vendredi 25 septembre 2015

Burkina Faso : les ministres dissolvent le régiment putschiste


Le conseil des ministres burkinabè s'est réuni au Burkina Faso, vendredi, pour la première fois depuis le coup d'État avorté du 16 septembre. Premières décisions : la dissolution du régiment putschiste, le RSP, et le maintien du couvre-feu. Le processus de transition politique reprend au Burkina Faso. Et comme un symbole, le conseil des ministres a de nouveau siégé, vendredi 25 septembre, après avoir été le théâtre du coup d’État le 16 septembre dernier. Les militaires putschistes avaient en effet fait irruption en plein conseil et pris le président et le gouvernement en otage, avant d’annoncer le putsch le lendemain.
Cette fois, pas d’étincelles. Le gouvernement de transition s'est réuni à 10 heures locales et GMT dans les bureaux du Premier ministre, "un cadre plus serein", selon le Premier ministre Isaac Zida, que le palais présidentiel où se déroule habituellement ces conseils. D'importantes mesures de sécurité avaient été mises en place aux alentours.
Désarmement ?
Lors de ce conseil pas comme les autres, les ministres ont dû décider du sort du RSP, le fameux régiment de sécurité présidentielle, à l’origine du putsch. À la sortie du conseil, Isaac Zida est resté évasif, évoquant d’abord "l'encasernement des hommes [du RSP]" avant de lancer aux journalistes : "Désarmement et dissolution, pourquoi pas ?" Et à la question "Quand ?", il a répondu : "Immédiatement". Mais le compte-rendu du conseil des ministres va plus loin et rapporte en fait la prise d’un décret qui "dissout le Régiment de sécurité présidentielle (RSP)".
Autre information incertaine : concernant le désarmement des unités putschistes, le Premier ministre a affirmé que "le processus se déroule normalement". L’inventaire de l'armement du RSP devait être dirigé par le général putschiste Gilbert Diendéré avant que les armes ne réintègrent les casernes.

Mais malgré les propos rassurants de Zida, ce désarmement ne semblait pas acquis, vendredi, selon un haut gradé du RSP. Ainsi, les militaires de base du RSP, établis à la caserne Naaba Koom, proche de la présidence, s'y "sont catégoriquement opposés", réclamant au préalable des garanties de sécurité pour eux et leurs familles. "Ils ne sont pas contre le fait de ne plus assurer la sécurité présidentielle mais ils souhaiteraient rester en unité constituée pour être plus efficaces même s'il faut les délocaliser", a encore dit ce haut gradé.
Le Premier ministre a enfin laissé entendre qu'allait être mise en place "une commission d'enquête sur le déroulement" du coup d'État. En parallèle, le procureur général de la République, Laurent Poda, a ouvert sa propre enquête judiciaire. Par ailleurs, le couvre-feu sera maintenu pendant "deux à trois jours".
Au moins 10 morts au cours du putsch avorté

Le putsch du 16 septembre avait avorté mercredi, après que des unités loyalistes eurent fait mouvement vers la capitale pour s'opposer au RSP, suite à des violences ayant fait au moins 10 morts et plus de 100 blessés, lors de la répression de manifestations hostiles au coup d'État.
Michel Kafando a été officiellement rétabli dans ses fonctions de président de la transition, ainsi que le Premier ministre Zida, l'ensemble du gouvernement et l'assemblée intérimaire, lors d'une cérémonie jeudi à Ouagadougou, en présence de chefs d'État de la région.
Le putsch avait mis un coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues le 11 octobre et censées clore la période de transition ouverte par la chute de l'ex-président Compaoré, renversé lors de manifestations de rue contre une modification de la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir.

france24.com

Stromae, rétabli, annonce deux nouvelles dates en Afrique

Remis de son «léger accident», le chanteur belge reprend sa tournée américaine ce soir avec un concert dans le Michigan. Sur les réseaux sociaux, il a également dévoilé deux shows, à Kinshasa et Kigali.
Plus de peur que de mal pour les fans de Stromae qui ont appris hier la vérité sur l'accident dont il a été victime. Le chanteur est seulement tombé d'une glissière de sécurité durant le tournage de nuit d'une vidéo. Après cette mésaventure, il avait été contraint d'annuler une date de sa tournée américaine à Minneapolis.
Sur les réseaux sociaux, son public n'a pas caché ses inquiétudes quant à l'état de santé de l'interprète de Formidable et de Papaoutai imaginant rapidement les pires scénarios pour la star belge. D'autant plus qu'il aura fallu deux jours à l'équipe qui l'entoure pour finalement annoncer que la tournée reprendrait ce soir avec un concert au Royal Oak Music Theatre dans le Michigan.

Stromae prend la parole

New York, Montréal... tant de concerts importants pour l'artiste qui tente de conquérir, après l'avoir fait pour une grande partie de l'Europe, le cœur des Américains.
Sur Facebook, Stromae a choisi de ne pas s'exprimer sur ce récent accident au profit d'une annonce: il n'y aura pas une mais bien deux dates en Afrique. Il s'était déjà produit sur ce continent avant d'interrompre prématurément sa tournée pour raisons de santé.
Le public africain le retrouvera donc le 10 octobre à Kinshasa au Congo et à Kigali au Rwanda le 17 octobre. Deux concerts qui mettront un terme à son tour des États-Unis, du Canada...et de l'Afrique.

lefigaro.fr

Martin Kobler: «Nous nous focalisons sur la présidentielle 2016 en RDC»

Au Congo-Kinshasa, Martin Kobler s'en va. Après deux ans passés à la tête de la Mission des Nations unies dans ce pays, le diplomate allemand quitte ses fonctions d'ici la fin octobre 2015. C'est donc l'heure du bilan. En ligne de Kinshasa, le chef de la Monusco - la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde - répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Au train où vont les choses, est-ce qu’il est encore possible que la présidentielle et les législatives se tiennent avant la fin 2016 ?
Martin Kobler : Je suis très confiant. On a 14 mois, jusqu’au mois de novembre 2016, je ne vois aucune raison pourquoi ce ne serait pas possible, parce que nous sommes au mois de septembre 2015. Il faut prendre les dispositions techniques pour arranger les élections mais je crois que 14 mois c’est suffisamment de temps, si on la volonté politique de le faire.
Oui mais Monsieur Kobler, il est prévu sept élections locales avant la tenue de ces élections nationales ?
Non, ce n’est pas encore clair parce que le calendrier électoral ne peut pas être mis en avant maintenant. Les locales sont au mois d’octobre 2015, maintenant c’est après-demain. C’est très clair pour tout le monde qu’on ne peut pas arranger les élections locales dans 15 jours. C’est pourquoi, tout ceux qui sont impliqués, discutent maintenant un nouveau calendrier électoral. Nous nous focalisons sur les élections présidentielles et législatives au mois de novembre 2016. Si c’est possible de faire d’autres élections avant, alors pourquoi pas.
Mais si les autorités congolaises refusent de changer quoi que ce soit dans le calendrier électoral et si elles s’obstinent à vouloir organiser toutes les élections locales avant la présidentielle et les législatives, est-ce qu’on ne va pas dans le mur ?
Ce sont beaucoup de « si ». Maintenant, je n’ai aucune raison de croire que novembre 2016 est en danger.
Vous dites que ça fait beaucoup de « si » mais jusqu’à présent le président Kabila a toujours insisté sur la nécessité de faire les élections locales avant les élections nationales ?
Le président Kabila a aussi dit, 'il faut avoir un dialogue politique avec l’opposition, avec la société civile pour déterminer les questions qui sont sur la table'.Les discutions sont en cours et on va voir.
Mais pour l’instant, le calendrier fixé par les autorités congolaises, démarre par les élections locales et il se termine par les élections nationales. Qu’est-ce qui vous garantit que les autorités congolaises vont accepter de changer l’ordre des priorités ?
L’objectif du dialogue politique, c’est de discuter ces choses. C’est le calendrier électoral, c’est le budget, c’est la sécurité électorale.
Le mois dernier, vous avez vivement protesté contre l’interdiction au Congo du film L’Homme qui répare les femmes consacré au Docteur Mukwege. Est-ce que vous êtes d’accord avec ce médecin gynécologue quand il dit que la situation des droits de l’homme se dégrade et que l’espace des libertés fondamentales se rétrécit ?
Ce que je peux constater, c’est un film qui ne peut pas être montré. Alors c’est contre la liberté d’expression et nous constatons vraiment une dégradation des libertés civiles par rapport aux élections.
Vous avez donc reçu la mission du Conseil de sécurité de veiller à ce que le processus électoral soit crédible. Voilà seulement deux ans que vous êtes en poste à Kinshasa, est-ce qu’aujourd’hui vous partez parce que peut-être vous sentez que vous n’allez pas pouvoir atteindre l’objectif que vous a assigné le Conseil de sécurité ?
Non, je pars avec un sentiment de profonde satisfaction. Notre tâche n’est pas seulement les élections, nous sommes une opération de maintien de la paix à l’est. 96% de nos troupes sont à l’est du pays avec la tâche de combattre les groupes armés. Nous avons la brigade d’intervention, on a, avec la chute des M23, développé une dynamique extraordinaire qui persiste jusqu’à aujourd’hui. Vous ne pouvez pas reconnaître Goma au mois d’août 2013 et au mois de septembre 2015, vous avez des vols commerciaux d’Addis-Abeba à Goma, vous avez les routes asphaltées, il reste beaucoup à faire mais la situation est beaucoup mieux. C’est pourquoi je pars, ici, avec un sentiment de fierté, je dois dire, de combattre les groupes armés. Dans les derniers mois, nous avons neutralisé presque 50% des FRPI, un groupe en Ituri et tout le monde le reconnait. Maintenant à l’est, pas seulement à Goma, mais aussi dans d’autres villes, les gens remercient les troupes de la Monusco, l’image de la Monusco a changé. C’est pourquoi, je pars vraiment avec un sentiment de satisfaction parce que mon premier séjour au mois d’août 2013 à Goma, les gens ont jeté des pierres sur ma voiture, maintenant ils sont plein de gratitude.
L’échec du désarmement des rebelles hutus rwandais, des FDLR, est-ce que ce n’est pas un point négatif dans votre bilan ?
Tout à fait. C’est un problème qui continue. Je ne parle jamais d’échec parce qu’un échec c’est final. Non, on n’a pas abandonné, on continue. On a terminé les M23, on a substantiellement réduit au Nord-Kivu les ADF. Si vous allez aujourd’hui à Kamango, près de la frontière, il y a un an c’était une ville fantôme, maintenant 80 000 réfugiés sont rentrés à Kamango. Mais il reste beaucoup à faire, le combat contre les FDLR, ça continue mais cela dépend de la coopération avec le gouvernement. C’est pourquoi, aussi, je pars avec un sentiment de frustration qu’il reste beaucoup à faire. Ici, il faut avoir la volonté politique de combattre les FDLR.
Est-ce qu’on peut dire succès à l’est, échec à l’ouest ?
Non pas du tout. Je vois aussi beaucoup de progrès à l’ouest du pays. Si vous comparez les dates économiques du pays à l’ouest, il ne faut pas limiter ça seulement sur les élections maintenant, on se focalise sur les élections...
... Mais c’est normal, non  ?
Oui, tout à fait, mais les autres choses, c’est le développement de l’économie.

