous a dit : « Eloignez-vous, je ne suis pas venu pour vous. Il ne nous a pas tirés dessus, il a commencé à tirer sur les touristes » ».
En frappant les touristes, le terroriste a voulu s’attaquer au poumon économique du pays, puisque l’activité touristique fait vivre 400.000 personnes dans le pays.
« Le terrorisme a voulu frapper la Tunisie parce que c’est un pays qui a réussi sa révolution démocratique, qui a écarté l’islamisme radical, qui a réussi son printemps arabe, qui épouse les valeurs de démocratie et de laïcité », a souligné aussi Manuel Valls ce dimanche, invité du « Grand Rendez-vous » Europe 1-iTELE-Le Monde.
Selon France 2, la directrice de l’hôtel était également visée. « Une femme connue dans la région pour son engagement politique. Elle est députée du parti au pouvoir, elle est aussi connue pour son militantisme de longue date pour le droit des femmes », décrit le journaliste.

Quel est le bilan ?

A l’heure actuelle, outre l’assaillant, 38 personnes sont décédées. Parmi elles, au moins 15 Britanniques ont péri selon le Foreign office. Une Allemande, une Belge, une Irlandaise et une Portugaise figurent également parmi les morts, selon les autorités tunisiennes. Ce bilan pourrait s’alourdir et les autorités tunisiennes n’ont pas encore fini d’identifier les victimes. Ces dernières n’étaient vêtues que de leurs maillots de bain au moment du carnage, sans papiers d’identité sur elles.
Selon un dernier bilan du ministère de la Santé, outre les 38 morts, 39 personnes ont été blessées dont 25 Britanniques, sept Tunisiens et trois Belges. Le ministère des affaires étrangères à Paris vient de mettre en place un numéro d’urgence à la disposition du public concernant l'attentat : 01 43 17 56 46.

20minutes.fr

Gabon: L'extrait d'acte de naissance de Bongo jette le trouble

Selon la Lettre du Continent, l'extrait d'acte de naissance rendu public par le Service central d'état civil du ministère des affaires étrangères (MAE) basé à Nantes, aurait jeté le trouble dans la polémique de la filiation d'Ali Bongo. Le hic dans tout ça est que le département du MAE français avait jusqu'à présent affirmé que ce document n'existait pas dans ses archives, et encore plus problématique, Ali Bongo lui-même ne l'avait jamais produit. Les ONG gabonaises demanderaient désormais l'accès à l'intégralité de cet acte de naissance.
L'autre fait curieux, d'après la Lettre du continent est que cet extrait signé de l'officier d'Etat civil Laurence Bourdeau, a été publié au lendemain de la visite d'Ali Bongo au Salon aéronautique du Bourget. Il semblerait qu'il existe une collusion entre cet acte de naissance et le lobbying de la présidence Gabonaise auprès des réseaux de Manuel Valls et de Dominique Strauss-Kahn. Ali Bongo aurait demandé à rencontrer le premier ministre français le 16 juin. Pour cela, Ali Bongo aurait retenu les services d'Anne Hommel pour sa communication. Elle est la patronne de l'agence Majorelle PR & Events, et proche de Stéphane Fouks, qui est un ami personnel de Manuel Valls. Elle gère aussi l'image de Dominique Strauss-Kahn. Elle est également proche du secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Matthias Fekl, qui est à la tête de la tutelle responsable de la gestion du fichier central de Nantes.
Comme par hasard, La lettre du continent nous annonce aussi qu'Ali Bongo vient d'inviter Manuel Valls à Libreville ; et la boucle est bouclée !

 cameroonvoice.com

Elections locales au Bénin : le vote se déroule dans le calme et lasérénité

Les 4,4 millions d'électeurs béninois ont voté ce dimanche dans la sérénité et dans le calme pour le renouvellement des conseillers municipaux, communaux et locaux, dont les mandats constitutionnels ont expiré depuis juin 2013.
Ces opérations de vote ont suscité l'engouement des électeurs béninois.
"Je viens de voter pour le candidat de mon choix. Les élections sont des moments ou un peuple manifeste sa maturité. Je souhaite que tout se passe dans la joie, dans la concorde et dans l' acceptation de l'autre", a confié à Xinhua Antoine Ganyè, archevêque de Cotonou, capitale économique du Bénin.
A Porto-Novo, capitale politique du Bénin, le président du Parlement béninois, Me Adrien Houngbédji, a exprimé sa satisfaction sur le bon déroulement du scrutin.
"Le scrutin se déroule normalement dans la discipline, dans la paix, malgré la pluie qui est de nature à perturber les électeurs. Je voudrais féliciter les électeurs béninois qui ont fait sens d' esprit patriotique pour aller accomplir leur devoir civique dans ces circonstances", a-t-il déclaré.
Le vote a été toutefois perturbé dans une dizaine d' arrondissements des communes du sud-est et du centre du pays par l'absence des logos de certains partis et alliances en lice, notamment des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE, mouvance au pouvoir), sur le bulletin de vote.
Le président de la Commission électorale nationale autonome ( CENA), Emmanuel Tiando, a dû décidé de suspendre les opérations de vote dans ces arrondissements.
Les candidats de 34 partis et alliances politiques sont en lice pour disputer les 1.199 postes de conseillers communaux et municipaux. F


Source: Agence de presse Xinhua
french.china.org

Nigeria : L'armée tchadienne capture 7 membres de Boko Haram

Les prisonniers, ainsi que des véhicules et des motos ont été ramenés au Cameroun. 

7 membres de Boko Haram ont été faits prisonniers ce matin à Gambarou (Nigeria) par des militaires tchadiens partis de Fotokol (Cameroun). Les prisonniers, ainsi que des véhicules et des motos ont été ramenés au Cameroun, précise l'Oeil du Sahel. Les forces tchadiennes n'hésitent pas à user de leur droit de poursuite pour pénétrer en territoire nigérian afin de traquer les terroristes de la secte de Boko Haram, face à la passivité des soldats nigérians. Au lendemain des attentats de N'Djamena, le chef de l'Etat Idriss Déby a présidé au Palais Présidentiel, un conseil de défense en présence du chef français de l'opération Barkhane en vue de préparer une offensive d'envergure au Nord du Nigeria contre Boko Haram. Les forces françaises apportent un appui déterminant à l'armée tchadienne en matière de renseignements. 

 alwihdainfo.com

Centrafrique: levée partielle de l'embargo sur le diamant

A Luanda, l'assemblée du processus de Kimberley, l'organisation qui régule le commerce du diamant, a décidé vendredi 26 une levée partielle de l'embargo qui pèse sur la Centrafrique depuis deux ans. Les diamants extraits dans la « zone verte », c'est-à-dire dans l'ouest du pays, pourront être exportés et l'Etat centrafricain pourra en retirer des recettes fiscales.
Pour les autorités de transition, qui bataillaient depuis des mois pour obtenir ce résultat, c'est une bouffée d'oxygène. Combien l'Etat peut-il escompter ? Les autorités ne veulent pas s'avancer. Tout dépend de la production, et elles entendent bien encourager les artisans et les ouvriers miniers à reprendre le travail.
Pour Joseph Agbo, le ministre centrafricain des Mines, cette décision n'est qu'une première étape. « Même si la levée partielle est un pas dans la bonne direction, l'objectif reste et demeure la levée de la sanction sur toute l'étendue du territoire pour qu'effectivement, le diamant puisse retrouver sa place en tant que produit d'exportation », explique-t-il.
Malgré l'embargo, des diamants centrafricains sortaient du territoire pendant la crise. La levée partielle devrait faire baisser le trafic. « Annihiler le trafic ? Non, je ne suis pas si naïf. Mais c'est vrai que la sanction avait, en quelque sorte, emplifié cette chose-là. Dorénavant, tous ceux qui vont continuer à s'aventurer à exporter dans des conditions frauduleuses, on leur fera une chasse vraiment sans merci », promet M. Agbo.
Avant la crise, le secteur du diamant faisait vivre directement ou indirectement un quart de la population centrafricaine. La production tournait autour de 900 000 à 1 million de carats par an, un objectif a retrouver pour les autorités de transition.

