vendredi 25 septembre 2015

Burkina Faso : les ministres dissolvent le régiment putschiste


Le conseil des ministres burkinabè s'est réuni au Burkina Faso, vendredi, pour la première fois depuis le coup d'État avorté du 16 septembre. Premières décisions : la dissolution du régiment putschiste, le RSP, et le maintien du couvre-feu. Le processus de transition politique reprend au Burkina Faso. Et comme un symbole, le conseil des ministres a de nouveau siégé, vendredi 25 septembre, après avoir été le théâtre du coup d’État le 16 septembre dernier. Les militaires putschistes avaient en effet fait irruption en plein conseil et pris le président et le gouvernement en otage, avant d’annoncer le putsch le lendemain.
Cette fois, pas d’étincelles. Le gouvernement de transition s'est réuni à 10 heures locales et GMT dans les bureaux du Premier ministre, "un cadre plus serein", selon le Premier ministre Isaac Zida, que le palais présidentiel où se déroule habituellement ces conseils. D'importantes mesures de sécurité avaient été mises en place aux alentours.
Désarmement ?
Lors de ce conseil pas comme les autres, les ministres ont dû décider du sort du RSP, le fameux régiment de sécurité présidentielle, à l’origine du putsch. À la sortie du conseil, Isaac Zida est resté évasif, évoquant d’abord "l'encasernement des hommes [du RSP]" avant de lancer aux journalistes : "Désarmement et dissolution, pourquoi pas ?" Et à la question "Quand ?", il a répondu : "Immédiatement". Mais le compte-rendu du conseil des ministres va plus loin et rapporte en fait la prise d’un décret qui "dissout le Régiment de sécurité présidentielle (RSP)".
Autre information incertaine : concernant le désarmement des unités putschistes, le Premier ministre a affirmé que "le processus se déroule normalement". L’inventaire de l'armement du RSP devait être dirigé par le général putschiste Gilbert Diendéré avant que les armes ne réintègrent les casernes.

Mais malgré les propos rassurants de Zida, ce désarmement ne semblait pas acquis, vendredi, selon un haut gradé du RSP. Ainsi, les militaires de base du RSP, établis à la caserne Naaba Koom, proche de la présidence, s'y "sont catégoriquement opposés", réclamant au préalable des garanties de sécurité pour eux et leurs familles. "Ils ne sont pas contre le fait de ne plus assurer la sécurité présidentielle mais ils souhaiteraient rester en unité constituée pour être plus efficaces même s'il faut les délocaliser", a encore dit ce haut gradé.
Le Premier ministre a enfin laissé entendre qu'allait être mise en place "une commission d'enquête sur le déroulement" du coup d'État. En parallèle, le procureur général de la République, Laurent Poda, a ouvert sa propre enquête judiciaire. Par ailleurs, le couvre-feu sera maintenu pendant "deux à trois jours".
Au moins 10 morts au cours du putsch avorté

Le putsch du 16 septembre avait avorté mercredi, après que des unités loyalistes eurent fait mouvement vers la capitale pour s'opposer au RSP, suite à des violences ayant fait au moins 10 morts et plus de 100 blessés, lors de la répression de manifestations hostiles au coup d'État.
Michel Kafando a été officiellement rétabli dans ses fonctions de président de la transition, ainsi que le Premier ministre Zida, l'ensemble du gouvernement et l'assemblée intérimaire, lors d'une cérémonie jeudi à Ouagadougou, en présence de chefs d'État de la région.
Le putsch avait mis un coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues le 11 octobre et censées clore la période de transition ouverte par la chute de l'ex-président Compaoré, renversé lors de manifestations de rue contre une modification de la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir.