rfi.fr

Laurent Gbagbo souhaite être jugé en Côte d’Ivoire

L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, demande aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir son procès à Abidjan. Au cours d’une audience tenue vendredi 25 septembre et destinée à régler les derniers détails logistiques et juridiques avant l’ouverture du procès le 10 novembre, ses avocats ont plaidé pour un procès en Afrique.

« Nous avons une responsabilité vis-à-vis des Ivoiriens, a affirmé maître Emmanuel Altit. Vis-à-vis des buts que la Cour pénale internationale a proclamés. » Accusé de crimes contre l’humanité commis en 2010 et 2011 en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et son coaccusé, Charles Blé Goudé, seront jugés à 6 000 km des sites de crimes et des victimes.

« Il s’agit de l’avenir de la Cour », estiment les avocats

Dès les premiers procès en 2009, la Cour avait envisagé de raccourcir la distance et tenir des audiences sur le continent africain, mais sans jamais franchir le pas, butant régulièrement sur des craintes sécuritaires et le coût financier de telles opérations. Envisageant un temps d’ouvrir le procès du milicien Bosco Ntaganda à Bunia, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), elle avait ainsi évalué trois jours d’audience pour un montant faramineux de 600 000 euros.
Que ce soit pour les procès intentés contre des responsables kényans ou congolais, la Cour a toujours fait marche arrière. La demande de Laurent Gbagbo a d’autant moins de chance d’aboutir que selon le greffier de la Cour, rien ne pourrait être « finalisé d’ici le 10 novembre ». Mais pour Maître Altit, « Abidjan est une ville moderne » et le coût doit « être évalué au regard du bénéfice escompté. Il s’agit de l’avenir de la Cour », a-t-il tenté de défendre, rappelant qu’« en Afrique, la Cour suscite une certaine méfiance. Soyons clairs, cette Cour a des problèmes avec les Africains, c’est un moyen de régler ce problème ». Au pire, dit-il, le procès pourrait s’ouvrir à Arusha, en Tanzanie, où siège le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

« Ce n’est pas dans l’intérêt de la justice », répondent les juges

Coaccusé, l’ex leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, ne s’y oppose pas. Il veut simplement « que la vérité jaillisse, que ce soit à La Haye ou en Afrique ». Si les victimes y sont plutôt favorables, elles jugent la proposition « peu réaliste », à 45 jours du début du procès. Coté procureur, c’est un non ferme et définitif. « Ce n’est pas dans l’intérêt de la justice », assure Melissa Pack, il y a « des risques élevés aussi bien sur le plan de la sécurité locale, mais aussi de la sécurité des membres de la Cour ».
D’autant que ces audiences se dérouleront peu après le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue le 21 octobre, tient-elle à préciser. « Pas à Abidjan, appuie la substitut, ou pas en présence des accusés », qui pourraient comparaître par vidéoconférence. « Qu’est-ce que la procureure sous-entend ? », bondit maître Altit, que « si le président Gbagbo était là, ça pourrait susciter des troubles ! ». Les juges n’ont pas encore rendu leur décision.
lemonde.fr

Référendum au Congo : la FIDH dénonce un "coup d'État constitutionnel"

L'annonce d'un référendum destiné à changer la Constitution du Congo-Brazzaville est un "coup d'État constitutionnel" destiné uniquement à permettre au président Denis Sassou Nguesso de se maintenir en place, a dénoncé vendredi la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
"Ce référendum pour une nouvelle Constitution est un coup d'État constitutionnel pour permettre à Denis Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir au mépris de la légalité constitutionnelle et des textes de l'Union africaine", écrit la FIDH dans un communiqué cosigné par l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).
"Nos organisations appellent les autorités congolaises à renoncer à un projet contraire à la Constitution et à leurs engagements internationaux et exhortent la communauté internationale à ne pas laisser le Congo s'enfoncer dans une crise politique annoncée", ajoute le texte.

Âgé de 72 ans, Denis Sassou Nguesso cumule plus de 30 ans à la tête du pays. Il a dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues.



lefigaro.fr

vendredi 21 août 2015

CPI : BEMBA reste en détention

La Chambre de première instance VII maintient la mise en liberté provisoire des quatre accusés Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, Fidèle Babala Wandu et Narcisse Arido, dans le cadre de l’affaire Bemba, rapporte la Section de l'information du Greffe de la CPI. « M. Bemba reste en détention dans le cadre d’une autre affaire, Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, concernant des crimes contre l'humanité prétendument commis en République centrafricaine », précise le communiqué de la CPI.
La Chambre de première instance VII de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé, lundi 17 août 2015 à La Haye (Pays-Bas), de maintenir la mise en liberté provisoire du député congolais Fidèle Babala Wandu, cadre du Mouvement de libération du Congo (MLC) de la RD Congo, dans le cadre de l’affaire « Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba ».
« La Chambre de première instance VII maintient la mise en liberté provisoire des quatre accusés Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, Fidèle Babala Wandu et Narcisse Arido, dans le cadre de l’affaire Bemba, Kilolo et al., avec un certain nombre de conditions », rapporte la Section de l'information du Greffe de la CPI, dans un communiqué annonçant cette « décision ».

Cinq « conditions »

Aux termes de la « décision » de la Chambre de première instance VII de la CPI, « les conditions suivantes concernant le maintien en liberté provisoire s’imposent aux quatre accusés:
1. Respecter toutes les instructions et les ordres de la Cour, y compris celui d’être présents à La Haye lors de leur procès, qui doit débuter le 29 septembre 2015 ;
2. Veiller à ce que: (a) leurs plus récentes adresses et contacts soient partagés avec la Cour et les autorités de l'Etat où ils sont libérés et (b) qu'ils ne changent pas leur adresse sans préavis à la Cour, considérant qu'un changement d’adresse peut constituer un changement important dans les circonstances du maintien en liberté provisoire ;
3. Donner un préavis à la Cour de tout voyage depuis les lieux où ils résident actuellement, y compris la destination, leur contact, et la durée du voyage ;
4. Ne communiquer avec aucun témoin à charge dans cette affaire ou l'affaire Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, soit directement ou indirectement, sauf par le biais d’un avocat habilité à les représenter devant la Cour ; et
5. S’abstenir de faire des déclarations publiques, directement ou indirectement, concernant l'affaire ».

