(Afriscoop 27/12/2010)
Le 23 janvier 2011 est une date qui divise plus qu’elle n’unit la classe politique centrafricaine, invitée aux élections législatives et présidentielle. Discordance totale de tons, en effet, entre le général président scotché au pouvoir depuis une dizaine d’années, un certain Patassé, contraint à l’exil au Togo, qui piaffe d’impatience de rempiler pour un nouveau bail, et une opposition qui réclame au préalable, et à cor et à cris, d’importantes réformes institutionnelles.
Tôt ou tard en tout cas, François Bozizé se donne les moyens de conserver son fauteuil tant convoité.
A commencer par la tentative de musellement de Martin Ziguélé, le principal opposant ; la réhabilitation controversée de l’ancien dictateur Jean Bedel Bokassa et, maintenant, la prise en otages, par ses bidasses, des membres de la Commission électorale indépendante (CEI) dans la nuit du 22 au 23 décembre pour les empêcher de rejoindre leur domicile tant qu’ils n’auront pas fini le travail de confection des listes d’émargement dans l’optique du scrutin du 23 janvier ;
une CEI pourtant logée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Tout de même ! Eh bien, messieurs les bidasses, si votre action commando peut être révélatrice, tant de votre zèle que de l’empressement du timonier d’en découdre avec ses opposants, elle nous dit déjà de quel côté penchera la balance au soir du scrutin ;
car, après avoir bravé l’Assemblée nationale pour réussir cette prise d’otages, apprivoiser la Cour suprême sera un jeu d’enfant comme on l’aura vu récemment au Gbagboland.
Mais si maladif est votre empressement d’aller aux urnes pour éterniser votre règne, pourquoi ne pas dispenser le peuple centrafricain de cette saignée financière qu’occasionne chaque élection, et donner une couleur kaki à votre démocratie ?
La peur d’élections transparentes vous habite, certes, mais, en bon général, votre champion devrait éviter toute bavure à l’ivoirienne.
Source : L’Observateur Paalga
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