Mercredi, 29 Décembre 2010 03:49
«Ce qu’il y aurait de tout à fait insupportable, de véritablement terrible, ce serait une vie entièrement dépourvue d’habitudes, une vie qui exigerait sans cesse l’improvisation » (Francis Picabia)
Il y a quelques jours a pris fin à Lomé, la 25ème édition du tournoi de l’UFOA. Cette compétition a regroupé quatre équipes. Il s’agit de Sharks de Port Harcourt (Nigeria), de Casa Sports de Ziguinchor (Sénégal), de Horoya FC de Conakry (Guinée) et de Sémassi de Sokodé (Togo). Le trophée a été remporté par le Sharks de Port Harcourt sur le score de 1-0, face à l’équipe sénégalaise. C’était dimanche au stage omnisports de Lomé. Les demi-finales avaient opposé l’équipe du Nigeria à celle de la Guinée, et l’équipe du Sénégal à son homologue du Togo. Ce sont les premières équipes citées qui l’ont emporté sur les deuxièmes.
L’équipe de Sémassi a été battue devant son propre public sur le score de 0-2. C’est difficilement qu’elle réussira à sauver l’honneur quelques jours plus tard lors du match de la troisième place, sur la marque de 7-6 après les tirs au but, temps réglementaire : 1-1. Il convient de rappeler que ce furent les visiteurs qui s’étaient offert le privilège d’ouvrir le score. Dame chance avait tout simplement voulu faire moins honte aux « Guerriers de Tchaoudjo » en leur offrant l’opportunité d’occuper au moins la troisième place, en tant qu’hôtes. Et comme le Togo, dans la sous région, a choisi de fonder sa réputation sur le ridicule, pratiquement pendant une bonne quarantaine de minutes sur les 45 que dure chaque mi-temps d’un match de football, la rencontre Sémo-Horoya sera interrompue pour cause de coupure de courant lors du match du classement.
40 minutes environ d’obscurité, 40 minutes d’une situation de quasi incertitude que vivront des joueurs engagés des deux côtés à mouiller le maillot, en défendant et en attaquant. Après tout ce temps de passage à vide où nul ne pouvait garantir le retour de l’électricité pour mener ce match à son terme, les pauvres acteurs du stade omnisports de Lomé auront eu le temps de penser à un match à reprogrammer. Et c’est dans cette attente, dans cette situation d’ardeur refroidie que la lumière reviendra pour la suite du match. Mais retenez qu’entre-temps une bonne partie du maigre public aura déserté gradins et tribunes. Est-on obligé de faire comme les autres ? Est-on obligé d’abriter des tournois sportifs, si l’on n’est capable de rien ? Oui, le Togo, « l’Or de l’Humanité » que bien de gens ambitieux pour leur pays avaient rêvé au début des années 60, voilà le piètre visage qu’on lui a perdu d’offrir au monde et aux visiteurs. Ça, c’est un aspect du quotidien togolais.
A présent, entre nous, que peut-on reprocher aux joueurs de Sémassi, s’ils n’ont pas été à la hauteur ? Rien dans leurs mauvaises prestations ! Non pas pour cause de longue coupure de courant ou de coupures répétitives. Mais à cause des improvisations depuis toujours, des responsables du sport togolais, des politiques. Ces improvisations ne datent donc pas d’hier. Pas de championnat national de football depuis deux ans environ. Dans un tel contexte, comment des clubs pourraient-ils avoir de la compétition dans les jambes et s’aguerrir ? Pire et curieusement, la bande à Gabriel Ameyi et Hervé Piza, depuis bientôt deux mois qu’elle a été élue à la FTF, entrée au couvent, elle n’en est pas ressortie jusqu’ici avec un SG et un DTN pour permettre de relancer le foot togolais.
Tout se passe comme si cette bande était talonnée par une malédiction qui finira par redonner le sourire à ses adversaires du côté du Pouvoir qui n’avait pas voulu de leur élection. Combien de temps faudra-t-il pour désigner un SG et un DTN ? En principe, avant même d’aller à une élection comme celle-là, on a déjà une idée des personnalités qui devraient, pour raison de crédibilité de toute l’équipe, être des gens à la fois propres et compétents. Or, voilà qu’on cherche à reconduire un personnage comme Espoir Assogbavi, de triste réputation et qu’aucun fana du football ne serait disposé à tolérer.
Alain SIMOUBA
LIBERTE HEBDO TOGO
Écrit par La redaction togosite.com
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