Bemba reste en détention

« M. Bemba reste en détention dans le cadre d’une autre affaire, Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, concernant des crimes contre l'humanité prétendument commis en République centrafricaine », précise le communiqué de la CPI.
Il souligné que « la Défense de M. Bemba a retiré sa demande de mise en liberté, et demandé à la Chambre de suspendre toute décision concernant son maintien en détention ou sa mise en liberté jusqu'à ce qu'il y ait un changement concernant sa détention dans l'affaire principale ».
« Par conséquent, la Chambre ne procédera pas, pour le moment, à une nouvelle évaluation de la détention de M. Bemba, ajoute-t-il.
suite

Rwanda : le jour où tout bascula

À la minute où l'avion présidentiel s'est écrasé dans les jardins de Kanombe, le pays des Mille Collines s'est enfoncé dans l'horreur. Nouvel article d'une série en 15 épisodes sur les secrets de palais africains.
Il est près de 20 h 30 ce 6 avril 1994 lorsque le Rwanda bascule dans le génocide. Dans les jardins de la résidence présidentielle de Kanombe, à proximité de l’aéroport de Kigali, Jean-Luc Habyarimana, le fils du chef de l’État, vient de sortir de la piscine quand il entend le ronronnement familier des réacteurs du Falcon 50 présidentiel, de retour de Tanzanie.
Soudain, des éclairs lumineux déchirent la nuit. Deux missiles sol-air atteignent l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana au moment où il amorce son atterrissage. Le Falcon s’écrase dans les jardins de la résidence où Jean-Luc, équipé d’une lampe torche et d’un appareil photo, se lance dans une quête macabre à la recherche des corps calcinés, qu’il immortalisera.
Bouclé par les militaires rwandais, le site du crash restera interdit d’accès aux Casques bleus de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar). En revanche, le lieutenant-colonel Grégoire de Saint-Quentin, un coopérant français stationné dans le camp militaire qui jouxte la résidence, arrive sur les lieux dès 22 heures. Jusqu’à 3 heures du matin, il cherchera les corps des trois membres d’équipage français. Le lendemain à 8 heures, il revient sur le site pour tenter de retrouver la boîte noire de l’appareil. Officiellement, il fera chou blanc.
Toute la famille présente, y compris les religieuses, se réjouissait lorsqu’on venait annoncer la mort de tel ou tel opposant »
Aux premières heures du 7 avril, une longue procession s’étire à Kanombe. La famille élargie du couple présidentiel, des officiers supérieurs de l’armée gouvernementale, l’archevêque de Kigali et les familles des proches du chef de l’État qui ont péri dans l’attentat défilent. Dans la capitale, les premiers barrages ont été installés pendant la nuit et la traque des opposants hutus, considérés comme des « complices » des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), a débuté.
Aux dires des deux filles du médecin personnel du président assassiné, présentes sur les lieux, la famille du chef de l’État a tôt fait de sécher ses larmes pour encourager les premières exécutions. C’est ainsi que la sulfureuse Agathe Habyarimana, la veuve du président, « priait tout haut en demandant d’aider les [miliciens] Interahamwe à [la] débarrasser de l’ennemi » – assimilé aux Tutsis. Dans la cuisine, les deux jeunes femmes entendent également l’une des sœurs de Juvénal Habyarimana, une religieuse, « dire qu’il fallait tuer tous les Tutsis ». Pendus au téléphone pendant une bonne partie de la nuit, Agathe Habyarimana et ses frères parleront au maréchal Mobutu, à François Mitterrand ou à l’ambassadeur de France, relayant avec zèle la thèse d’un attentat commis par des Casques bleus belges pour le compte du FPR.
Selon les filles du médecin, « toute la famille présente, y compris les religieuses, se réjouissait lorsqu’on venait annoncer la mort de tel ou tel opposant ». Le temps d’une nuit, la bucolique résidence de Kanombe est devenue le quartier général du génocide des Tutsis.

jeuneafrique.com

Présidentielle burkinabè: les derniers candidats déposent leur dossier

A quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures, les candidats ou leur mandataire défilent au Conseil constitutionnel. Pour la seule journée de jeudi, six dossiers ont été déposés, dont celui du colonel Yacouba Ouedraogo, le dernier ministre des Sports de Blaise Compaoré, celui de Françoise Toé, une candidate indépendante ou encore celui d'Adama Kanazoé de l'Alliance des jeunes pour l'indépendance et la République.
A la veille de la clôture des dépôts, une quinzaine de candidatures à la présidentielle ont été reçues par le Conseil constitutionnel. Le général de gendarmerie, Djibril Yipènè Bassolé, ancien chef de la diplomatie burkinabè s'est déplacé en personne pour le dépôt de son dossier, accompagné par les militants du parti qui porte sa candidature. « Je souhaite que ces élections se passent dans d’excellentes conditions pour le Burkina Faso et que les élections soient une occasion pour nous de mettre en place des institutions crédibles qui vont pouvoir satisfaire les attentes immenses des populations du Burkina Faso », déclare-t-il.
Quant au candidat de l'Union pour la renaissance, parti sankariste, c'est le directeur national de la campagne qui a été mandaté pour le dépôt du dossier de Benewendé Stanislas Sankara. Selon Athanase Boudo, ce sont les militants qui choisissent les mandataires pour le dépôt du dossier de leur candidat. « Il ne s’est pas investi, il a été investi par le parti, donc c’est le parti qui choisit ses mandataires pour aller déposer la candidature du candidat, souligne-t-il. Nous venons de déposer. Comme à notre habitude, nous avons déposé un dossier complet. C’est nous qui avons réclamé sa candidature. Il nous a dit : alors, allez déposer ma candidature et je serai prêt pour défendre le peuple burkinabè. »
Le dépôt des dossiers de candidature pour la présidentielle du 11 octobre prochain prend fin ce vendredi à minuit.

rfi.fr

Burundi. Pierre Nkurunziza entame un 3e mandat très controversé

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza a une nouvelle fois prêté serment jeudi. Très contesté, ce 3e mandat pourrait voir le pays replonger dans la violence.

Le président burundais réélu Pierre Nkurunziza a prêté serment jeudi à Bujumbura, capitale de la République du Burundi, pour un troisième mandat controversé dont la conquête a plongé son pays dans une crise politique émaillée de violences meurtrières.
Conformément à la Constitution, le président a prêté serment auprès de la Cour constitutionnelle, devant les deux Chambres du Parlement réunies. Mais ses adversaires l'accusent d'avoir profondément divisé son pays en briguant ce 3e mandat qu'ils jugent anticonstitutionnel.

Une élection décriée au-delà des frontières

Opposition, société civile, Église catholique et une partie du CNDD-FDD (conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie) affirment en effet que ce 3e mandat viole la Constitution et l'Accord d'Arusha, qui limitent à deux les mandats du chef de l'État. Et ils ne sont pas les seuls à s'opposer au président fraîchement réélu. Washington, très impliqué diplomatiquement dans la crise politique au Burundi, a dénoncé jeudi cette prestation de serment qui « démontre que le parti au pouvoir entend ignorer les voix de son peuple et poursuivre son propre programme politique », comme l'a déclaré le porte-parole du département d'État, John Kirby.

Pour un « gouvernement d'unité nationale »

Pierre Nkurunziza s'est pourtant voulu rassurant : « La victoire que nous avons obtenue est une victoire de tous les Burundais, ceux qui nous ont élu ou ceux qui n'ont pas voté pour nous ». ll a notamment promis de « mettre en place très rapidement un gouvernement (...) d'union nationale »,précisant qu'il entamait « dernier mandat ». 
Élu en 2005 par le Parlement puis en 2010 et enfin le 21 juillet dernier au suffrage universel direct, le président avait annoncé la cérémonie au dernier moment par souci de sécurité. La prestation de serment a par ailleurs été boudée par la communauté internationale. Les partenaires internationaux du Burundi ont également menacé de couper les vivres au pays dont 52 % du budget provient de l'aide extérieure.
Dans son propre pays, Pierre Nkurunziza se retrouve aussi très isolé : plusieurs hauts dignitaires de son régime ont fait défection et l'homme fort de l'appareil sécuritaire, le général Adolphe Nshimirimana a été assassiné le 2 août. Les observateurs craignent donc un retour des violences à grande échelle, dans un pays à l'histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutu (85 % de la population) et Tutsi (15 %).

ouest-france.fr

MSF s’inquiète des mouvements de déplacés fuyant Boko Haram

Près de 1,4 million de personnes ont été déplacées dans le nord du Nigeria, et environ 170 000 personnes ont fui vers le Cameroun, le Tchad et le Niger
Médecins Sans Frontières (MSF) lance un cri d’alarme au regard de ces chiffres que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) donne.
MSF s’alarme surtout de l’afflux des populations dans la région de Diffa au Niger, mais également au Cameroun et au Tchad.
La situation sécuritaire le long des frontières entre le Nigeria et les pays voisins reste instable, avec des incursions régulières et des attaques de Boko Haram.
Partout, les réfugiés dépendent de l’aide des populations locales, ou des humanitaires. La plupart d’entre eux n’ont pas d’accès à l’eau potable, ni aux soins de santé, et les conditions d’hygiène sont déplorables.
MSF installe des réservoirs d’eau potable, ouvre des cliniques, et cherche à construire des latrines et des douches, ainsi que des points de lavage dans les camps de déplacés.