france24.com

Stromae, rétabli, annonce deux nouvelles dates en Afrique

Remis de son «léger accident», le chanteur belge reprend sa tournée américaine ce soir avec un concert dans le Michigan. Sur les réseaux sociaux, il a également dévoilé deux shows, à Kinshasa et Kigali.
Plus de peur que de mal pour les fans de Stromae qui ont appris hier la vérité sur l'accident dont il a été victime. Le chanteur est seulement tombé d'une glissière de sécurité durant le tournage de nuit d'une vidéo. Après cette mésaventure, il avait été contraint d'annuler une date de sa tournée américaine à Minneapolis.
Sur les réseaux sociaux, son public n'a pas caché ses inquiétudes quant à l'état de santé de l'interprète de Formidable et de Papaoutai imaginant rapidement les pires scénarios pour la star belge. D'autant plus qu'il aura fallu deux jours à l'équipe qui l'entoure pour finalement annoncer que la tournée reprendrait ce soir avec un concert au Royal Oak Music Theatre dans le Michigan.

Stromae prend la parole

New York, Montréal... tant de concerts importants pour l'artiste qui tente de conquérir, après l'avoir fait pour une grande partie de l'Europe, le cœur des Américains.
Sur Facebook, Stromae a choisi de ne pas s'exprimer sur ce récent accident au profit d'une annonce: il n'y aura pas une mais bien deux dates en Afrique. Il s'était déjà produit sur ce continent avant d'interrompre prématurément sa tournée pour raisons de santé.
Le public africain le retrouvera donc le 10 octobre à Kinshasa au Congo et à Kigali au Rwanda le 17 octobre. Deux concerts qui mettront un terme à son tour des États-Unis, du Canada...et de l'Afrique.

lefigaro.fr

Martin Kobler: «Nous nous focalisons sur la présidentielle 2016 en RDC»