 .rfi.fr

Flora Coquerel annoncée à la finale de Miss Cameroun 2015

La Miss France 2014, Flora Coquerel est annoncée au Cameroun où elle assistera à la finale nationale du concours de beauté 2015 le 11 juillet prochain.
Sa présence a été confirmée récemment par Sylvie Tellier, présidente du Comité d’organisation de l’élection Miss France et par Ingrid Solange Amougou, présidente du Comité d’Organisation Miss Cameroun (Comica).
A 21 ans, Flora Coquerel est une habituée du continent où elle s’implique dans de nombreuses œuvres caritatives, notamment au Bénin, pays d’origine de sa mère. En attendant la grande soirée du palais des Congrès, les présélections nationales se poursuivent et tirent à leur terme.
La finale régionale du Grand Centre (Centre, Sud et Est) est la dernière attendue le 23 mai prochain.

 laminute.info

Le Burundi sous tension à la veille d'élections ultra-controversées

Trois morts, des explosions de grenades et des tirs nourris: la capitale burundaise Bujumbura a connu une nouvelle nuit de tensions à la veille des élections législatives et communales controversées de lundi pour lesquelles tout est cependant "prêt" selon la commission électorale.
Ces violences nocturnes se sont concentrées dans des quartiers périphériques de la capitale (Jabe, Musaga, Kanyosha) foyers du mouvement de contestation populaire déclenché fin avril par la candidature du chef de l'Etat Pierre Nkurunziza à un troisième mandat lors de la présidentielle qui doit suivre, le 15 juillet, les premiers scrutins de lundi.
Au moins sept grenades ont explosé et des tirs de mitrailleuses ont retenti à plusieurs reprises.
Deux civils ont été tués, l'un par balle par des policiers et l'autre dans l'explosion d'une grenade, selon leurs proches. D'après le porte-parole de l'armée, Gaspard Baratuza, la troisième victime est un soldat, tué accidentellement par un autre militaire lors d'une intervention dans une habitation visée par une attaque à la grenade.
Dans la journée, les quartiers périphériques restaient sous tension, mais le calme était globalement revenu à Bujumbura, où des policiers patrouillaient et contrôlaient quelques voitures.
La population restée sur place - une bonne partie a quitté la ville, partant se réfugier en province ou au Rwanda voisin de crainte d'une attaque de grande ampleur à l'approche des scrutins - vaquait à ses occupations, certains effectuant même leur jogging dominical.
Mais selon des témoins, le week-end a aussi été tendu dans quelques localités de province. Notamment dans la commune de Mutaro, province de Gitega, où la police a arrêté trois membres de l'opposition samedi, provoquant la colère de la population qui a commencé à couper les routes.
Matériel acheminé
Ni ces incidents, ni les appels de la communauté internationale à reporter les scrutins, ni l'annonce de leur boycott par l'ensemble de l'opposition ne semblent cependant perturber les plans de la Commission électorale (Céni).
"Depuis ce (dimanche) matin, le matériel est acheminé (...) vers les centres de votes", a affirmé devant la presse son président, Pierre-Claver Ndayicariye. Quelque 4.8 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dans 11.493 bureaux de vote.
Le président de la Céni a affirmé n'avoir jamais reçu la lettre annonçant officiellement le boycott de l'opposition et considérait, par conséquent, que les élections se dérouleraient comme si toutes les listes participaient.
L'opposition a jeté l'éponge car elle affirme avoir été dans l'impossibilité de faire campagne et la cible permanente de menaces. Elle a aussi accusé la Céni d'être aux ordres du pouvoir et relevé que depuis mi-mai, date d'un putsch manqué également motivé par la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle, les informations indépendantes ne circulaient plus puisque plus aucune radio privée ne pouvait émettre.
La violence a gagné en intensité tout au long de la semaine, à mesure qu'approchaient des élections que le pouvoir burundais dit ne plus pouvoir reporter en raison d'un risque de vide institutionnel: selon lui, les élections doivent avoir lieu vite, car le mandat de Pierre Nkurunziza arrive à échéance le 26 août.
L'annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza - déjà élu en 2005 et 2010 - à un troisième mandat, a pourtant plongé le petit pays d'Afrique des Grands Lacs dans une grave crise dont beaucoup craignent qu'elle ne débouche sur de nouvelles violences à grande échelle.
Les anti-troisième mandat le jugent anticonstitutionnel et contraire à l'Accord d'Arusha qui avait permis de mettre fin à la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays peine encore à se remettre.
Le mouvement de contestation qui a débuté avec l'officialisation de la candidature de M. Nkurunziza a été violemment réprimé par la police, parfois à balles réelles. Il a aussi donné lieu à des heurts avec les jeunes du parti au pouvoir (les Imbonerakure, une milice selon l'ONU).
Depuis fin avril, au moins 70 personnes sont mortes et plus de 120.000 Burundais ont aussi fui dans les pays voisins le climat préélectoral délétère.

Par Esdras NDIKUMANA, Aymeric VINCENOT© 2015 AFP 
 lanouvellerepublique.fr

La Tunisie sécurise ses sites touristiques après le carnage

Confrontées à l'essor de la mouvance djihadiste, les autorités tunisiennes s'évertuent à trouver les moyens de sécuriser plages et sites touristiques, deux jours après un attentat contre un hôtel en bord de mer qui a fait 38 morts, le plus sanglant de l'histoire du pays.
Vendredi, un jeune Tunisien a fait irruption sur la plage de l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El Kantaoui, près de Sousse (140 km au sud de Tunis), une kalachnikov cachée dans son parasol, avant d'ouvrir le feu sur les touristes.
Des fleurs ont été déposées dimanche sur la plage. Au milieu, sur une feuille de papier, la mention «Nous ne vous oublions pas», en anglais.
Sur une plage proche, des policiers en armes faisaient des allers-retours sur des quads, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Au moins 15 Britanniques ont péri dans l'attentat selon le Foreign office, un bilan qui pourrait s'alourdir, car les autorités tunisiennes n'ont pas encore fini d'identifier les 38 victimes. Londres a par ailleurs averti que «d'autres attaques terroristes en Tunisie étaient possibles».
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attaque près de Sousse, affirmant que le djihadiste, identifié par comme Seifeddine Rezgui, né en 1992 et étudiant à Kairouan (centre), avait tué «des sujets des États de l'alliance croisée», en allusion à la coalition internationale anti-djihadistes menée par les États-Unis.
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, le téléphone portable du tueur présumé, qu'il avait jeté dans la mer, a été retrouvé.
«Une seule personne a perpétré l'attentat, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a des gens qui ont aidé» l'assaillant, abattu par la police après le carnage, a-t-il ajouté. Sa famille a été interrogée.
Samedi soir, le ministre de l'Intérieur Najem Gharsalli a indiqué que les moyens de protéger «les sites touristiques et les plages par des unités armées de la police» étaient à l'étude.
Mobilisation possible de «1000 agents»
Avec l'attentat de vendredi et celui du musée du Bardo en mars (22 morts, dont 21 touristes), aussi revendiqué par l'EI, la Tunisie ne peut «plus rester à l'écart de mesures difficiles», a reconnu M. Gharsalli en évoquant la possibilité de mobiliser «au moins 1000 agents».
Le Conseil national de sécurité tunisien, présidé par le chef de l'État Béji Caïd Essebsi, était réuni dans la journée pour décider des «mesures» à prendre.
«Nous devons aider la Tunisie» qui peut «toujours compter sur la France», a déclaré à Paris le premier ministre Manuel Valls.
Avec 1000 km de littoral, d'innombrables plages et des sites archéologiques de renommée internationale, la Tunisie a très longtemps été l'une des destinations des tours opérateurs européens.
Mais depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali, les bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la montée du djihadisme ont pesé sur le secteur crucial du tourisme (7% du PIB).
À court terme, les professionnels du secteur affichent peu d'espoir.
Les réservations avaient déjà chuté après l'attentat du Bardo et dès vendredi soir, les touristes s'empressaient de quitter le pays.
«Ça arrive partout»
Selon des tours opérateurs britanniques et belges, quelque 4500 touristes devraient avoir été rapatriés d'ici dimanche soir par des vols spécialement affrétés.
Tunis n'a toujours pas publié la liste détaillée des victimes qui n'étaient vêtues que de leurs maillots de bain au moment du carnage, sans papiers d'identité sur elles.
«Nous prenons le temps nécessaire. Il faut faire zéro erreur. Nous avons pris les empreintes dentaires et manuelles (de certaines victimes). Des familles sont arrivées de l'étranger pour identifier les corps», a déclaré Naoufel Somrani, directeur des services d'urgence au ministère de la Santé.
Outre les victimes britanniques, une Allemande, une Belge, une Irlandaise et une Portugaise figurent parmi les morts selon les autorités.
Les touristes étaient clairement visés à Port El Kantaoui selon plusieurs témoignages.
Mais dimanche matin, devant un hôtel proche de l'Imperial Marhaba, une quinzaine d'étrangers prenaient le soleil sur la plage.
«J'ai choisi de poursuivre mes vacances. Ce n'est la faute de personne. On a peur, oui, on ne peut pas dire qu'on n'a pas peur. (Mais) ça arrive partout ce genre d'actes», dit à l'AFP Safia, une touriste française d'une soixantaine d'années.
Outre les attaques contre les touristes, des dizaines de soldats et policiers ont été tués depuis 2011 dans des violences, la plupart au mont Chaambi (centre-ouest) où se trouve le principal maquis djihadiste en Tunisie.
De plus, ce pays fournit aujourd'hui le plus gros contingent de ressortissants -environ 3000- à des groupes djihadistes en Syrie, en Irak et en Libye.
 
lapresse.ca

Mali : des jihadistes présumés prennent le contrôle d’une ville proche de la Côte d’Ivoire