voaafrique.com

Côte d’Ivoire – Pour Affi N’Guessan « il ne peut avoir de changement en dehors des élections »

Le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan, a déposé son dossier de candidature pour la présidentielle d’octobre 2015, ce jeudi 20 août, à la Commission électorale indépendante (Cei). Répondant aux questions des journalistes à la fin du dépôt, il a invité tous les Ivoiriens qui veulent le changement à se rendre aux urnes le 25 octobre prochain.
« Aujourd’hui, nous savons que les Ivoiriens dans leur grande majorité, veulent le changement. Ils ne peuvent pas l’obtenir s’ils ne participent pas aux élections. Elles sont une opportunité historique, démocratique pour opérer le changement. J’invite donc tous les Ivoiriens qui veulent le changement, tous ceux qui veulent mettre fin à la situation inacceptable que nous vivons, à se rendre aux urnes », a dit le président du Fpi.

Pour lui, en dehors des élections à venir, il faudra encore attendre cinq ans avant d’avoir une autre occasion. C’est pourquoi, il appelle à une mobilisation de tous les Ivoiriens le 25 octobre 2015, car « c’est la chance qui nous est offerte par l’État de Côte d’Ivoire, par notre Constitution pour mettre fin au drame que nous vivons et donc c’est pour cela qu’aucun Ivoirien ne doit bouder les élections à venir. »
Bien avant cela il a indiqué que le fait même de déposer sa candidature est un acte important car cela est un acte fondamental du changement dans la mesure où il a déposé sa candidature au nom du Front populaire ivoirien pour gagner l’élection présidentielle d’octobre 2015 et apporter aux Ivoiriens la paix, pour la réconciliation nationale, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, la restauration de la démocratie en Côte d’Ivoire, et la mise en œuvre de toutes les actions diplomatiques nécessaires à la libération de Laurent Gbagbo.
Il a par ailleurs indiqué s’engager au nom de la Côte d’Ivoire et pour la Côte d’Ivoire pour mettre fin à la pauvreté et à la vie chère.
Il a terminé en indiquant que le Fpi est un grand parti que tout le monde connaît en Côte d’Ivoire et en Afrique. Et que cela est suffisant pour qu’il puisse gagner. « Nous avons un bon programme, des idées. Nous savons que ce que nous voulons pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens. Nous avons aussi un bon candidat qui connaît le terrain, les Ivoiriens et qu’ils connaissent. Qui a une expérience gouvernementale, qui est apprécié de la communauté internationale. Ce sont tous ces atouts qui font que logiquement le Fpi à travers le candidat Affi N’Guessan devrait revenir au pouvoir le 25 octobre prochain », a-t-il conclu.
Ouattara Ouakaltio
Correspondant communal
Fraternité Matin

connectionivoirienne.net

mardi 11 août 2015

Toujours plus de millionnaires en Afrique

L'Afrique du Sud, l'Egypte et le Nigeria sont les trois pays africains qui comptent le plus de millionnaires.Le nombre de millionnaires sur le continent africain continue de progresser, selon une étude de New World Wealth publiée en juillet et reprise par le site américain Quartz .
Depuis 2000, le nombre de personnes avec des avoirs financiers équivalant au moins à un million de dollars a augmenté de 145 % sur le continent africain, selon New World Wealth. Un nombre qui pourrait encore croître de 45% durant la prochaine décennie. Mais ces millionnaires ne sont pas répartis de manière homogène sur le continent.
Quelque 46.800 millionnaires vivent en Afrique du Sud, pays qui en compte le plus, suivi par l’Egypte (20.200) et le Nigéria (15.400). A titre de comparaison, la France comptait 2,1 millions de millionnaires (calculés en dollars, soit près de 922 000 euros) en 2013.
833 millionnaires pour 1 million d'habitants en Afrique du SudEn 14 ans, le revenu par habitant a connu une hausse de 133% en Afrique, alors que la moyenne mondiale a été de 63%. Un constat boosté par la croissance du revenu par habitant en Angola de 532%. Mais c’est la République de Maurice (1,3 million d’habitants) qui a le revenu par habitant le plus élevé (21.470 dollars). Un résultat qu'il doit à sa forte concentration de millionnaires. Pour un million de Mauriciens, il y a 2.469 millionnaires. En Afrique du Sud, ce nombre tombe à 833 millionnaires pour un million d’habitants. Mais le pays est presque 50 fois plus peuplé que l'île de l'océan indien.
Quartz rappelle que le Zimbabwe, qui était le pays africain le plus riche, accuse la plus faible croissance par habitant dû à "l'érosion du droit à la propriété". Selon le rapport, "les entrepreneurs ne savent pas si leur business leur appartiendra toujours dans un an, ce qui crée une situation où personne ne veut prendre le risque d'investir ou d'entreprendre dans le pays".
Malgré ces bons chiffres, la croissance économique des pays africains ne profite pas à l'ensemble de la population , notamment ses classes moyennes.

Margaret OhenebaInscrivez-vous

L'opposition politique contre le glisement de « KABILA »

La région des Grands Lacs traverse une période de turbulence sans précédent dans l’Histoire de l’Afrique du fait de la détermination avérée de certains dirigeants à vouloir violenter les institutions de leurs pays par la violation de la Constitution en ce qui concerne notamment la limitation des mandats présidentiels afin de demeurer à vie au pouvoir. Pour y arriver, ces dirigeants montent des stratagèmes faits de brutalités meurtrières, de simulacres de pétitions réclamant la modification de la Constitution et des appels à des pseudo-dialogues refondateurs des institutions. La Dynamique, plus que convaincue que la République Démocratique du Congo est un pays unique et que son vaillant peuple, qui a déjà vidé les affres de la présidence à vie depuis plus de 18 ans maintenant, n’est pas prête à se laisser de nouveau enchaîner par une quelconque dictature.


DYNAMIQUE POUR L’UNITE D’ACTIONS DE L’OPPOSITION POLITIQUE CONGOLAISE DÉCLARATION DU 05 AOUT 2015
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Avant toute chose, nous sommes très heureux que notre camarade, l’Honorable Jean-Bertrand Ewanga, soit parmi nous aujourd’hui, après avoir purgé une peine injuste d’un an de prison.Nous saluons sa bravoure et son engagement sans faille pour l’instauration de la démocratie et d’un État de droit dans notre pays.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Les partis politiques, les regroupements politiques et les groupes parlementaires de l’opposition ainsi que les associations de la société civile et de la diaspora, réunis ce mercredi 05 août 2015 à la Paroisse Notre Dame de Fatima, à Kinshasa Gombe, dans le cadre de la Dynamique pour l’Unité d’Actions de l’Opposition,La Dynamique, en sigle, ont procédé à l’examen de la situation politique de l’heure dans la sous-région et dans notre pays.
Il en ressort les constats ci-après :
– La région des Grands Lacs traverse une période de turbulence sans précédent dans l’Histoire de l’Afrique du fait de la détermination avérée de certains dirigeants à vouloir violenter les institutions de leurs pays par la violation de la Constitution en ce qui concerne notamment la limitation des mandats présidentiels afin de demeurer à vie au pouvoir;
– Pour y arriver, ces dirigeants montent des stratagèmes faits de brutalités meurtrières, de simulacres de pétitions réclamant la modification de la Constitution et des appels à des pseudo-dialogues refondateurs des institutions ;
La Dynamique, plus que convaincue que la République Démocratique du Congo est un pays unique et que son vaillant peuple, qui a déjà vidé les affres de la présidence à vie depuis plus de 18 ans maintenant, n’est pas prête à se laisser de nouveau enchaîner par une quelconque dictature ;
‘’Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire’’, disait Georges Orwell !
Et, la sombre vérité mise à nu est que Monsieur Kabila veut demeurer au pouvoir au-delà de novembre 2016 en violation de la Constitution de la République. C’est ainsi qu’il multiplie des initiatives téméraires en s’appuyant sur le Gouvernement, la CENI et le Parlement, institutions qu’il a toutes instrumentalisées et inféodées.
En voici quelques-unes éminemment patentes:
•Un Projet de loi hâtif portant révision de quelques articles de la Constitution a avorté en 2014;
•Les propositions rejetées de la CENI d’organiser l’élection des députés provinciaux au suffrage indirect et celle des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs en 2017 ;
•La CENI a volontairement omis de programmer l’élection présidentielle dans son calendrier partiel du 26 mai 2014. Ce calendrier a été rejeté
•La création pour les besoins de la cause de l’ONIP, une structure aujourd’hui enterrée ;
•Un projet de modification d’une loi électorale attentatoire à la Constitution a été repoussé
•La publication, le 12 février 2015,d’un calendrier électoral global non-consensuel, inconstitutionnel, irréaliste, dangereux et intentionnellement surchargé qui a implosé
•Le couplage contesté des scrutins locaux et la mise en place dans la précipitation des nouvelles provinces ;
•Un projet de loi portant répartition des sièges pour les élections locales a étérejeté par l’Assemblée nationale le 13 juin 2015 ;
•L’usurpation des prérogatives de la CENI par le gouvernement au travers de la publication du calendrier des élections des gouverneurs des provinces est abandonnée
•Le projet de loi d’approbation des annexes pour les élections locales estrejeté par le Sénat l e 01 août 2015 ;
Toutes ces initiatives ont échoué grâce à la vigilance, à l’éveil de conscience du peuple congolais et à l’avant-gardisme de la Dynamique de l’Opposition.