Au Congo-Kinshasa, Martin Kobler s'en va. Après deux ans passés à la tête de la Mission des Nations unies dans ce pays, le diplomate allemand quitte ses fonctions d'ici la fin octobre 2015. C'est donc l'heure du bilan. En ligne de Kinshasa, le chef de la Monusco - la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde - répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Au train où vont les choses, est-ce qu’il est encore possible que la présidentielle et les législatives se tiennent avant la fin 2016 ?
Martin Kobler : Je suis très confiant. On a 14 mois, jusqu’au mois de novembre 2016, je ne vois aucune raison pourquoi ce ne serait pas possible, parce que nous sommes au mois de septembre 2015. Il faut prendre les dispositions techniques pour arranger les élections mais je crois que 14 mois c’est suffisamment de temps, si on la volonté politique de le faire.
Oui mais Monsieur Kobler, il est prévu sept élections locales avant la tenue de ces élections nationales ?
Non, ce n’est pas encore clair parce que le calendrier électoral ne peut pas être mis en avant maintenant. Les locales sont au mois d’octobre 2015, maintenant c’est après-demain. C’est très clair pour tout le monde qu’on ne peut pas arranger les élections locales dans 15 jours. C’est pourquoi, tout ceux qui sont impliqués, discutent maintenant un nouveau calendrier électoral. Nous nous focalisons sur les élections présidentielles et législatives au mois de novembre 2016. Si c’est possible de faire d’autres élections avant, alors pourquoi pas.
Mais si les autorités congolaises refusent de changer quoi que ce soit dans le calendrier électoral et si elles s’obstinent à vouloir organiser toutes les élections locales avant la présidentielle et les législatives, est-ce qu’on ne va pas dans le mur ?
Ce sont beaucoup de « si ». Maintenant, je n’ai aucune raison de croire que novembre 2016 est en danger.
Vous dites que ça fait beaucoup de « si » mais jusqu’à présent le président Kabila a toujours insisté sur la nécessité de faire les élections locales avant les élections nationales ?
Le président Kabila a aussi dit, 'il faut avoir un dialogue politique avec l’opposition, avec la société civile pour déterminer les questions qui sont sur la table'.Les discutions sont en cours et on va voir.
Mais pour l’instant, le calendrier fixé par les autorités congolaises, démarre par les élections locales et il se termine par les élections nationales. Qu’est-ce qui vous garantit que les autorités congolaises vont accepter de changer l’ordre des priorités ?
L’objectif du dialogue politique, c’est de discuter ces choses. C’est le calendrier électoral, c’est le budget, c’est la sécurité électorale.
Le mois dernier, vous avez vivement protesté contre l’interdiction au Congo du film L’Homme qui répare les femmes consacré au Docteur Mukwege. Est-ce que vous êtes d’accord avec ce médecin gynécologue quand il dit que la situation des droits de l’homme se dégrade et que l’espace des libertés fondamentales se rétrécit ?
Ce que je peux constater, c’est un film qui ne peut pas être montré. Alors c’est contre la liberté d’expression et nous constatons vraiment une dégradation des libertés civiles par rapport aux élections.
Vous avez donc reçu la mission du Conseil de sécurité de veiller à ce que le processus électoral soit crédible. Voilà seulement deux ans que vous êtes en poste à Kinshasa, est-ce qu’aujourd’hui vous partez parce que peut-être vous sentez que vous n’allez pas pouvoir atteindre l’objectif que vous a assigné le Conseil de sécurité ?
Non, je pars avec un sentiment de profonde satisfaction. Notre tâche n’est pas seulement les élections, nous sommes une opération de maintien de la paix à l’est. 96% de nos troupes sont à l’est du pays avec la tâche de combattre les groupes armés. Nous avons la brigade d’intervention, on a, avec la chute des M23, développé une dynamique extraordinaire qui persiste jusqu’à aujourd’hui. Vous ne pouvez pas reconnaître Goma au mois d’août 2013 et au mois de septembre 2015, vous avez des vols commerciaux d’Addis-Abeba à Goma, vous avez les routes asphaltées, il reste beaucoup à faire mais la situation est beaucoup mieux. C’est pourquoi je pars, ici, avec un sentiment de fierté, je dois dire, de combattre les groupes armés. Dans les derniers mois, nous avons neutralisé presque 50% des FRPI, un groupe en Ituri et tout le monde le reconnait. Maintenant à l’est, pas seulement à Goma, mais aussi dans d’autres villes, les gens remercient les troupes de la Monusco, l’image de la Monusco a changé. C’est pourquoi, je pars vraiment avec un sentiment de satisfaction parce que mon premier séjour au mois d’août 2013 à Goma, les gens ont jeté des pierres sur ma voiture, maintenant ils sont plein de gratitude.
L’échec du désarmement des rebelles hutus rwandais, des FDLR, est-ce que ce n’est pas un point négatif dans votre bilan ?
Tout à fait. C’est un problème qui continue. Je ne parle jamais d’échec parce qu’un échec c’est final. Non, on n’a pas abandonné, on continue. On a terminé les M23, on a substantiellement réduit au Nord-Kivu les ADF. Si vous allez aujourd’hui à Kamango, près de la frontière, il y a un an c’était une ville fantôme, maintenant 80 000 réfugiés sont rentrés à Kamango. Mais il reste beaucoup à faire, le combat contre les FDLR, ça continue mais cela dépend de la coopération avec le gouvernement. C’est pourquoi, aussi, je pars avec un sentiment de frustration qu’il reste beaucoup à faire. Ici, il faut avoir la volonté politique de combattre les FDLR.
Est-ce qu’on peut dire succès à l’est, échec à l’ouest ?
Non pas du tout. Je vois aussi beaucoup de progrès à l’ouest du pays. Si vous comparez les dates économiques du pays à l’ouest, il ne faut pas limiter ça seulement sur les élections maintenant, on se focalise sur les élections...
... Mais c’est normal, non  ?
Oui, tout à fait, mais les autres choses, c’est le développement de l’économie.

rfi.fr

Laurent Gbagbo souhaite être jugé en Côte d’Ivoire

L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, demande aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir son procès à Abidjan. Au cours d’une audience tenue vendredi 25 septembre et destinée à régler les derniers détails logistiques et juridiques avant l’ouverture du procès le 10 novembre, ses avocats ont plaidé pour un procès en Afrique.

