(Metro 28/12/2010)
Trois présidents ouest-africains sont attendus ce mardi à Abidjan où ils s'efforceront de convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir à son rival Alassane Ouattara...
"Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions." Laurent Gbagbo était déjà on ne peut plus clair dans l'entretien qu'il a accordé au quotidien Le Monde, lundi. Dès lors, comment croire en l'efficacité de la visite prévue ce mardi à Abidjan, où les présidents Boni Yani (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) vont rencontrer M. Gbagbo pour, à leur tour, lui demander de quitter le pouvoir au profit d'Alassane Ouattara ?
Pour mémoire, les deux rivaux de l'élection présidentielle ivoirienne du 28 novembre continuent de s'autoproclamer vainqueurs, se livrant à un véritable bras de fer depuis. Et si M. Ouattara a pour lui le soutien de la communauté internationale dans sa quasi globalité, Laurent Gbagbo peut, lui, compter sur le soutien non négligeable de l'armée. Mais surtout sur un sentiment de patriotisme qui ne cesse de croître au sein de la population depuis le début d'une crise qui aura pourtant déjà fait 173 morts, selon un bilan de l'ONU, quand le président sortant n'en compte, lui, que 53...
"Force légitime"
Nombre de tentatives de résolution du conflit par la voie diplomatique sont déjà survenues. L'Union africaine (UA) avait commencé par suspendre la Côte d'Ivoire, appelant elle aussi à un retrait de M. Gbagbo. Puis ce fut le tour des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE) de priver ce dernier et 18 de ses proches de visas, et donc d'autorisation de séjourner sur leurs territoires. Le jusqu'au-boutisme des uns et des autres avait ainsi fini par laisser craindre le pire des dénouements.
Laurent Gbagbo avait alors exprimé son espoir de voir le conflit se régler (en sa faveur) lors du sommet de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) vendredi dernier. Il en a eu pour ses frais, celle-ci évoquant pour la première fois dans ce conflit "l'usage de la force légitime" pour le déloger du pouvoir, faisant ainsi écho aux dernières déclarations en provenance de Washington.
Alors quoi ? Alors il faut savoir que les trois présidents attendus ce vendredi en Côte d'Ivoire s'y rendent justement au nom de la Cédéao, dont les positions n'ont pu changer en aussi peu de temps... Ses allures de dernière tentative laissent donc vraisemblablement croire que cet entretien est surtout fait pour marquer la fin d'un processus diplomatique resté complètement improductif. Et le début probable d'un "désordre intérieur" d'une toute autre ampleur...
L'appel à la grève générale des pro-Ouattara restée lettre morte
Du quartier chic de Cocody (nord) au quartier populaire de Treichville (sud), Abidjan a offert lundi le même spectacle que d'habitude : embouteillages, concert de klaxons, taxis en vadrouille et commerces ouverts. Voulant accentuer la très forte pression venue de extérieur, une coalition de partis pro-Ouattara avait pourtant appelé la population à "cesser les activités"...
En fin de journée, dans les quartiers d'Adjamé et d'Abobo (nord), fief d' Ouattara, seuls les mini-cars de transport collectif, surnommés "gbakas" et très utilisés par les Abidjanais, étaient peu visibles sur les principaux axes. Le long des rues, des centaines d'habitants étaient contraints de regagner leur domicile à pied après le travail.
"L'info n'est pas très bien passée", explique à l'AFP Anne Ouloto, porte-parole de Ouattara, qui souligne que son camp ne bénéficie pas du relais de la radio-télévision d'Etat RTI, toujours contrôlée par le clan Gbagbo. Côte d'Ivoire: la fin de la logique diplomatique ?
Trois présidents ouest-africains sont attendus ce mardi à Abidjan où ils s'efforceront de convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir à son rival Alassane Ouattara...
Des soldats de l'Onu en patrouille le 27 décembre 2010 à Abidjan
"Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions." Laurent Gbagbo était déjà on ne peut plus clair dans l'entretien qu'il a accordé au quotidien Le Monde, lundi. Dès lors, comment croire en l'efficacité de la visite prévue ce mardi à Abidjan, où les présidents Boni Yani (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) vont rencontrer M. Gbagbo pour, à leur tour, lui demander de quitter le pouvoir au profit d'Alassane Ouattara ?
Pour mémoire, les deux rivaux de l'élection présidentielle ivoirienne du 28 novembre continuent de s'autoproclamer vainqueurs, se livrant à un véritable bras de fer depuis. Et si M. Ouattara a pour lui le soutien de la communauté internationale dans sa quasi globalité, Laurent Gbagbo peut, lui, compter sur le soutien non négligeable de l'armée. Mais surtout sur un sentiment de patriotisme qui ne cesse de croître au sein de la population depuis le début d'une crise qui aura pourtant déjà fait 173 morts, selon un bilan de l'ONU, quand le président sortant n'en compte, lui, que 53...
"Force légitime"
Nombre de tentatives de résolution du conflit par la voie diplomatique sont déjà survenues. L'Union africaine (UA) avait commencé par suspendre la Côte d'Ivoire, appelant elle aussi à un retrait de M. Gbagbo. Puis ce fut le tour des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE) de priver ce dernier et 18 de ses proches de visas, et donc d'autorisation de séjourner sur leurs territoires. Le jusqu'au-boutisme des uns et des autres avait ainsi fini par laisser craindre le pire des dénouements.
Laurent Gbagbo avait alors exprimé son espoir de voir le conflit se régler (en sa faveur) lors du sommet de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) vendredi dernier. Il en a eu pour ses frais, celle-ci évoquant pour la première fois dans ce conflit "l'usage de la force légitime" pour le déloger du pouvoir, faisant ainsi écho aux dernières déclarations en provenance de Washington.
Alors quoi ? Alors il faut savoir que les trois présidents attendus ce vendredi en Côte d'Ivoire s'y rendent justement au nom de la Cédéao, dont les positions n'ont pu changer en aussi peu de temps... Ses allures de dernière tentative laissent donc vraisemblablement croire que cet entretien est surtout fait pour marquer la fin d'un processus diplomatique resté complètement improductif. Et le début probable d'un "désordre intérieur" d'une toute autre ampleur...
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