afrique.kongotimes.info

lundi 3 août 2015

L’Avenir de la RDC se joue aujourd’hui

Quand souvent j’entends prononcer le chiffre de 8 000 000 de morts, je me dis comment était-ce possible que l’on en soit arrivé jusque-là, et dans ce pays, à atteindre ce nombre de victimes et sans qu’à un moment donné de son histoire, la RD-Congo ne se mît réellement en situation de conflit ou de guerre, et ce, contre ceux ou les forces, les nations qui ont eu à lui infliger un deuil national aussi historique. Car, et à une certaine mesure, on ne peut normalement parler de 8 000 000 des morts que dans une situation de guerre. C’est-à-dire le pays, ici la RD-Congo qui est en guerre, se trouve et se bat contre un ennemi qui rencontre une résistance physique de son peuple et militaire sur le terrain où des opérations de guerre ont lieu.
Sommes-nous comme peuple, comme État-nation, comme RD-Congo, je veux dire en situation de guerre ? La suite de la réponse aidera à circonscrire non seulement le lieu géographique où cette guerre se déroule, mais aussi et surtout de la participation à la fois et de notre et de l’État qui est censé le représenter. Qui a tué ces 8 000 000 de morts ? Comment ou dans quelle circonstance, ici j’entends de guerre, la mort distribuée aux congolais a eu lieu, s’est opérée ? Je ne doute pas de ce chiffre mais ma démarche consiste à cerner le comment de cette possibilité.
De mémoire d’homme, et ce par rapport à la taille enregistrée de victimes congolaises et pouvant justifier cette hécatombe, j’ai du mal à situer quand la structure de l’armée nationale congolaise a été réquisitionnée pour combattre, et armes en mains, un ennemi donné. Dans le cas contraire, l’État congolais actuel, dans sa représentativité actuelle, serait à considérer comme agresseur de son propre peuple parce que nulle part il se montre qu’il s’est montré capable de le défendre. Si aucun ennemi n’est désigné, si notre armée nationale n’a été expédiée à aucun front, qui a alors tué ces congolais, comment ont-ils rencontré la mort ? Les uns parlent du Rwanda, de l’Ouganda, et les deux armées sont affrontés en tuant des congolais à Kisangani, mais comment expliquer à notre jeunesse et à nos enfants que la RD-Congo n’est jamais en situation ni de conflit, ni de guerre avec les deux pays précités.
Et dans son livre Le Retour du Mwami, Bernard Debré parle de corps des militaires américains décédés en RD-Congo et extirpés vers l’extérieur par des militaires français et ce à la demande des USA. Je cite : « (…) pendant la guerre (de l’AFDL en 1996), des militaires américains seront tués. Leurs corps seront rapatriés discrètement grâce au concours des troupes françaises stationnées dans la région » (Debré, 1998 :162). Alors, que faisaient ou font-ils en RD-Congo quand officiellement la RD-Congo ne combat militairement contre les USA du « Noir » Barack Obama.
On ne peut éternellement reproduire l’erreur due à une faute de lecture de l’histoire en parlant élections et autres à un peuple qui ignore l’état de sa situation. Et le faire serait la participation au mercenariat. C’est pourquoi la question de l’identification et de la définition de l’adversaire contre lequel la RD-Congo se bat est plus que d’urgence. Ainsi le peuple en situation de se battre saura se mobiliser et ce derrière une élite qui se montrerait elle-même compétente et capable.
L’Avenir de la RD-Congo, chers compatriotes, se joue aujourd’hui car demain il risque déjà d’être trop tard.
Likambo ya mabele Likambo ya makila
[Mufoncol Tshiyoyo]
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‘’Joseph Kabila’’ partira ou partira pas ?

