mercredi 29 décembre 2010

Côte d'Ivoire : la médiation avec Gbagbo semble sans résultat

29.12.2010, 08h33

Mise à jour : 09h06 Qui convaincra Laurent Gbagbo ? Alors que la communauté internationale a pris fait et cause pour son rival Alassane Ouattara, des émissaires africains tentent de convaincre le président autoproclamé Laurent Gbagbo de céder le pouvoir. Mais les premiers échos de ces rencontres, qui ont débuté mardi midi, n'annoncent pas un succès, malgré la menace d'une possible intervention militaire.
«Tout s'est bien passé», s'est borné à dire devant la presse le président béninois Boni Yayi à l'issue d'une rencontre de deux heures et demie au palais présidentiel d'Abidjan avec Laurent Gbagbo, qui affichait un sourire radieux et des poses de décontraction.
Boni Yayi, arrivé mardi dans la matinée, est mandaté avec ses homologues sierra-léonais et capverdien, Ernest Koroma et Pedro Pires, par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour porter le message de cette organisation, qui envisage d'aller jusqu'à renverser militairement Gbagbo.
Les émissaires ont revu en fin de journée Laurent Gbagbo, qui les a quittés en leur lançant: «je vous remercie, on vous attend de nouveau». Provocation ? Ou premier signe d'ouverture d'un camp qui détient les leviers de pouvoir (administrations et forces de l'ordre) ? Le camp Gbagbo a toutefois fait un geste d'apaisement, en annonçant le report sine die d'un grand rassemblement de «jeunes patriotes», fervents partisans, initialement prévu mercredi à Abidjan.
Entre leurs deux rendez-vous avec Gbagbo, les trois émissaires ont échangé avec Ouattara à l'hôtel du Golf, le grand hôtel qui lui sert de QG, soumis à un blocus des forces loyales à son rival et gardé par des chars et des éléments de la mission de l'ONU dans le pays, l'Onuci.
Gbagbo, qui prend «au sérieux» les menaces de la Cédéao, se présente comme le seul président ivoirien et dénonce un «complot» de l'ex-puissance coloniale française et des Etats-Unis. Avant l'arrivée des messagers africains, il avait mis en garde contre le risque de «guerre civile» si la Cédéao lançait une opération armée, soulignant la présence de millions de ressortissants ouest-africains en Côte d'Ivoire.
Preuve que la tension reste forte, un convoi de l'Onuci a été attaqué à Abidjan par une «foule nombreuse», blessant un Casque bleu avec une machette et incendiant un véhicule, a indiqué la mission. Laurent Gbagbo a exigé le départ de l'Onuci, qu'il accuse de soutenir militairement Ouattara.

leparisien.fr

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