Des hommes armés soupçonnés d'être des jihadistes ont pris dimanche le contrôle d'une partie de la ville malienne de Fakola, près de la frontière ivoirienne, a-t-on appris de sources concordantes
Au cours de leur attaque, les assaillants ont mis à sac le principal bâtiment administratif de la ville, située à une vingtaine de kilomètres de la Côte d’Ivoire, ont précisé ces sources.
« Les jihadistes ont attaqué ce matin la ville de Fakola. Ils ont fait des dégâts et ils contrôlent actuellement une bonne partie de la ville », a déclaré à l’AFP un élu de cette localité située à 300 km au sud de la capitale Bamako.
« Ils sont arrivés très armés. Ils étaient enturbannés. Ils avaient le drapeau noir et scandaient des versets du Coran. Ils ont d’abord attaqué le camp de la gendarmerie et ensuite le camp militaire », a ajouté la même source.
Un véhicule de l’armée a été brûlé par les assaillants qui ont également saccagé le siège de la sous-préfecture, a indiqué à l’AFP un habitant dont les propos ont été confirmés par le sous-préfet.
« Ils ont saccagé la sous-préfecture et pris ma moto. J’étais caché, Ils ne m’ont pas vu », a déclaré à l’AFP ce responsable administratif.
Un agent du service local des Eaux et forêts, chargé de la protection de l’environnement, a indiqué à l’AFP que « les jihadistes sont actuellement également positionnés dans le camp (des agents) des Eaux et forêts ».
« Ils contrôlent une bonne partie de Fakola. Ils ne sont pas dans l’autre partie de la ville mais l’armée malienne n’est pas aussi là », a ajouté la même source.
« Ils ont également pris position en face de la frontière ivoirienne. Ils sont vraiment armés. Les populations ont peur. Mais les jihadistes ont dit qu’ils ne (leur) feront rien » et que « leur problème, (c’est) avec les militaires » a déclaré à l’AFP un autre habitant de Fakola.
Une source militaire a confirmé l’attaque et annoncé un renfort de l’armée.
C’est la deuxième fois en moins d’une vingtaine de jours que cette partie Sud du Mali est touchée par des attaques jihadistes.
La ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabè, avait été attaquée le 10 juin par des islamistes qui avaient tué un militaire et en avaient blessé deux autres, selon le ministère malien de la Défense.
Les attaques jihadistes étaient jusqu’ici limitées au nord et au centre du pays.
Samedi, au nord du Mali, une attaque imputée à des islamistes a fait trois morts parmi les soldats du camp militaire de Nara, près de la frontière mauritanienne.

 jeuneafrique.com

vendredi 26 juin 2015

Côte d'Ivoire: Ouattara veut juger Simone Gbagbo

Comme le réclame la Cour pénale internationale, le président ivoirien Alassane Ouattara a réaffirmé sa volonté de voir l'ex-première dame, Simone Gbagbo, jugée en Côte d'Ivoire, pays qui, selon lui, "répond aux normes internationales", a-t-il déclaré aujourd'hui lors d'une interview accordée à plusieurs médias nationaux et internationaux. La Côte d'Ivoire dispose désormais d'"un code pénal qui est totalement conforme à tout ce que nous voulons pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", a poursuivi le chef de l'Etat ivoirien lors de cet entretien. "Il n'est pas question de remettre en cause notre coopération avec la CPI", a toutefois précisé le chef de l'Etat.
Simone Gbagbo a été condamnée en mars à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'État, au terme d'un procès à Abidjan critiqué pour ses "insuffisances préoccupantes" par la Fédération internationale des droits de l'Homme. Mais elle demeure citée dans une enquête judiciaire en Côte d'Ivoire pour crimes de sang tandis que la Cour pénale internationale (CPI) la réclame pour des "crimes contre l'humanité". La CPI, qui a lancé un mandat d'arrêt contre l'ex-Première dame, qu'elle soupçonne de crimes contre l'humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, a de nouveau demandé fin mai son transfert à La Haye.
La Côte d'Ivoire a de son côté soulevé une "exception d'irrecevabilité" pour contester la compétence de la CPI, qui ne peut poursuivre un suspect que si la justice nationale ne veut ou ne peut pas le poursuivre. Les juges de la CPI avaient estimé en décembre, dans une décision confirmée fin mai, que les autorités ivoiriennes "ne prenaient pas de mesures tangibles" pour juger Simone Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux allégués par la CPI. L'ex-président Laurent Gbagbo, lui, est emprisonné depuis trois ans à La Haye en attente de son procès pour crimes contre l'humanité, qui doit s'ouvrir en novembre. 

lefigaro.fr

Burundi : l’opposition boycotte le processus électoral

A trois jours de la tenue d’élections, le climat politique au Burundi est de plus en plus délétère. Au lendemain de l’annonce de la défection du second vice-président, l’ensemble de l’opposition burundaise a décidé, vendredi 26 juin, de boycotter tout le processus électoral, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour leur tenue. « Toute l’opposition a décidé unanimement de boycotter les élections qui ont été préparées par la CENI [Commission électorale nationale indépendante] et qui commencent par les communales et législatives de lundi », a déclaré l’un de ses responsables, Charles Nditije.
Une lettre, signée par tous les représentants de l’opposition politique et dont l’AFP a obtenu une copie, a été déposée en ce sens jeudi à la CENI. Les membres de l’opposition dénoncent le calendrier fixé unilatéralement par la CENI, en dépit des recommandations de la communauté internationale qui préconisait qu’il soit élaboré de façon consensuelle avec toutes les parties.
Mais surtout, ils refusent d’aller aux élections tant que les conditions pour des élections « paisibles, transparentes et inclusives » ne seront pas « préalablement créées ». « Ces conditions ont entre autres trait au désarmement de la milice Imbonerakure [la ligue des jeunes du parti au pouvoir] et à la sécurisation du processus électoral et des leaders politiques et sociaux, à la réouverture des médias indépendants, le retour des réfugiés de fraîche date et des leaders politiques et de façon générale le retour à une vie sociale normale », précisent-ils dans leur lettre.
M. Nditije a également souligné le problème de légitimité de la CENI, dont plusieurs membres ont fui en exil et qui désormais composée selon lui uniquement de fidèles du président Pierre Nkurunziza. Il a aussi contesté le maintien de la candidature du chef de l’Etat à la présidentielle du 15 juillet, au centre de la crise.

Mouvement violemment réprimé

Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis l’annonce, fin avril, de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel. Ses opposants jugent la démarche anticonstitutionnelle et contraire à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006). L’annonce de cette candidature a déclenché un mouvement de contestation populaire violemment réprimé par la police et qui a aussi donné lieu à des heurts avec les Imbonerakure, accusé de campagne d’intimidation contre les anti-Nkurunziza. Elle a également débouché sur un putsch manqué mi-mai pendant lequel les médias indépendants ont été détruits et restent empêchés d’émettre par le pouvoir depuis.
Les violences qui ont accompagné la contestation populaire ont fait au moins 70 morts, selon une ONG burundaise de défense des droits de l’homme. Et plus de 100 000 Burundais ont fui dans des pays voisins – Rwanda, République démocratique du Congo, Tanzanie – ce climat préélectoral délétère.
Face à cette crise, le pouvoir burundais a déjà reporté deux fois les scrutins législatifs et communaux et une fois la présidentielle. Mais l’opposition, qui avait déjà boycotté les élections en 2010, et la communauté internationale, qui craint un retour de la violence à grande échelle dans le pays, continuent de réclamer un délai supplémentaire, aucun des problèmes de fond de la crise n’ayant été réglé. Quelque 4,8 millions de Burundais sont appelés lundi aux urnes pour choisir leurs députés et conseillers communaux.

lemonde.fr/

TRANSFERT DU CENTRE DE COMMANDEMENT DE L’ARMEE A MAIDUGURI : Buhari parle, Boko Haram agit