« L’outil le plus puissant que détienne l’oppresseur est la pensée de l’opprimé. » (S. Biko)
Il nous semble qu’il y a des questions historiques que les Congolais(es) doivent s’habituer à se poser à temps et à contretemps pour mieux approfondir la connaissance de leur histoire et mieux organiser leurs luttes d’émancipation politique. A ce sujet, la question soulevée dernièrement par Mufoncol Tshiyoyo mérite notre intérêt : « Comment, au Congo-Kinshasa, est-on arrivé au chiffre de 8000.000 de morts sans cela n’émeuve grand monde jusqu’à ce jour ? » Tant que nous n’aurons pas, dans notre immense majorité répondue sérieusement à cette question en en étudiant les différentes implications, refonder le Congo-Kinshasa sur des nouvelles bases en rompant avec la logique mortifère sera très difficile. Jusqu’à ce jour par exemple, la vérité sur ‘’les indigents enterrés’’ récemment à Maluku dans une fausse commune n’est pas encore juridiquement connue. Qui tue au Congo-Kinshasa depuis 1996 et il sert quels intérêts ? Les masses populaires congolaises savent-elles cela ? Comment faut-il faire pour créer ‘’une alliance civico-militaire’’ entre ces masses et les militaires appauvris qui les tuent de temps en temps pour gagner ‘’une bouchée de pain’’ ?
Dans son dernier article publié sur Congoindependant, Mufoncol Tshiyoyo pose une question : ‘’8000.000 de morts en RD Congo depuis 1996 et à ce jour, mais comment serait-on à ce nombre en RD Congo ? »[1] Cet article n’a connu qu’un seul (intelligent) commentaire (jusqu’au moment où nous terminions le nôtre.)
Comment expliquer cela ? Congoindependant est-il de moins en moins fréquenté dans sa rubrique ‘’Opinion & débat’’ ? Le sujet abordé a-t-il commencé à manquer de l’intérêt dans le chef des compatriotes ? Cela serait grave. Quels autres sujets auraient pris le dessus ? Le voyage de Barack Obama en Afrique ? Le découpage territorial ? Les élections ? Que représentent les élections dans un contexte de ‘’guerre perpétuelle’’ ? Simplement un piège-à-cons servant à la neutralisation du suffrage universel par ‘’les nouveaux cercles du pouvoir’’.
Comment aurons-nous fait pour oublier, si vite, nos 8000.000 de morts ? Est-ce possible d’oublier si rapidement ‘’le génocide congolais’’ ? Pourtant, sous d’autres cieux, cette question n’est pas encore oubliée. Récemment, un petit livre d’entretiens y est revenu en désignant ‘’le réel adversaire’’[2]. Qu’est-ce qui justifierait la disqualification de cette question par plusieurs compatriotes congolais ? Il est possible que la perte de mémoire par lobotomisation et décervelage empêche à plusieurs d’entre nous d’apprendre de l’histoire. Oui, plusieurs d’entre souffrent d’amnésie. D’où le manque de constance et de persévérance dans la réponse à certaines questions cruciales que pose le Congo-Kinshasa.
Lumumba est assassiné. Ses assassins disent comment ils ont procédé et leurs complices finissent par avouer leur participation à ce meurtre odieux. Officiellement, l’Etat (os) congolais n’engage aucune poursuite judiciaire à leur endroit en marge de celle initiée par la famille biologique de notre Père Fondateur.
8000.000 de Congolais(es) sont ‘’génocidé(es). Une tentative pour déférer en justice les proxys impliqués dans ce ‘’génocide’’ devant la Cour Internationale de Justice est vite cassée. Celle qui aboutit plus ou moins contre l’Ouganda n’est pas suivie d’effet : l’argent de réparation n’est pas versé jusqu’à ce jour. Aucune instance internationale ne s’en préoccupe.
Relisons un peu l’histoire. La guerre raciste menée contre le Congo-Kinshasa dans les années 1990 a été soutenue par les anglo-saxons et plusieurs entreprises multinationales travaillant main dans la main avec le FMI et la Banque mondiale. « Des sociétés relativement modestes, comme AMF, qualifiées de « juniors » sur la place de Toronto et qui accepteraient de traiter avec les « rebelles », n’étaient en réalité que des « poissons-pilotes » qui se proposaient, après la fin de la guerre, de revendre leurs avoirs aux transnationales. Ces derniers, avant de s’engager, exigeaient en effet que soit rétablie une certaine stabilité politique, et surtout que le nouveau régime (de Mzee Kabila) ait renoué avec les deux huissiers du grand capital, le FMI et le Banque mondiale. »[3] Le lien entre les ‘’juniors’’, les transnationales et les huissiers du grand capital est indispensable à la compréhension de la suite des évènements au Congo-Kinshasa. Pourquoi ?
Depuis les années 1990 (même un peu plus tôt)[4], les entreprises transnationales (et transcontinentales) ont usurpé le pouvoir politique er économique presque partout en Occident en collaboration avec les banques et les IFI. Ils ont ainsi constitué ce que John Parkins nomme dans son magnifique ouvrage[5] ‘’la corporatocratie’’ guidées par certains services secrets de ‘’la Sainte Alliance’’. Celle-ci utilise plusieurs responsables politiques que nous applaudissons sur la place publique comme des ‘’garçons de course’’, des ‘’bana bitinda’’ comme on dirait à Kinshasa. Souvent, ces ‘’bana bitinda’’ sont des acteurs politiques apparents et non pléniers. Souvent, les luttes politiques sont menées contre eux sans qu’un réel désir de la déstructuration systémique de l’idéologie et des intérêts qu’ils servent soit manifeste.
Prenons le cas de ‘’Joseph Kabila’’. Comment vient-il ‘’aux affaires’’ en RDC ? A travers la guerre de l’AFDL et dans les parages de James Kabarebe. C’est-à-dire dans les parages des proxys des anglo-saxons. Ces proxys ont fait la guerre en ayant les américains à leurs côtés. Et ceux-ci ont été aidés par les militaires français.
Dans son article sus mentionné, Mufoncol Tshiyoyo écrit ce qui suit : « Et dans son livre Le Retour du Mwami, Bernard Debré parle de corps des militaires américains décédés en RD-Congo et extirpés vers l’extérieur par des militaires français et ce à la demande des USA. Je cite : « (…) pendant la guerre (de l’AFDL en 1996), des militaires américains seront tués. Leurs corps seront rapatriés discrètement grâce au concours des troupes françaises stationnées dans la région » (Debré, 1998 :162). »
Il est intéressant de lire John Perkins pour savoir quand les Américains décident d’envoyer leurs enfants mourir au front. Souvent, c’est quand ils estiment que pressions de leurs ‘’tueurs à gage’’, les IFI ont été inefficaces et que l’enjeu vaut la peine que le sang coule.
Et quel est l’enjeu ici ? L’imposition du marché néolibéral au cœur de l’Afrique en détricotant l’Etat.
Quand Mzee Kabila essaie, après avoir malheureusement introduit ‘’le loup dans la bergerie’’, d’appliquer ‘’l’économie dirigiste à la Mao’’, il est assassiné le 16 janvier 2001. ‘’Joseph Kabila’’ , ‘’Cheval de Troie’’ de Kagame[6] accède aux affaires de l’Etat-os dans ce contexte mortifère. Il devra déréguler, libéraliser et privatiser l’économie congolaise sous la supervision des ‘’huissiers du grand capital, le FMI et la Banque mondiale’’. Tel est le contexte dans lequel les terres congolaises ont été désertées par les Congolais(es) et vendues comme ‘’carrés miniers ou pétroliers’’. Tel est le contexte dans lequel ‘’le code minier’’ a été dicté par la Banque mondiale et le Congo-Kinshasa forcé à payer une dette odieuse en devenant ‘’un pays pauvre très endetté’’.Rappelons que ‘’Joseph Kabila’’ n’est pas venu aux affaires par les élections. Il n’en a jamais gagné. Contrairement à ce propage ‘’les médiats dominants’’ ayant réussi à décerveler plusieurs d’entre nous. Un livre est très explicite à ce sujet : « Europe, crimes et censures au Congo. Les documents qui accusent. »[7] Il est imposé de l’extérieur, avec des complicités internes, dans un contexte de pillages, de corruption et de criminalité au cœur de l’Afrique.
‘’Joseph Kabila’’ continue-t-il à favoriser la mainmise des transcontinentales et des ‘’huissiers du grand capital’’ sur le Congo-Kinshasa ? Oui. Plusieurs projets[8] qu’ils inaugurent sont financés par eux. Il faut donc dire que, dans une large mesure, ‘’Joseph Kabila’’ a été un ‘’bon élève’’ de la ‘’corporatocratie’’ en présidant à la vente des terres et des forêts congolaises et en travaillant pour une croissance non-inclusive pour les populations congolaises. Cela avec la complicité des Congolais(es) faisant partie de ‘’la kabilie’’ ; l’apathie collective aidant.
Venu donc de nulle part, il a réussi à servi la ‘’corporatocratie’’ au mépris des Congolais(es). Les discours ‘’souverainistes’’ que ‘’la kabilie’’ tient souvent sont un mensonge et une hypocrisie. Il n’y a pas de souveraineté là où ‘’l’Etat raté et manqué’’ dépend économiquement et sécuritairement, pour une bonne part de son budget, de l’argent du ‘’grand capital’’. (Les BRICS et l’OCS sont en train de devenir réellement souverains en créant leur Banque, leur Fonds monétaire et leurs services de sécurités.)
Dans un tel contexte, ‘’Joseph Kabila’’ partira ou partira pas ? Il ne partira pas s’il n’est pas renvoyé par des élites organiques et structurantes et/ ou des masses populaires ayant maîtrisé l’enjeu dont il vient d’être question. L’étude et la compréhension historique de cet enjeu par les élites et les masses populaires peuvent constituer un détonateur au renvoi de ‘’Joseph Kabila’’.
N’étant pas venu aux affaires comme marionnette par les urnes, il éprouve beaucoup de difficultés à partir par les urnes. Il vient de voir ce que le Burundi a subi. Il sait que son mentor Kagame ne partira pas de lui-même en 2017. Il sait qu’il a ‘’politisé’’ les services secrets et débauché l’armée. Il sait qu’il peut acheter certains ‘’grands électeurs’’ pour une bouchée de pain. Tous ces éléments peuvent le conduire à oser le forcing avec la complicité de la ‘’corporatocratie’’. Celle-ci n’a rien à voir avec la démocratie et les droits de l’homme.
Elle n’a pas organisé ‘’le génocide des Congolais(es)’’ pour leur offrir ‘’la démocratie’’. Ses discours officiels sont des mensonges.
Si finalement elle décide que ‘’Joseph Kabila’’ parte, ce qu’elle aura trouvé un autre ‘’Cheval de Troie’’ parmi ‘’les Chicago boy’s Congolais’’. Cette affaire est grave et mérite d’être suivie de plus près.
Nous ne le dirons jamais assez. Il est plus que temps d’opérer une rupture au cœur de ce sous-système mortifère ; d’aller vers la police et les militaires patriotes afin de les associer aux luttes d’émancipation politique en les habituant à travailler à certains programmes de développement social avec les masses populaires. Petit à petit, ils pourraient arriver à ne plus les prendre pour de la chair à canon au profit de la ‘’corporatocratie’’. Souvent, ses ‘’bana bitinda’’ opposent les appauvris de masses populaires congolaises aux appauvris de la police et de l’armée. Les appauvris, au lieu de coaliser pour lutter politiquement contre les ‘’bana bitinda’’, se divisent, se tuent afin que ces derniers règnent au profit de leurs ‘’maîtres’’ en faisant du Congo-Kinshasa ‘’une terre brûlée’’ pour ses filles et ses fils.
[Mbelu Babanya Kabudi]
[1] http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=10109
[2] N. Chomsky et A. Vltchek, L’Occident terroriste. D’Hiroshima à la guerre des drones, Montréal, Ecosociété, 2015.
[3] C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003, p. 183-184. Sur cette question, il serait souhaitable de lire ou de relire P. Mbeko, Le Canada dans les guerres en Afrique centrale. Génocides & pillage des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé, Canada, Le Nègre éditeur, 2008. Il serait aussi intéressant de lire ou de relire A. Deneault, D. Abadie et W. Sacher, Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Montréal, Ecosociété, 2008
[4] Lire N. Chomsky, Deux heures de lucidité. Entretiens avec Denis Robert et Weronika Zazachowicz, Paris, les arènes, 2001. Lire aussi S. George, Les usurpateurs. Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir, Paris, Seuil, 2014.
[5] Lire J. Perkins, Les confessions d’un assassin financier sur ce lien en PDF : http://nicole-guihaume.com/wp-content/uploads/2015/06/John-Perkins-Les-Confessions-d-Un-Assassin-Financier.pdf
[6] Lire la confidence de Sassou Nguesso à Pierre Péan dans Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, 531-532.
[7] C. Onana, Europe, crimes et censures au Congo. Les documents qui accusent, Paris, Duboiris, 2012.
[8] L’achat des locomotives de la SNCC inaugurées il y a deux jours à Lubumbashi a été financé par la Banque mondiale comme l’atteste ce lien de la radio okapi : Radio Okapi - RD Congo » Lubumbashi: Joseph Kabila inaugure 18 nouvelles locomotives de la SNCC

Burundi : Crime d’Etat !

