mardi 28 décembre 2010

Côte d'Ivoire : l'espoir d'une solution diplomatique

La pression diplomatique s'intensifie sur Laurent Gbagbo. Au lendemain de l'appel à la grève générale lancé par Alassane Ouattara, et très peu suivi, la Cote d'Ivoire est suspendue, mardi 28 décembre, à la visite de trois chefs d'Etat ouest-africains. Les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone), et Pedro Pires (Cap-Vert), venus au nom de la Commmunauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), doivent demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au profit de M. Ouattara, dont la victoire à l'élection présidentielle a été reconnue par la commission électorale et la communauté internationale. La victoire de M. Gbagbo a été certifiée par le Conseil constitutionnel, un organisme qui lui est acquis.
La visite des trois chefs d'Etat, qui doivent rencontrer Laurent Gbagbo, devrait marquer un tournant dans la crise ivoirienne. En effet, la Cédéao a déjà menacé de faire usage de la "force légitime" pour déloger Laurent Gbagbo si celui-ci ne quittait pas le pouvoir. Dans un premier temps, le camp Gbagbo a mis en garde contre une intervention armée menée par des pays ouest-africains en soulignant que des millions d'immigrés de la région sont présents sur le sol ivoirien.
"GUERRE CIVILE"
Dans un entretien au Monde, lundi, Laurent Gbagbo n'a pas hésité à parler de risques de guerre civile. "Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions", a-t-il prévenu, dénonçant au passage un "complot" franco-américain à son encontre. Le premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, "s'indigne devant tant de cynisme et un tel chantage" et "condamne fermement cette attitude irresponsable de Laurent Gbagbo et de son clan".
Le pays est soumis à une intense pression par ses voisins ouest-africains depuis plusieurs jours. Jeudi, sept ministres des finances de l'Union économique et monétaire ouest-africaine ont demandé à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest d'autoriser les seuls représentants du président ivoirien "légitimement élu", Alassane Ouattara, à gérer les comptes du pays. En d'autres termes, seule la signature d'Alassane Dramane Ouattara est désormais reconnue dans les procédures de décaissements de fonds.
D'autres tentatives de médiation diplomatique sont également en cours. L'Union africaine (UA), qui a suspendu la Côte d'Ivoire, a demandé au premier ministre kényan, Raila Odinga, de coordonner les efforts de l'organisation panafricaine pour tenter de résoudre la crise politique en Côte d'Ivoire. M. Odinga, qui a été nommé premier ministre en 2008 dans un gouvernement de coalition mis en place pour mettre fin à plusieurs semaines de crise politique au Kenya, a récemment appelé à un retrait de Laurent Gbagbo.
Depuis le 28 novembre, date du début de la crise, 173 personnes ont été tuées en Côte d'Ivoire, selon un bilan de l'ONU. Le gouvernement de Laurent Gbagbo parle quant à lui de 53 morts.
Les réfugiés ivoiriens au Liberia sont surtout des enfants
La majorité des Ivoriens qui ont fui vers le Liberia par peur des violences post-électorales dans leur pays sont des enfants, selon le ministère de l'information libérien. "13 950 Ivoiriens ont, jusqu'à présent, traversé la frontière vers le Liberia. 8 000 d'entre eux ont moins de 18 ans", a précisé le ministre de l'information, Cletus Sieh.
Selon lui, les réfugiés se sont surtout enfuis des villes ivoriennes de Danané et Guiglo. Danané est située sur le territoire contrôlé par les Forces nouvelles (ex-rebelles) favorables à Alassane Outtara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur légitime de l'élection présidentielle du 28 novembre. Guiglo appartient au secteur contrôlé par le sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir. (AFP)

lemonde.fr

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