Elu, entre autres, sur la base de son engagement à vaincre Boko Haram, le général Muhammadu Buhari peine visiblement à sonner le rassemblement de ses troupes pour aller à l’assaut de la citadelle de Maiduguri, fief de la secte islamiste où il a juré de déposer son paquetage pour en faire la base du centre de commandement des unités mobilisées dans la lutte contre les insurgés islamistes. Quand on connaît toute la symbolique que représente cette ville qui passe pour être le bastion de la secte, l’on comprend pourquoi la déclaration du président Buhari semble avoir décuplé la colère de son chef, au point de faire de Maiduguri, la ville souffre-douleur d’Abubakar Shekau et sa bande de criminels qui semblent impatients d’en découdre avec le nouveau maître d’Abuja. Sans doute pour jauger leurs forces par rapport au prédécesseur de Buhari, Goodluck Jonathan,  qui a fait preuve d’une mollesse criarde et d’une impuissance inqualifiable devant l’ennemi. Seulement, à force d’attendre un adversaire qui n’arrive pas, Boko Haram semble se vouloir se donner du grain à moudre. Ce, de la façon la plus diabolique qui soit, comme elle sait le mieux faire : par des attentats kamikazes calculés, pour faire le maximum de victimes.
Aussi les Nigérians sont-ils impatients de voir se traduire en actes, les déclarations de leur nouveau président, d’autant plus que depuis cette annonce, Boko Haram multiplie les attaques dans cette région. La dernière en date est ce double attentat meurtrier qui a frappé la ville symbole, le lundi dernier, dans un marché, à une heure de haute fréquentation, occasionnant encore et hélas, de nombreuses pertes en vies humaines. Ainsi, par rapport à sa promesse d’installer le centre de commandement de ses troupes à Maiduguri, Buhari semble traîner les pieds. Pendant ce temps, la secte islamiste continue de massacrer des populations innocentes. Même le mois béni du ramadan ne semble pas constituer une raison suffisante pour amener ces fous d’Allah à respecter  le don le plus précieux que ce dernier ait fait aux hommes : la vie. Au contraire,  cette période semble, pour eux, une occasion pour faire couler encore plus de sang. C’est à se demander au nom de quel Dieu ils  agissent. Qu’attend donc encore Buhari pour passer à l’action  ? Car, plus on perd du temps, plus la liste des victimes de Boko Haram s’allonge.
Les populations de Maiduguri sont en train de payer le prix fort de la déclaration de Buhari
Certes, depuis sa prestation de serment, le 30 mai dernier, l’on ne peut pas dire que Buhari a vraiment eu le temps pour enclencher la riposte. Mais que gagnait-il à déclarer la guerre de façon aussi tonitruante à Boko Haram, s’il n’avait pas déjà élaboré le plan de riposte immédiate ? En bon militaire, il est  mieux placé pour savoir que quand on va en guerre, on ne dévoile pas ses stratégies à l’avance, si l’on veut se donner des chances de surprendre l’adversaire et d’en venir à bout. A moins d’être trop sûr de soi  ! Ce qui peut tout aussi bien réserver des surprises. Quoi qu’il en soit, plus Buhari tarde à engager la riposte, plus il apporte de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’il a commis une erreur stratégique à travers une déclaration qui ressemble aujourd’hui  à une fanfaronnade. Et cela ne peut que contribuer à redonner de l’allant à la secte qui, petit à petit, est en train de reprendre du poil de la bête ; elle qu’on croyait pourtant au bord de la capitulation. A Buhari de prouver maintenant le contraire, car, visiblement, les populations de Maiduguri sont en train de payer le prix fort de sa déclaration, déjà que la ville elle-même n’était pas bien lotie en matière de sécurité. Peut-être serait-il plus indiqué d’agir dans la discrétion, à l’image de la pieuvre elle-même, pour ne laisser parler que les faits sur le terrain. So,  President Buhari, where are you ?

Outélé KEITA
http://lepays.bf

jeudi 25 juin 2015

RDC : quatre gouverneurs visés par une plainte du chef de l'Etat pour corruption

Quatre gouverneurs de province congolais et un ancien conseiller du président de la République démocratique du Congo sont visés dans une plainte pour corruption ou fraude déposée par le chef de l’État Joseph Kabila et que l'AFP à pu consulter mercredi.
Le document d'une vingtaine de pages adressé mardi au procureur général de la république vise nommément quatre gouverneurs : Moïse Katumbi (Katanga, sud-est), Alphonse Ngoy Kasanji (Kasaï-Oriental, centre), Alex Kande (Kasaï-Occidental, centre) et Marcellin Chisambo (Sud-Kivu, est).
La plainte, adressée au nom de M. Kabila par son conseiller spécial pour la lutte contre la corruption, le blanchiment et le terrorisme, vise également l'ancien directeur de cabinet du président, Gustave Beya Siku et une quinzaine d'autres personnes, parmi lesquelles d'anciens hauts fonctionnaires.
La plainte dénonce des faits de "corruption", "fraudes" et "détournements".
Elle demande au procureur général de la République d'enquêter sur des allégations de fraude douanière à l'encontre de M. Katumbi, et de corruption à l'encontre des trois autres gouverneurs.
Selon le document, M. Beya Siku, récemment remercié par M. Kabila, se voit reprocher d'avoir empoché des pots-de-vin en échange de l'attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d'arrivée du câble de télécommunication transatlantique.
Aucun des intéressés n'avait pu être joint mercredi soir pour réagir à cette plainte.
Populaire homme d'affaires richissime passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti de M. Kabila, fait figure d'éventuel successeur à ce-dernier, au pouvoir depuis 2001.
La Constitution interdit à M. Kabila de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016, mais l'opposition le soupçonne de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de cette date, et demande en vain au chef de l’État d'annoncer publiquement qu'il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.
En janvier, alors qu'un conflit larvé opposait MM. Katumbi et Kabila, le gouvernement avait révoqué le chef de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) au Katanga en affirmant vouloir ainsi lutter contre la fraude à la frontière de cette province par laquelle transite la quasi-totalité de la production minière du pays.
Mi-mai, une commission d'enquête de l'Assemblée nationale dénonçait le coût exorbitant du raccordement de Kinshasa à Moanda par la fibre optique et les conditions d'attribution de ce marché.
Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC est aussi l'un des plus corrompus au monde.
Le procureur général de la République est rattaché à la Cour suprême de justice, habilitée à juger les hauts-fonctionnaires et les élus.


africatime.com

Guinée: l'alliance entre Diallo et Dadis Camara bien accueillie par des opposants

L'alliance électorale prévue entre le chef de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo et l'ex-dirigeant de la junte militaire Moussa Dadis Camara était mercredi bien accueillie par des opposants, faisant primer l'intérêt politique sur d'éventuelles considérations morales.
M. Diallo, chef de l'Union des forces de Guinée (UFDG) et ex-Premier ministre, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi une prochaine alliance électorale avec Dadis Camara, après l'avoir rencontré la semaine dernière au Burkina Faso, où il est en exil depuis 2010.
"Cette alliance est discutable sur le plan moral mais, sur le plan politique, c’est un bon coup", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla, rappelant que "Dadis n'a pas été inculpé de quoi que ce soit, il jouit de tous ses droits".
"Les élections à venir vont se jouer sur les jeux d'alliances et puisque Dadis a encore une grosse influence en Guinée forestière, sa région d'origine, il peut faire basculer la majorité de l’électorat du Sud dans le camp de son choix", a souligné M. Sylla, de l'Union des Forces Républicaines (UFR).
Cellou Dalein Diallo avait été blessé lors de la répression d'une manifestation d'opposants à la candidature à la présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry (au moins 157 morts, dont de nombreux partisans de l'UDFG, et 109 femmes violées).
Selon Faya Millimono, président du Bloc libéral (BL, opposition), cette alliance "est une très bonne chose".
"Nous sommes en train de sauver le pays d’une nouvelle dictature", a-t-il affirmé à l'AFP, en allusion au président Alpha Condé, estimant que ce rapprochement entre l'opposition, largement soutenue par l'électorat peul, et le capitaine Camara, "va atténuer la souffrance des populations victimes de la division ethnique entretenue depuis un certain temps dans ce pays".
D'autres leaders et analystes politiques ont préféré attendre que cette alliance se concrétise pour la commenter.
L'ex-chef de la junte, qui a annoncé en mai son intention de rentrer en Guinée pour se présenter à la présidentielle du 11 octobre a été entendu à Ouagadougou comme témoin et la justice guinéenne souhaite désormais l'inculper, selon des ONG.
L'opposition accuse le pouvoir de préparer des fraudes à la présidentielle en insistant sur le renvoi des élections communales après ce scrutin et dans sa conduite de la révision des listes électorales.
Le gouvernement rejette ces accusations et a engagé un dialogue avec l'opposition qui a abouti à l'annulation de la date de mars 2016 pour les communales.


africatime.com

CAMEROUN :: Boko Haram braque un camion transportant des marchandises vers N'Djamen

Des éléments de la secte islamiste nigériane Boko Haram a braqué, mercredi vers midi, un camion chargé de marchandises circulant en direction de N'Djamena, capitale du Tchad, a-t-on appris de sources militaires.
L'attaque a eu lieu à Ziguel Zigagué, localité de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun proche de la frontière nigériane.
"L'attaque a eu lieu aux environs de midi. Elle a été menée par des membres de Boko Haram armés à bord de trois motos. Les assaillants ont intimé l'ordre au chauffeur et son convoyeur, qui circulaient en provenance de Maroua, de quitter l'axe Maroua- Kousseri (vers la frontière tchadienne, ndlr) pour prendre la direction du Nigeria", a témoigné l'une de ces sources sous couvert d'anonymat.
Deux semaines auparavant, les combattants de Boko Haram s' étaient emparés de deux camions dans les mêmes conditions dans la même région,une pratique devenue courante depuis l'intensification des attaques de ce groupe terroriste en 2014 au Cameroun, en particulier dans l'Extrême-Nord lié par une longue frontière commune avec le Nigeria.
Un important dispositif sécuritaire, appuyé par un renfort tchadien, est déployé pour sécuriser cette frontière et a permis de faire baisser ces attaques. Celles-ci se réduisent par aujourd' hui à quelques incursions de petits groupes islamistes à la recherche de la nourriture.
© Source : Xinhua
http://camer.be

