(Afriscoop 31/12/2010)
Ce n’est pas beau, la situation qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire. Mais, Laurent Gbagbo-là est un bandit quoi ! Malgré tout ce beau monde qui fronde contre lui, ce n’est pas son problème. Et par-dessus tout, il profite pour provoquer. Sinon, comment peut-on qualifier cette phrase qu’il a lâchée lors d’une interview qu’il a accordée au journal français le Figaro : "J’aurais dû me faire élire à 80% comme un chef d’Etat voisin qui a été élu à 80%". Il faudrait être fou pour lire entre ces lignes qu’il parle de notre cher Blaiso ! Et comme je le suis, je pense qu’il voulait parler de Blaise Compaoré. Mais alors, si c’est vraiment le cas, c’en est-il fini de la bonne camaraderie que les deux hommes semblaient entretenir ? La guerre est-elle maintenant ouverte entre eux ? Et affaire de "mon frère Blaise-mon frère Gbagbo"-là, c’était du bidon quoi ? Une pièce de théâtre que les deux hommes jouaient devant des Ivoiriens, des Burkinabè et une Communauté internationale crédules ?
Je ne vais pas chercher à savoir si Laurent Gbagbo pouvait se faire élire à 80% ou non, mais ce dont je suis certain, c’est que ses propos tombent mal au regard du contexte actuel. Ils peuvent contribuer à nourrir la haine que nourrissent certains extrémistes ivoiriens contre les Burkinabè. Le souhait est que Blaise Compaoré ne réponde pas à ce coup de pied de l’âne. Gbagbo le "cherche", mais il ne faut pas qu’il se laisse trouver. Car si c’était le cas, Laurent Gbagbo peut utiliser cela comme une arme dans sa volonté de rester au pouvoir. Toutefois, il faut reconnaître que ce score de 80% obtenu par Blaise Compaoré est comme un boulet qu’il traîne à ses talons et qui, à chaque moment, peut se transformer en véritable massue contre lui. Et puis, c’est vrai quoi ! 80% c’est trop dans un pays qui se dit démocratique, même si le paysage politique clairsemé d’opposants sérieux était plutôt favorable pour ensemencer les graines d’un tel score. En tout cas, il se révèle une arme entre les mains de ceux qui veulent le provoquer et Gbagbo semble être de ceux-là. Malgré tout, ce n’est pas très gentil, hein, monsieur Gbagbo ! Il ne faut pas oublier que l’enfant terrible de Ziniaré a contribué à rassembler les frères ivoiriens autour de la table des négociations. C’est vrai que tout n’a pas été parfait et que lui-même n’est pas blanc comme neige. Mais il faut lui reconnaître qu’il a fait ce qu’il a pu. Lui donner ainsi une ruade en retour, ce n’est pas réglo !
Bon, il est maintenant clair que les deux hommes ont passé leur temps à jouer au poker menteur et maintenant que ça ne va pas très bien, les cartes sont tombées et on est revenu au vrai visage des uns et des autres. Mais j’espère que ce strip-tease d’un autre genre s’arrêtera là. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je n’ai pas envie d’en voir plus. La situation est assez compliquée comme ça. La Côte d’Ivoire et le Burkina, et ça tout le monde le sait, sont intimement liés et toute secousse dans l’un ou l’autre aura des impacts sur les deux pays. Et puis zut ! J’ai mon frère à Abidjan qui m’envoie chaque mois de l’attiéké original, et depuis le début de cette foutue crise, je n’en reçois plus. En plus, je ne sais même pas ce que ce frère est devenu ! Vraiment, il y a des jours où j’ai envie de dire aux populations du monde entier de s’unir pour demander à Dieu de rayer les politiciens de la carte de la terre. Mais, hélas, je suis certain qu’il n’y aurait pas assez de fous pour me suivre !
Le Fou - "Le Pays"
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