«La mort du général Nshimirimana est un crime d’Etat commis par des membres de l’armée qui savait parfaitement le lieu où l’officier avait passé la nuit et l’itinéraire qu’il devait emprunter dimanche matin», confie une Franco-Burundaise qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter : «La décision de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat a provoqué une dissidence qui est de moins en moins latente au sein de l’armée. Tous les officiers mécontents n’ont pas encore dit leur dernier mot. Or Adolphe Nshimirimana a joué un rôle de premier plan pour écraser la tentative de coup d’Etat menée par le général Godefroid Niyombaré et compagnie».
Les médias internationaux le présentaient comme l’homme qui avait «coordonné» la contre-attaque des forces loyalistes face aux putschistes conduits par le général Godefroid Niyombaré. Il s’agit du très redouté général Adolphe Nshimirimana. Bras droit du très controversé Pierre Nkurunziza, cet officier, issu de la rébellion hutue du CNDD-FDD, a été abattu dimanche 2 août, à Bujumbura, comme un vulgaire malfrat. Ses trois gardes du corps ont également péri. Le véhicule officiel qui transportait ce beau monde a été touché par deux roquettes avant d’être arrosée des balles à l’arme automatique. Une méthode digne de la maffia : la cible ne doit en aucun cas se sauver. Questions : qui a commandé cet assassinat ? Pourquoi ?
C’est par un banal message sur son compte "Twitter" que le très influent directeur de la communication à la Présidence burundaise, Willy Nyamitwe, a confirmé au reste du monde l’attentat ayant coûté la vie à celui que ses compatriotes appelaient tout simplement le «général Adolphe» : « j’ai perdu un frère, un compagnon de lutte, la triste réalité c’est que le général Adolphe Nshimirimana n’est plus de ce monde». Quelle froideur !
Dans un message diffusé dans l’après-midi, Pierre Nkurunziza lui a lancé un «appel au calme» à ses partisans en général et plus particulièrement aux habitants du quartier Kamengue. Hormis les condoléances présentées aux familles des victimes, force est de constater, ici aussi, l’absence de l’émotion que peut susciter un tel événement.
Selon plusieurs témoins, le véhicule qui transportait cet officier étiqueté comme "un des durs de durs " a été touché par deux roquettes près de l’hôpital Roi-Khaled. Cet établissement hospitalier est situé à quelques encablures du quartier pro-Nkurunziza de Kamengue. L’endroit choisi par les assaillants est un coin plutôt sécurisant pour les « Nkurunzistes ».
Par ailleurs, l’opposition burundaise est loin d’avoir atteint un niveau de "sophistication" au point de détenir et de manipuler des lance-roquettes. D’où les soupçons selon lesquels, le défunt général a été victime d’une attaque menée en toute connaissance de cause par ses "frères d’armes". Plusieurs arrestations ont déjà eu lieu.
Venu sur le lieu pour faire son travail consistant à recueillir des faits et des opinions pour les rapporter au grand public - au nom du droit de celui-ci de connaître la vérité -, le correspondant de RFI à Bujumbura, Esdras Ndikumana, a été arrêté et passé à tabac par des agents de renseignements. Ce confrère était depuis belle lurette dans le «viseur» des sicaires de ce pouvoir illégitime.

Qui a tué le « général Adolphe » ?

Selon des sources burundaises, le "général Adolphe" avait la réputation d’un «homme à femmes». Il entretenait, semble-t-il, plusieurs maitresses dans la capitale burundaise. Propriétaire d’un «bar-restaurant» dénommé «Iwabo W’abantu» dans le quartier Kamengue, Nshimirimana avait transformé ce cadre en lieu de rencontre des épaules galonnées. Les hauts gradés de l’armée avaient l’habitude de fréquenter ce lieu pour partager un verre et grignoter quelques brochettes de boeuf. «La mort du général Nshimirimana est un crime d’Etat commis par des membres de l’armée qui savait parfaitement le lieu où l’officier avait passé la nuit et l’itinéraire qu’il devait emprunter dimanche matin», confie une Franco-Burundaise qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter : «La décision de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat a provoqué une dissidence qui est de moins en moins latente au sein de l’armée. Tous les officiers mécontents n’ont pas encore dit leur dernier mot. Or Adolphe Nshimirimana a joué un rôle de premier plan pour écraser la tentative de coup d’Etat menée par le général Godefroid Niyombaré et compagnie».

Et si Nkurunziza était le « commanditaire » de l’élimination du « général Adolphe » ? 

Hypothèse à première vue rocambolesque, elle mérite néanmoins d’être scrutée. Selon certaines sources, au-delà des apparences, Pierre Nkurunziza pourrait bien être le «commanditaire» de l’assassinat, mieux l’exécution, de son bras droit, celui-là même qui a sauvé son pouvoir du «naufrage».
A en croire ces sources, Nshimirimana aurait confié à quelques proches que «Nkuruzinza lui doit tout y compris son retour au pouvoir». Il espérait «être rétribué en conséquence». Réduit au rang de conseiller à la Présidence, le général Adolphe escomptait-il une réhabilitation à son poste de patron des «services secrets» où il aurait brillé par des graves violations des droits humains durant une décennie ?
Un observateur du microcosme politique burundais de donner sa lecture : «Connu comme un individu particulièrement imbu de sa personne, Nkuruzinza n’a jamais digéré l’idée d’être débiteur d’une dette morale ou matérielle à quiconque, à fortiori à un subordonné fut-il général dans l’armée. Le président Nkurunzinza a déduit, à travers les états d’âme de son bras droit, qu’il y avait désormais un caïman de trop dans le marigot burundais…».
Pour cet observateur, si cette dernière thèse se confirmait, les autres «faucons» du régime ayant affronté les putschistes du 15 mai tant au plan militaire que médiatique ont des soucis à se faire. Ils passent dorénavant pour des «témoins gênants» aux yeux du «très égocentrique Nkurunziza». «Ces personnalités, conclut-il, devraient se poser une question cruciale : après le général Adolphe Nshimirimana, à qui le tour ?» L’avenir le dira.
En attendant, l’heure est à faire une comptabilité pour le moins macabre. Adolphe Nshimirimana est la troisième victime «célèbre» de la crise burundaise.
Le 23 mai dernier, l’opposant Zedi Feruzi, de confession musulmane, a été abattu avec son garde du corps par des «inconnus». Les faits se sont déroulés devant le domicile du politicien dans le quartier anti-Nkurunziza de Ngagara. Lors des obsèques, la foule criait: « On est fatigué », « Non au troisième mandat de Nkurunziza », « Ceux qui ont tué Zedi Feruzi le paieront tôt ou tard ».
Le 17 juin, Léonidas Ndikumagenge, élu du parti au pouvoir dans la ville de Matana, a été tué par des « hommes armés ». Ceux-ci ont fait irruption dans un bar dont le défunt était propriétaire. «Une enquête est en cours pour identifier les criminels», entend-on dire depuis bientôt deux mois.
D’aucuns prêtent au général Adolphe Nshimirimana plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires. Les mêmes lui attribuent, à tort ou à raison, ces mots qui prennent en ce dimanche 2 août 2015 un relief prémonitoire : « Ceux qui sont contre un troisième mandat pour Pierre Nkurunziza devraient d’abord passer sur mon corps… ».
[Baudouin Amba Wetshi]

Burundi ► Le bras droit du président Nkurunziza assassiné

Le président burundais Pierre Nkurunziza a été réélu vendredi avec plus de 69% des voix, pour un troisième mandat controversé, après trois mois d'une grave crise politique déclenchée par sa candidature.
Quelque 3,8 millions de Burundais étaient appelés aux urnes mardi pour une élection finalement sans suspense et boycottée par l'opposition, mais sous tension. Au moins deux personnes avaient trouvé la mort en marge des élections.
L'opposition burundaise et la société civile ont refusé de cautionner un "simulacre" électoral après des semaines de contestations et de violences déclenchées par la candidature du président Pierre Nkurunziza. Les Etats-Unis ont jugé que les élections n'étaient "pas crédibles".
Aux élections législatives du 7 juillet dernier, le parti présidentiel avait aussi remporté la majorité des sièges à l'Assemblée nationale.
Plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort depuis le début du conflit,  selon l’association de défense des droits de l’Homme et des prisonniers, APRODH, principale association des droits humains a Burundi.
  1. nouvelle(s) mise(s) à jour
  2. iTELE
     