Burundi: le 2e vice-président prend la fuite, la situation se tend à Bujumbura


A quatre jours d'élections législatives, le deuxième vice-président du Burundi a fui le pays, appelant le président Pierre Nkurunziza à renoncer à briguer un troisième mandat alors que les violences repartent de plus belle à Bujumbura.
Signe de cette tension à l'approche d'un scrutin controversé, quelque 200 étudiants qui campaient depuis le début de la contestation anti-Nkurunziza à l'extérieur de l'ambassade américaine et que la police voulait évacuer se sont, pacifiquement, réfugiés dans le complexe de la représentation diplomatique.
Selon des journalistes de l'AFP, l'explosion de deux grenades dans le centre de la capitale ont aussi fait au moins huit blessés, au lendemain d'une journée déjà marquée par de nombreux tirs et explosions dans un quartier périphérique de Bujumbura, Musaga, foyer de la contestation.
Sur Franche 24 mercredi soir, le deuxième vice-président du Burundi, Gervais Rufyikiri, a expliqué avoir quitté le Burundi parce qu'il n'était "plus capable de continuer à soutenir l'attitude du président de la République, sa volonté de conduire le peuple burundais sur la voie de l'illégalité".
Il a aussi dit avoir été "menacé" après ses prises de position contre une candidature du chef de l'Etat à la présidentielle du 15 juillet.
Cette défection assombrit encore un peu plus le paysage politique au Burundi à l'approche d'élections législatives que l'opposition n'exclut pas de boycotter et dont la communauté internationale demande le report compte tenu de la grave crise que traverse le Burundi depuis l'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, au scrutin présidentiel.
En quittant le Burundi, M. Rufyikiri ajoute son nom à une longue liste d'opposants, journalistes, membres de la société civiles ou frondeurs du parti au pouvoir (Cndd-FDD) sous le coup de menaces et contraints de quitter le pays.
Selon des proches, un autre ancien vice-président burundais, Bernard Busokoza, a lui aussi fui en Belgique mercredi. Des rumeurs persistantes à Bujumbura font également état d'une possible défection du président de l'Assemblée nationale sortante, Pie Ntavyohanyima, officiellement en Europe pour une réunion interparlementaire mais lui aussi ouvertement opposé au troisième mandat.
Mais loin de se laisser ébranler par le départ du 2e vice-président, le camp présidentiel l'a salué d'un "bon débarras", le principal conseiller en communication du président, Willy Nyamitwe, suggérant même que M. Rufyikiri avait "trempé dans la tentative de putsch manqué" contre le président Nkurunziza mi-mai.
- "Intimidations", "menaces" -
Signe de la détermination de Pierre Nkurunziza à aller coûte que coûte aux urnes, le chef de l'Etat a lancé jeudi sa campagne présidentielle à Busoni dans la province de Kirundo (nord-est).
Selon l'un de ses conseillers, le chef de l'Etat a été accueilli "par une foule immense, entre 10.000 et 15.000 personnes".
Dans une lettre officielle, dont l'AFP a eu copie, M. Rufyikiri, réfugié en Belgique, a fustigé la fuite en avant de Pierre Nkurunziza, l'appelant une nouvelle fois à "retirer" sa candidature dans l'"intérêt du peuple burundais".
Il a dénoncé les "intimidations" et "menaces" visant les opposants politiques et les membres de la société civile, en pointe contre le troisième mandat et contraints eux-aussi à "vivre dans la clandestinité ou à s'exiler". Il a aussi regretté les "sanctions" infligées jusqu'aux membres du parti au pouvoir, le Cndd-FDD, qui, comme lui, se sont opposés au troisième mandat.
Considéré comme l'un des leaders des frondeurs du parti au pouvoir, qui ont contesté dès avril la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat, M. Rufyikiri était aussi perçu comme l'un des grands intellectuels du régime au pouvoir au Burundi.
Professeur d'université, très apprécié de la communauté internationale pour sa rigueur, il a été président du Sénat lors du 1er mandat de Nkurunziza de 2005 à 2010 avant de devenir 2e vice-président en charge des affaires économiques après la réélection du chef de l'Etat.
Ces derniers mois, plus de 100.000 Burundais ont fui dans les pays voisins -- Rwanda, Tanzanie, République démocratique du Congo -- le climat préélectoral délétère au Burundi.
Les violences qui ont accompagné la contestation populaire ont fait au moins 70 morts, selon une ONG de défense des droits de l'Homme burundaise. Et la communauté internationale craint que le pays, qui se remet encore à peine de sa longue guerre civile (1993-2006) ne replonge dans des violences à grandes échelles.
25/06/2015 15:09:46 - Bujumbura (Burundi) (AFP) - Par Esdras NDIKUMANA - © 2015 AFP
lepoint.fr

La Banque mondiale débloque 100 millions de dollars pour favoriser le transport entre Côte d’Ivoire et Burkina

Ouagadougou, La Banque mondiale a annoncé avoir débloqué 100 millions de dollars (89 millions d’euros) pour réduire les coûts de transport entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, deux pays voisins d’Afrique de l’ouest aux économies imbriquées, dans un communiqué reçu jeudi par l’AFP.
"Le coût excessif du transport des marchandises constitue l’une des principales entraves à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté, en Côte d’Ivoire comme au Burkina Faso", souligne la Banque mondiale.
Chacun des deux pays recevra 50 millions de dollars afin d’engager une série de réformes dans le transport routier, les ports et les points d’entrée terrestres, précise la Banque.
"C’est la première fois que la Banque mondiale octroie un soutien budgétaire à plus d’un seul pays, celui-ci reposant sur le cadre commun de réforme (...) dans le but de favoriser l’intégration régionale", indique le communiqué.
Le prêt, dont un objectif est de favoriser le "bien-être", notamment celui des très nombreux agriculteurs, en "réduisant les coûts de transport", vise également à "professionnaliser et moderniser" ce secteur, notamment par le "respect des réglementations" sur les surcharges, de même source.
Selon des chiffres du gouvernement ivoirien, les échanges entre les deux pays se montent à 256 milliards de francs CFA (environ 391 millions d’euros), constitués à environ 95% d’exportations ivoiriennes à destination du Burkina.
Pays enclavé, le Burkina utilise principalement le port d’Abidjan pour l’importation de ses marchandises. C’est également de ce port qu’il exporte la quasi-totalité de son coton, dont il est le premier producteur en Afrique.
Un volet du crédit de la Banque mondiale aspire à "réduire les frais de manutention et les taxes de port à Abidjan", considéré comme l’un des plus chers du continent du fait d’un monopole très controversé exercé par le groupe français Bolloré.
Ce "monopole - a fortiori sur un port où transitent la plupart de nos marchandises - pénalise notre économie" ainsi que celles de l’"hinterland ivoirien, soit le Burkina Faso et le Mali, avait déploré fin décembre le ministre ivoirien du Commerce et homme d’affaires, Jean-Louis Billon.



abidjan.net

Burundi: l'ambassade américaine confinée après l'intrusion de 200 étudiants

L'ambassade des États-Unis était confinée jeudi après-midi dans la capitale burundaise Bujumbura, des marines positionnés sur le toit, après l'intrusion de quelque 200 étudiants venus y chercher refuge, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Les étudiants campaient depuis fin avril devant l'ambassade, dont ils demandaient la protection après avoir été chassés de leurs campus au début des manifestations contre le président Pierre Nkurunziza.
Sous le coup d'un ultimatum de la police pour quitter les lieux jeudi matin, ils se sont réfugiés pacifiquement dans l'enceinte de l'ambassade. Pénétrant dans le complexe en se glissant sous la grille ou en grimpant par dessus les murs, ils se sont ensuite assis dans la cour, bras en l'air, selon le journaliste de l'AFP.
Dans la rue, la police burundaise en a profité pour embarquer les affaires des étudiants -- valises, tentes, sacs, selon un autre journaliste de l'AFP.
Les étudiants avaient été chassés des résidences universitaires pour des "raisons de sécurité" alors que les premières manifestations d'opposition à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza secouaient la capitale burundaise.
De nombreux étudiants estimaient que les autorités cherchaient à les contraindre à rentrer dans leurs provinces d'origine, les soupçonnant de prendre part à la contestation, marquée par des heurts entre manifestants et policiers.
L'incident dans l'ambassade américaine intervient à quatre jours des élections législatives et communales burundaises, prévues lundi avant la présidentielle du 15 juillet et dont la tenue est contestée par l'opposition.
A l'approche des scrutins, la violence est de nouveau montée d'un cran au Burundi cette semaine, marquée par une série d'attaques à la grenade visant civils ou policiers à Bujumbura et dans d'autres parties du pays et faisant au moins 4 morts et des dizaines de blessés.
 