« Nous avons une responsabilité vis-à-vis des Ivoiriens, a affirmé maître Emmanuel Altit. Vis-à-vis des buts que la Cour pénale internationale a proclamés. » Accusé de crimes contre l’humanité commis en 2010 et 2011 en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et son coaccusé, Charles Blé Goudé, seront jugés à 6 000 km des sites de crimes et des victimes.

« Il s’agit de l’avenir de la Cour », estiment les avocats

Dès les premiers procès en 2009, la Cour avait envisagé de raccourcir la distance et tenir des audiences sur le continent africain, mais sans jamais franchir le pas, butant régulièrement sur des craintes sécuritaires et le coût financier de telles opérations. Envisageant un temps d’ouvrir le procès du milicien Bosco Ntaganda à Bunia, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), elle avait ainsi évalué trois jours d’audience pour un montant faramineux de 600 000 euros.
Que ce soit pour les procès intentés contre des responsables kényans ou congolais, la Cour a toujours fait marche arrière. La demande de Laurent Gbagbo a d’autant moins de chance d’aboutir que selon le greffier de la Cour, rien ne pourrait être « finalisé d’ici le 10 novembre ». Mais pour Maître Altit, « Abidjan est une ville moderne » et le coût doit « être évalué au regard du bénéfice escompté. Il s’agit de l’avenir de la Cour », a-t-il tenté de défendre, rappelant qu’« en Afrique, la Cour suscite une certaine méfiance. Soyons clairs, cette Cour a des problèmes avec les Africains, c’est un moyen de régler ce problème ». Au pire, dit-il, le procès pourrait s’ouvrir à Arusha, en Tanzanie, où siège le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

« Ce n’est pas dans l’intérêt de la justice », répondent les juges

Coaccusé, l’ex leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, ne s’y oppose pas. Il veut simplement « que la vérité jaillisse, que ce soit à La Haye ou en Afrique ». Si les victimes y sont plutôt favorables, elles jugent la proposition « peu réaliste », à 45 jours du début du procès. Coté procureur, c’est un non ferme et définitif. « Ce n’est pas dans l’intérêt de la justice », assure Melissa Pack, il y a « des risques élevés aussi bien sur le plan de la sécurité locale, mais aussi de la sécurité des membres de la Cour ».
D’autant que ces audiences se dérouleront peu après le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue le 21 octobre, tient-elle à préciser. « Pas à Abidjan, appuie la substitut, ou pas en présence des accusés », qui pourraient comparaître par vidéoconférence. « Qu’est-ce que la procureure sous-entend ? », bondit maître Altit, que « si le président Gbagbo était là, ça pourrait susciter des troubles ! ». Les juges n’ont pas encore rendu leur décision.
lemonde.fr

Référendum au Congo : la FIDH dénonce un "coup d'État constitutionnel"

L'annonce d'un référendum destiné à changer la Constitution du Congo-Brazzaville est un "coup d'État constitutionnel" destiné uniquement à permettre au président Denis Sassou Nguesso de se maintenir en place, a dénoncé vendredi la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
"Ce référendum pour une nouvelle Constitution est un coup d'État constitutionnel pour permettre à Denis Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir au mépris de la légalité constitutionnelle et des textes de l'Union africaine", écrit la FIDH dans un communiqué cosigné par l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).
"Nos organisations appellent les autorités congolaises à renoncer à un projet contraire à la Constitution et à leurs engagements internationaux et exhortent la communauté internationale à ne pas laisser le Congo s'enfoncer dans une crise politique annoncée", ajoute le texte.

Âgé de 72 ans, Denis Sassou Nguesso cumule plus de 30 ans à la tête du pays. Il a dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues.



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