    Une figure de la défense des droits de l'Homme blessé par balles

    Pierre-Claver Mbonimpa, défenseur renommé des droits de l'Homme au Burundi, a été grièvement blessé par balles lundi soir à Bujumbura, ont annoncé des proches à l'AFP, au lendemain du meurtre du bras droit du président Pierre Nkurunziza.
    "Il est très grièvement blessé, il est à l'hôpital", a déclaré à l'AFP, sans pouvoir donner d'autres détails, Balthazar Fengure, vice-président de l'Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh).
    "Des hommes à moto lui ont tiré dessus alors qu'il rentrait chez lui", a raconté Innocent Muhozi, personnalité de la société civile burundaise, proche de M. Mbonimpa.
  3. iTELE
     

    ​La radio RFI proteste auprès des autorités burundaises après l'agression de son correspondant

    La radio française RFI a protesté auprès des autorités burundaises après "l'agression intolérable" de son correspondant Esdras Ndikumana, également collaborateur de l'AFP, qui a été arrêté et roué de coups dimanche, après l'assassinat à Bujumbura du bras droit du président Pierre Nkurunziza.
    Le journaliste burundais a été arrêté par les forces de sécurité gouvernementales alors qu'il prenait des photos sur les lieux de l'attaque à la roquette contre le général Adolphe Nshimirimana. Retenu deux heures dans leurs locaux, il dit avoir été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, avant d'être relâché et hospitalisé.
    "Ses jours ne sont pas en danger, mais il est en état de choc et présente de sérieuses contusions", précise RFI dans un communiqué.
    "Le groupe France Médias Monde (RFI, France 24, Monte Carlo Doualiya), dont les correspondants et envoyés spéciaux ont déjà été mis en difficulté d'exercer leur métier au Burundi au cours des dernières semaines, condamne fermement cette agression intolérable contre un des ses journalistes dans le cadre de ses fonctions, et lui apporte tout son soutien", indique le texte.
    "RFI a officiellement protesté contre cette agression auprès des autorités burundaises, et va leur adresser une lettre, conjointement avec l'AFP, pour demander des explications et exiger qu'elles garantissent la sécurité de ses collaborateurs au Burundi afin qu'ils puissent continuer d'exercer librement leur mission d'information", ajoute le communiqué.
  4. iTELE
     

    L'Union européenne inquiète de la "dangereuse escalade de la violence au Burundi"

    Le bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et patron de facto de la sécurité intérieure a été tué dimanche à Bujumbura dans une attaque à la roquette. Un assassinat qui relance les craintes d'une escalade des violences qui frappent le Burundi depuis trois mois.
    L'Union européenne a exprimé son inquiétude dans un communiqué : 
    Le recours a la violence, quels qu'en soient les auteurs, ne pourra jamais contribuer à sortir le pays de l'impasse politique actuelle.
    L'UE appelle à la "retenue" et à une reprise du "dialogue".
  5. iTELE
     

    La mort du bras droit du président Nkurunziza constitue un choc pour le pouvoir

    Ancien chef d'état-major et souvent présenté comme le numéro deux du régime, le général Nshimirimana a été victime d'une attaque contre sa voiture en début de matinée dans la capitale burundaise. 
    Pour le camp présidentiel, la mort de l'officier supérieur, un intime du président Pierre Nkurunziza, constitue clairement un choc. 
    Un haut cadre de la présidence a affirmé à l'AFP : 
    La situation est très grave. Le général Adolphe était quelqu'un d'indispensable dans le système. On est en train de tout mettre en oeuvre pour gérer la situation, mais ce n'est pas facile. Nos garçons ont envie de se venger. 
    "Vous n'imaginez pas ce qu'Adolphe représentait pour nous", a expliqué une source au sein du Service national de renseignement (SNR).
    De son côté, un général de l'armée burundaise a averti sous couvert d'anonymat : 
    Ils viennent de déclarer la guerre et ils vont voir ce qu'ils vont voir.
  6. iTELE
     

    Le correspondant de l'AFP au Burundi arrêté et roué de coups

    Le journaliste Esdras Ndikumana. (Photo de profil Twitter)
    Le journaliste burundais Esdras Ndikumana, également correspondant de l'AFP dans le pays, a été arrêté par les forces de sécurité gouvernementales et roué de coups dimanche. 
    L'arrestation du journaliste a eu lieu après l'assassinat à Bujumbura du général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président Pierre Nkurunziza. 
    1. Esdras Ndikumana explique qu'il prenait des photos sur les lieux de l'attaque quand il a été arrêté par des membres du Service national de renseignement (SNR) et emmené dans leurs locaux.
      Retenu durant deux heures, il dit avoir été violemment frappé au dos, aux jambes et sur les plantes des pieds. Il a ensuite été relâché et hospitalisé, ses blessures comprenant également un doigt potentiellement brisé.
      La directrice de l'Information de l'AFP Michèle Léridon s'est déclarée "très choquée" par l'agression dont a été victime Esdras Ndikumana : 
      Nous allons demander des explications aux autorités du Burundi ainsi que l'assurance qu'un tel incident ne puisse se reproduire. Notre correspondant doit pouvoir continuer à exercer sa mission d'information en toute sécurité, 
    2. iTELE
       

      Le bras droit du président Nkurunziza assassiné

      Le général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et chef de la sécurité intérieure, a été tué dimanche à Bujumbura dans une attaque à la roquette.
      Ancien chef d'état-major de l'armée et souvent présenté comme le numéro deux du régime, le général Nshimirimana a été victime d'une attaque contre sa voiture dans la matinée dans la capitale burundaise. 
    3. iTELE
       

      L'opposition burundaise élit son chef lors d'une rencontre en Éthiopie

      L'opposition burundaise s'est dotée pour la première fois d'un organe représentatif et d'un président unique, à l'issue de deux jours de discussions dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
      L'opposition et la société civile opposées au président Pierre Nkurunziza ont "créé un Conseil national pour le respect de l'accord d'Arusha et pour la restauration de l'état de droit au Burundi, le Cnarec", a annoncé à l'AFP Léonce Ngendakumana, président de l'ADC-Ikibiri.
      "On a élu à sa tête Léonard Nyangoma", le porte-parole de l'ADC-Ikibiri, coalition d'une dizaine de partis d'opposition burundais, a indiqué M. Ngendakumana.
      Deux opposants, l'ancien président Sylvestre Ntibantunganya et la secrétaire exécutive du parti d'opposition UPD ont confirmé la création du Cnarec.
      Jusqu'ici, l'opposition burundaise n'était jamais parvenue à se mettre sous la même bannière.
    4. iTELE
       

      L'opposant Agathon Rwasa élu vice-président de l'Assemblée nationale

      Le principal opposant, Agathon Rwasa, a été élu jeudi premier vice-président de l'Assemblée nationale, malgré son opposition aux récentes élections controversées qui ont reconduit le président sortant Pierre Nkurunziza au pouvoir au Burundi, a constaté un journaliste de l'AFP.
      Au milieu d'une crise politique sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1993-2006), déclenchée par la candidature controversée du président Nkurunziza à un troisième mandat, M. Rwasa a été élu avec 108 voix sur 112, dont le soutien du CNDD-FDD, le parti présidentiel. 
      L'ensemble des opposants, dont Agathon Rwasa, avait dit boycotter les élections législatives et communales du 29 juin et la présidentielle du 21 juillet, mais la Commission électorale (Céni) avait maintenu leurs candidatures.
    5. iTELE
       

      L'élection présidentielle "paisible" mais pas crédible, selon les observateurs de l'ONU

      La mission d'observation électorale de l'ONU a conclu lundi que le scrutin présidentiel au Burundi s'était globalement déroulé dans le calme mais n'était pas "libre, crédible et inclusif". 
      Dans leur rapport préliminaire publié lundi, les observateurs ont souligné que le scrutin avait été marqué par des violences et des entraves aux libertés d'expression et de la presse, dans le cadre du scrutin qui s'est tenu mardi dernier.
      De même, ajoute la mission, "la liberté de la presse a fait l'objet de sévères restrictions". Elle note en particulier que "les médias publics n'ont pas assuré une couverture équilibrée aux candidats en compétition". 
      Le rapport note aussi que l'élection a eu lieu "dans un climat de profonde méfiance entre les partis politiques" à la suite de la décision du président sortant Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
      La Menub a constaté cependant que "les Burundais se sont rendus dans les bureaux de vote dans le calme dans la plupart des cas".
      Selon le rapport, la mission :
      a conclu que même si le jour du scrutin était paisible et les opérations conduites d'une manière adéquate, l'environnement général n'était pas propice aux déroulement d'un processus électoral libre, crédible et inclusif.
    6. iTELE
       

      L'élection présidentielle n'était "pas crédible", estime Obama

      L'élection présidentielle n'était "pas crédible", a déclaré Barack Obama depuis le Kenya.
    7. itele.fr