lamontagne.f

Mise en garde du Kenya sur la présence de jihadistes étrangers

Le président kényan Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto s'adressent à la Nation le 4 avril 2015 à Nairobi


Les étrangers venus combattre dans la Corne de l'Afrique aux côtés des islamistes shebab somaliens poseront à terme un problème à l'Europe s'ils échappent aux forces de sécurité, a averti jeudi le vice-président kényan William Ruto.
"Des combattants étrangers, dont certains Européens, sont sur le terrain dans la Corne de l'Afrique", a souligné le vice-président kényan sans avancer de chiffre, à l'occasion d'une conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme.
"S'ils échappent à nos forces de sécurité, ils retourneront dans leur pays d'origine afin d'y poursuivre leurs brutales activités", a déclaré William Ruto devant quelque 300 experts en sécurité et membres de la société civile en provenance d'une trentaine de pays.
Les autorités kényanes avaient annoncé le 15 juin la présence d'un jihadiste britannique parmi des militants shebab tués lors d'une attaque contre une base militaire kényane.
Premier britannique jihadiste tué au Kenya, Thomas Evans, 25 ans, originaire du Buckinghamshire, dans le sud de l'Angleterre, avait rejoint les shebab en 2011 après s'être converti à l'islam à 19 ans, selon la presse britannique.
Une vidéo apparemment tournée par Evans lui-même avant l'assaut où il a péri a été diffusée jeudi par la télévision britannique ITV, montrant des militants en plein combat.
La vidéo montre également des militants se donner l'accolade avant l'attaque, parmi lesquels semble figurer un jihadiste allemand, identifié comme Andreas Muller.
Les islamistes shebab ont longtemps été un fort pôle d'attraction pour les volontaires occidentaux au jihad. La montée en puissance des théâtres d'action irakien et syrien a toutefois éclipsé le front somalien pour les jihadistes européens, selon les experts.
Parmi les Européens les plus en vue suspectés de figurer dans les rangs des shebab figure notamment la Britannique Samantha Lewthwaite, surnommée "la veuve blanche", recherchée au Kenya pour détention d'explosifs depuis décembre 2011.
Samantha Lewthwaite, une convertie de 31 ans, est la veuve de Germaine Lindsay, un des quatre militants islamistes responsables des attaques-suicides du 7 juillet 2005 à Londres (52 morts).

http://information.tv5monde.com

Les arroseurs de ketchup de l'ambassadeur de RDC condamnés à 800 euros d'amende

jeudi 18 juin 2015

Cartographie des migrations clandestines en Afrique

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à près de 280 000 le nombre de migrants qui sont entrés illégalement en Europe via la Méditerranée, depuis le début de l'année 2015. Ces personnes sont pour la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest (du Mali, de la Côte d'Ivoire, de Guinée, etc) et d'Afrique de l'Est (en particulier l'Erythrée et la Somalie).
La principale raison du départ des migrants reste la crise économique. Bon nombre d'entre eux fuient la précarité économique et « la détérioration des sols, qui rendent l'agriculture plus complexe », explique un chercheur. Par ailleurs, les personnes fuient les zones de conflits.
Au milieu des années 2 000, énormément de migrants convergeaient vers les zones côtières, notamment au large du Sénégal et de la Gambie, pour embarquer dans des pirogues, qui avaient ensuite pour destination les côtes italiennes et espagnoles. Mais la mise en place de la surveillance des côtes a quelque peu découragé les passeurs.
Pour échapper aux contrôles maritimes, de plus en plus de migrants empruntent les routes. Il y a notamment l'axe Dakar-Nouakchott-Nouhadibou-Oujda. D'autres, à pied ou à bord de véhicules, transitent par le Niger, pour s'engager dans une traversée du Sahara souvent difficile. Leur objectif : la Tunisie ou la Libye, d'où ils embarquent dans des bateaux pour traverser la Méditerranée.
Des organisations locales de la société civile prônent, pour leur part, une conférence euro-africaine afin de faire un état des lieux de l'émigration clandestine. Ce type de rencontre, permettrait selon un expert, de mener à une réflexion commune sur des solutions à ce problème.
Al Mustapha Al Hacen travaille dans une association locale, à Arlit, au nord du Niger, où bon nombre de migrants transitent. Il tente de les sensibiliser sur les dangers de l'émigration clandestine et les illusions d'une vie meilleure en Europe.
« Il y a des passeurs qui ont des pick-ups. Ils les entassent, une bonne trentaine, parfois 35, et les transportent du Niger à Tamanrasset, à l’entrée de l’Algérie ou vers la Namibie. Ils paient énormément d’argent avant d’arriver là-bas. Les passeurs leur prennent quelque chose, les gens qui les logent, il y a des ghettos… Ils se cachent ici avant de partir, parce qu’il faut pas qu’on les voit. Des fois ils vont à 50 km et ils tombent en panne. Il faut les ramener en ville. Ils ont perdu de l’argent. Il doivent trouver le moyen de retourner ou de continuer, pour ceux qui ont les moyens. On vient pour leur dire que, très sincèrement, il ne faut pas se faire d’illusions sur l’Europe. Même là-bas vous allez dormir dans la rue, vous allez manger dans des poubelles. Ça n’est pas tout de suite garanti. Même pour des gens qui ont des papiers, alors pour les gens qui n’ont pas de papiers, c’est encore pire. »
 
rfi.fr

RDC : l’avenir politique incertain de Jean-Pierre Bemba

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté en mai la demande de liberté provisoire de l'opposant congolais. Convaincu du caractère politique du procès de Jean-Pierre Bemba, l’avocat international Norbert Tricaud craint que la CPI ne fasse durer la procédure au-delà du printemps 2016 et cherche à interdire le retour de Jean-Pierre Bemba au Congo. 

Deux mauvaises nouvelles sont venues ternir les espoirs de libération rapide de l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba. Détenu par la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2008, le chef du MLC est accusé de crimes de guerre et crime contre l’humanité commis par ses troupes en Centrafrique entre 2002 et 2003. Fin mai, en moins d’une semaine, la CPI a rejeté la demande de libération provisoire du sénateur Bemba et a fixé au 29 septembre 2015, la date d’un second procès pour subornation de témoins. Deux décisions qui repoussent les perspectives d’une libération proche. Un coup dur pour les soutiens du leader du MLC, qui verrait bien Jean-Pierre Bemba jouer les premiers rôles dans la prochaine élection présidentielle, prévue fin 2016.
« On cherche à l’empêcher de participer aux élections »
L’avenir politique de Jean-Pierre Bemba reste donc très incertain. Pour Norbert Tricaud, un avocat international qui connaît bien l’Afrique et le dossier Bemba, la mise à l’écart du sénateur congolais risque d’être encore longue. « Si au final, Jean-Pierre Bemba finira bien par être libéré, il n’y aura aucune décision, avant le printemps 2016 » estime l’avocat. Un délai « serré » pour pouvoir participer à l’élection présidentielle congolaise, normalement fixée en décembre 2016. Selon Norbert Tricaud les charges retenues contre le sénateur Bemba n’ont qu’un seul objectif : « écarter un homme politique populaire de scène politique congolaise ». « Bemba fait de l’ombre à Joseph Kabila et on cherche à tout prix  à l’empêcher de participer aux élections ». Selon l’avocat français « le dossier est vide, les accusations de la CPI sont insuffisantes et les témoignages sans validité ». Pour preuve, Norbert Tricaud avance la requalification des charges contre Bemba : « le sénateur Bemba est désormais indirectement responsable de ce que faisaient ses troupes en Centrafrique ». Et la seconde affaire de subornation de témoins, dans laquelle le bras droit de Bemba, Fidèle Babala et son avocat, Aimé Kilolo, sont accusés d’avoir soudoyer des faux témoignages, ne serait « qu’un moyen pour la CPI de retarder la procédure ».
« Il sera automatiquement libéré »
Si tout le monde ne croit pas au « complot politique », la détention pendant 7 ans de Jean-Pierre pose toutefois plusieurs interrogations. « La justice doit être rendue dans un délai raisonnable, explique Maïtre Tricaud, et là nous sommes totalement dans le déraisonnable. Ce procès est inéquitable, car instruit uniquement à charge ». Pour les partisans de Jean-Pierre Bemba, la CPI est enlisée dans le procès centrafricain et cherche à sortir « par le haut » en lançant la nouvelle affaire de subornation de témoins ou en faisant « traîner la procédure ». Car, même si au bout du compte Jean-Pierre Bemba est finalement condamné, quelle sera la peine ? « Peut-être 5 ans, répond Norbert Tricaud, mais comme le leader du MLC a déjà fait 7 ans de prison… il sera automatiquement libéré ».
« La CPI pourrait interdire son retour à Kinshasa »
Pourtant, la remise en liberté du sénateur Bemba ne signifie pas forcement un retour aux affaires pour le « chairman » du MLC. Norbert Tricaud croit savoir que la CPI travaille sur un « habillage juridique pour éviter le retour de Bemba en RDC ». Selon l’avocat, la Cour pourrait donc interdire à Jean-Pierre de revenir à Kinshasa : « un pays d’accueil a même été avancé, comme le Vénézuela ». Autre artifice : la privation des droits civiques ou l’inéligibilité du sénateur congolais. Mais là encore, c’est un casse-tête juridique. De son côté, la CPI a toujours réfutée toute idée de « procès politique ». Selon la Cour, la lenteur de la procédure est (...) Lire la suite sur :
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Coopération France-Gabon-CEEAC : Ali Bongo Ondimba s’entretient avec Jean- Yves Le Drian et Manuel Valls


Invité à prendre part à la cérémonie d’ouverture du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget aux côtés de François Hollande, le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba a rencontré au cours de cette visite, le Premier ministre français, Manuel Valls et celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Des échanges axés sur la vision économique de la sous-région CEMAC et sur le cadre sécuritaire dans cette région ont constitué le contenu des débats. 
 
Lundi 15 juin 2015, juste après avoir apprécié le spectacle inaugural offert par le  Salon du Bourget, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), s’est entretenu respectivement avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Des questions d’ordre économique liées à l’intégration économique et à la mobilité des personnes dans l’espace communautaire puis  sécuritaires consécutives à l’attentat-  suicide perpétré au Tchad par le groupe terroriste Boko Haram, ont constitué la trame des échanges.
S’agissant du second point, le président de la République, a « condamné avec la plus grande fermeté un acte ignoble dirigé contre les institutions et les symboles de l’Etat tchadien ainsi que contre des civils innocents. »
 Ali Bongo Ondimba a salué avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’action « décisive » des Eléments Français au Gabon (EFG) depuis des décennies notamment dans les actions de coopération régionale dont le point d’ancrage est la sécurisation de la sous-région.
Mardi 16 juin 2015, le président de la République s’est rendu à Matignon où il est revenu en compagnie de Manuel Valls sur les relations de coopération économique et commerciale que le Gabon et la France entretiennent depuis des années. En effet, Ali Bongo Ondimba a spécifiquement souhaité une attention renforcée des investisseurs français en direction du marché gabonais en plein processus de diversification.
Sur un point spécifique lié à l’environnement, Ali Bongo Ondimba, face à Manuel Valls, a réitéré sa détermination à prendre part à la Conférence des Nations sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra dans six mois à Paris, en France.
Ces échanges ont également permis au président de la République de saluer l’action des médecins militaires de l’antenne médico-chirurgicale de la force Barkhane notamment au Tchad, au Mali dans la région de Gao et au Niger à Madama.
 
gaboneco.com

Au Nigeria, les raffineries vont recommencer à produire en juillet

Les quatre raffineries que compte le Nigeria, à l'arrêt depuis deux ans, doivent reprendre leur activité le mois prochain, a déclaré jeudi le porte-parole de l'entreprise pétrolière nationale, au moment où le premier producteur de pétrole d'Afrique fait face à d'importantes pénuries de carburant.
"Les raffineries de Warri, Port Harcourt (sud) et Kaduna (nord) doivent rentrer en production le mois prochain, les opérations de maintenance de leurs installations ayant été menées à bien", a déclaré à l'AFP Ohi Alegbe, de l'entreprise pétrolière nationale NNPC. "Les raffineries vont commencer à produire dès qu'elles auront été livrées en pétrole brut", a-t-il précisé.
La NNPC a quatre raffineries dans le pays : trois dans le delta du Niger, au sud, d'où provient la majorité du pétrole nigérian - dont deux à Port Harcourt et une à Warri -, et une à Kaduna, à environ 200 km au nord d'Abuja, la capitale. En tout, ces installations ont la capacité de produire 445 000 barils de carburant par jour.
Le Nigeria, qui extrait deux millions de barils de brut par jour, doit importer la quasi-totalité de sa consommation de carburant, par manque de raffineries en activité. Pour maintenir un prix correct à la pompe malgré les importants coûts de transport, notamment à l'intérieur du pays, l'Etat paie des subventions aux distributeurs et aux importateurs d'essence.
Le mois dernier, une pénurie d'essence sans précédent a mis le pays à genoux quand les importateurs et distributeurs d'essence, qui réclamaient quelques 900 millions d'euros de subventions impayées, ont décidé de fermer leurs dépôts. Les vendeurs se sont mis à vendre des jerricans de carburant au marché noir, proposant des bidons de carburants parfois dilués à des prix très élevés.
Un accord a été trouvé fin mai et la distribution de carburant a repris, même si la situation reste fragile. Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari a fait de la crise énergétique une des priorités de son mandat. Selon M. Alegbe, la remise en marche des raffineries de la NNPC va "améliorer l'approvisionnement du pays en prouits pétroliers de façon considérable".
 
 connaissancedesenergies.org

Alpha Blondy : « C’est à la Côte d’Ivoire de juger Laurent Gbagbo »

Avec son vingtième album, Positive Energy, le chanteur ivoirien propose ce qu'il fait de mieux : un reggae africain puissant et engagé. À son image.
Roots, rock, reggae… et un soupçon de zouk pour le 20e album de Jagger ! Avec Positive Energy, Alpha Blondy propose un opus de qualité où les cuivres puissants de son groupe, The Solar System, le disputent aux sonorités enlevées d’une musique faite de métissage et de rencontres : deux pointures jamaïcaines, Ijahman et Tarrus Miller, le boss du zouk Jacob Desvarieux, l’Ivoiro-Congolaise Pierrette Adams, le Tunisien Nawfel, le Marocain Issam, sans oublier son compatriote Ismaël Isaac…
À 62 ans, Alpha Blondy a su s’entourer pour un album intimiste composé en français, en anglais, en arabe et en dioula, et dédié à celle qui l’a élevé, sa grand-mère. Comme à son habitude, le père du reggae africain signe un album engagé aux partitions musclées ( « No Brain, No Headache« ) et mystiques ( « Lumière » ). Dans la lignée du « coup de poing » du « Brigadier Sabari« , l’énergique « Maclacla Macloclo » ou l’allègre « Madida m’a dit » rappellent l’engagement politique de l’ambassadeur de l’ONU pour la paix en Côte d’Ivoire, qui n’hésite pas à vilipender les compromissions des politiciens africains, à commencer par celles de la classe politique ivoirienne. Rencontre.
Jeune Afrique : Depuis plus de trente ans, vous arpentez les scènes du monde entier. Vous sortez votre 20e album, Positive Energy. Quelle carrière !
Alpha Blondy : Je suis chanceux ! Je remercie Dieu de m’avoir inspiré et donné un public fidèle. Il y a toujours eu des personnes qui ont cru en moi quand d’autres, y compris dans ma famille, me tournaient le dos. Je ne dois pas les décevoir.
Positive Energy est un album à la fois engagé et intimiste, dédié à votre grand-mère, décédée il y a trente ans…
Quand elle est décédée, à l’âge de 105 ans, c’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête. Elle était tout pour moi : ma mère, mon père, ma grand-mère.
Dans « No Brain, No Headache », vous évoquez les problèmes que vous avez eus avec la drogue. Dans les ghettos d’Abidjan, la drogue circule et fait des ravages parmi les jeunes. Comment se prémunir contre ça ?
Si l’on veut que les jeunes ne prennent pas de crack, il va falloir alléger les sanctions par rapport à la consommation de la marijuana.
Il faut légaliser la marijuana ?
Oui. Légaliser la consommation permettrait de contrôler le produit. Aujourd’hui, sous prétexte que c’est illégal, n’importe qui peut vendre n’importe quoi. La politique hollandaise sur cette question est la plus intelligente. Dès que c’est légal, ça se banalise. L’intérêt est moindre et les jeunes fument moins.
Certains pays d’Afrique de l’Ouest sont devenus des plaques tournantes du trafic mondial de cocaïne profitant au terrorisme islamique. La réponse des États concernés est-elle à la hauteur du problème ?
La nature n’aime pas le vide. Si vous êtes incapable de gérer des produits, d’autres, pour des besoins financiers, vont le faire. Beaucoup de pays africains sont devenus des carrefours de narcotrafiquants parce qu’ils ont de la liquidité. Mais les islamistes n’ont pas eu besoin de la cocaïne. Ils se sont nourris de la haine et du repli identitaire. Ils ont utilisé l’islam comme prétexte pour assouvir leur propre vengeance. On a accusé Saddam Hussein d’avoir des armes de destruction massive. On l’a qualifié de dictateur. Et au nom de la démocratie, on a balancé des bombes sur tout un pays, que l’on a ensuite abandonné alors qu’il était en proie à une guerre civile. Il ne faut pas s’étonner que certains aient appelé à la vengeance au nom de l’islam. Mais tout comme l’Occident sait que ce qu’il a fait n’a rien de démocratique, ceux qui égorgent savent pertinemment que ce qu’ils font n’a rien d’islamique.
La défense des droits de l’homme, la démocratie, c’est la nouvelle « mission civilisatrice » de l’Occident ? Un prétexte à son expansion impérialiste ?
Un peu, oui. Regardez la Libye ! On a tout brisé pour du pétrole et on dit que c’est pour la démocratie ? ! Il faut arrêter ça. Moi, ce que je rejette, ce n’est pas la culture occidentale mais cette impunité que l’opinion internationale encourage.
Dans « Maclacla Macloclo », vous critiquez l’ingérence de la communauté internationale dans la politique africaine. La France aurait-elle dû s’abstenir d’intervenir en Côte d’Ivoire en 2005 puis en 2011 ?
Pas du tout, surtout en 2011 ! J’ai visité le Rwanda après le génocide. J’en ai pleuré. Et j’en ai voulu à la France et à l’ONU d’être restées inactives. À mon avis, il fallait taper sur la table et dire stop. Elles ne l’ont pas fait. Pour la Côte d’Ivoire, si la France et l’ONU n’étaient pas intervenues, ce serait encore la crise aujourd’hui. Les deux camps étaient très armés. Pour moi, c’était une ingérence positive. Mais dès lors que l’ancienne puissance coloniale doit intervenir pour éviter que vous vous massacriez, vous hypothéquez votre souveraineté. Les politiques ivoiriens sont responsables de cela. C’est une honte, non pas pour la Côte d’Ivoire, mais pour eux-mêmes, que deux des leurs soient à la CPI aujourd’hui. La famille politique ivoirienne doit se ressaisir.
Ce n’est pas à la CPI de juger Laurent Gbagbo et Blé Goudé ?
Non, c’est à la Côte d’Ivoire.
Comme elle l’a fait pour Simone Gbagbo ?
Oui. Que ceux qui se réclament de l’houphouétisme se demandent ce que Houphouët-Boigny aurait fait devant une telle situation, lui qui disait : « je préfère l’injustice au désordre ». Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié ont conclu un acte de réconciliation qui était impensable. Ça devrait servir d’exemple à la famille politique ivoirienne, qui doit sortir Laurent Gbagbo et Blé Goudé des geôles de la CPI et les ramener à Abidjan. La CPI, ce n’est pas de la prison, mais de la déportation ! Il va falloir du courage politique. C’est à cette seule condition que les morts de la crise postélectorale ne seront pas tombés au front pour rien.
Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la CPI, Simone Gbagbo en prison en Côte d’Ivoire… Certains dénoncent une « justice des vainqueurs » et disent que la réconciliation n’aura pas lieu tant que ceux qui ont commis des exactions du côté des dites « forces nouvelles » ne seront pas également jugés. Qu’en pensez-vous ?
La fameuse formule de la « justice des vainqueurs »… Qu’on me donne un exemple sur terre où il existe une justice des vaincus. Ce n’est pas les Américains qu’on a jugés à Nuremberg. En Côte d’Ivoire, je ne vois pas de vainqueurs mais deux camps de vaincus qui continuent dans les mêmes rhétoriques guerrières. Il faut que ça cesse.
En 2015, il y a toujours cette même rhétorique qui, en 2010, a conduit à la guerre ?
Oui, bien sûr ! La réconciliation n’a pas eu lieu. Mais comprenez-moi bien, ce n’est pas les Ivoiriens qu’il faut réconcilier mais la famille politique ivoirienne. J’ai écrit la chanson « Querelles inter-minables » pour la Côte d’Ivoire. Nous devons mener les politiques à la raison. On a confié la réconciliation à Charles Konan Banny mais c’est comme si on lui avait attaché les deux mains et les deux pieds dans le dos et qu’on lui avait demandé de faire des acrobaties. Banny ne pouvait rien faire pour la réconciliation. Ça l’a humilié.
Qu’aurait-il fallu faire alors ?
Tout d’abord, il aurait fallu éviter cette guerre et faire en sorte que les pro-Ouattara et les pro-Gbagbo arrêtent d’être violents. Ouattara ne se reconnaît pas dans la violence des pro-Ouattara et Gbagbo est victime de la violence des pro-Gbagbo. C’est ce qui me désole. Arrêtons de nous accuser les uns les autres. Il faut que les gens du FPI se réconcilient entre eux, que les membres du PDCI se réconcilient entre eux. Idem pour le RDR, il faut que Hamed Bakayoko et Guillaume Soro se réconcilient. Seul, Ouattara ne peut rien. Lui et Bédié sont otages de leur camp. Ils ont peur de leur frange extrémiste.
Candidature unique PDCI-RDR, divisions fortes au sein du FPI… Est-ce que la démocratie n’est pas en danger quand l’opposition est si faible ?
Bien sûr ! Si votre bras gauche ou votre bras droit est affaibli, vous l’êtes vous-même. Ce qui m’inquiète, c’est le futur. Ouattara va remporter la prochaine présidentielle, mais quand il va finir son second mandat et laisser la Côte d’Ivoire comme elle l’est aujourd’hui, ce sera une bombe à retardement. On construit des ponts, Abidjan est en chantier. C’est bien. Mais le chantier psychologique est encore plus grand.
Alphalliance/Wagram
Vos relations avec Blaise Compaoré n’ont pas toujours été faciles. Comment avez-vous vécu sa destitution ?
Les mêmes causes produisent les mêmes effets… Quand l’ONU a fait de moi un ambassadeur pour la paix et a dit que Blaise Compaoré était un médiateur, j’ai mis mes griefs de côté. L’intérêt de la Côte d’Ivoire était supérieur. Mais celui qui m’a le plus marqué au Burkina, c’est le Mogho Naba. Ce qu’il m’a dit m’a réconforté dans ma mission.
Que pensez-vous de ces chefs d’État qui veulent modifier la Constitution de leur pays pour pouvoir se (re)présenter à l’élection présidentielle ?
Ils ont peur de l’après-pouvoir. Chirac avait été très décrié pour avoir affirmé que l’Afrique n’était pas prête pour le multipartisme. Mais il avait raison. Les sentiments régionalistes et ethniques sont trop présents dans la politique africaine. Quand quelqu’un est élu, toute sa région veut en profiter et attend beaucoup de lui. Certains arrivent à garder la tête froide et à partir, comme Abdou Diouf ou Senghor.
Faut-il créer un statut d’ancien président de la République et prévoir l’impunité ?
Oui, il faut forcément une impunité. Tant que les présidents craindront leurs successeurs, ils s’accrocheront au pouvoir. Seule une sorte d’amnistie peut éviter cela. L’autre problème, c’est qu’il n’y a pas de politicien professionnel en Afrique. Ils font tous de la « politique système D ». Ils ont leurs propres limites, n’ont pas confiance en eux et sont au service d’un lobby européen ou américain.
Beaucoup de jeunes se laissent embrigader et partent au combat aux côtés des islamistes, ou alors fuient et tentent de traverser la Méditerranée. Mais quel avenir ont-ils sur le continent ?
C’est le désespoir. Comment expliquer que le sous-sol africain soit si riche et qu’à la surface il y ait autant de pauvreté. C’est parce que pour faire asseoir leur pouvoir, nos présidents ont hypothéqué les richesses de leur pays. Comment comprendre que la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao au monde, ne le transforme que depuis peu en chocolat ? Qu’est-ce qu’on donne à nos jeunes ? Rien ! Même le système éducatif est à refaire. Il faut créer des emplois, transformer nos matières premières sur place. Les pays comme la France ne peuvent pas accepter qu’on se libère de leur joug parce qu’ils ont peur qu’on refuse de leur donner la matière première dont ils ont besoin. C’est le développement du continent africain qui est pris en otage.
La Méditerranée est devenue le cimetière de milliers de migrants. À qui la faute ? À la forteresse Europe ou aux États africains ?
À la France. C’est elle qui a encouragé à déstabiliser les pays francophones en cautionnant des coups d’État. L’onde de choc s’en fait toujours ressentir cinquante ans après. La France doit avoir conscience que son avenir économique, c’est les pays d’Afrique francophone. C’est dans son intérêt de former de vrais techniciens et qu’il y ait de véritables cerveaux politiques africains qui puissent librement prendre des décisions. Il faut en finir avec les marchés de dupes. Regardez ce qui se passe avec l’Union africaine, cette association de marionnettes n’est même pas capable de se financer elle-même ! Elle a besoin de l’Union européenne. Ceux qui y siègent ne représentent pas les Africains, mais eux-mêmes. Ils ont hypothéqué nos souverainetés. Il faut, au contraire, une Afrique de partage, de stratégie commune.
En février dernier, vous avez lancé une radio. Quel est l’objectif ?
C’est « Alpha Blondy FM 97.9, la fréquence qui fait sourire le Bon Dieu » ! Nous diffusons de l’humour, de la musique, pas de politique ! Un peu sur le modèle français de Rire et Chansons. Les Ivoiriens ont besoin de se regarder autrement et de sourire. Cette radio est thérapeutique pour la Côte d’Ivoire.

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