(L'Orient- Le Jour 28/04/2010)
les yeux rivés sur le référendum d'indépendance.
Au lendemain des élections, le Soudan voit se profiler l'échéance du référendum d'indépendance du Sud-Soudan.
Le président soudanais Omar el-Béchir a été reconduit au pouvoir sans surprise lundi lors de l'annonce des résultats des premières élections multipartites en près d'un quart de siècle au Soudan et a aussitôt donné le ton des mois à venir.
Pour sa première visite à l'étranger, le président soudanais s'est rendu hier en Égypte où il s'est entretenu avec son homologue égyptien Hosni Moubarak. « Notre prochain combat sera le combat pour l'unité du Soudan », avait déclaré lundi soir M. Béchir, lors d'un rassemblement devant ses partisans du Parti du congrès national (NCP) à Khartoum.
Et dans une allocution solennelle à la télévision, il s'est engagé à organiser à la date prévue le référendum d'indépendance du Sud-Soudan. Pour cette vaste région sous-développée sise sur d'importants gisements pétrolifères, les élections sont considérées comme une étape sur le chemin de l'indépendance.
L'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à 22 ans de conflit, entre le Nord et le Sud du Soudan, prévoyait la tenue d'élections nationales, puis d'un référendum sur la sécession.
Une fois l'étape électorale franchie, les Sud-Soudanais ont maintenant les yeux rivés sur la ligne d'arrivée : le référendum. Or M. Béchir, malgré un score national de 68 % à la présidentielle, a récolté moins de 10 % des voix au Sud-Soudan, devancé de loin par Yasser Arman, candidat des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) qui s'était retiré de la course mais dont le nom figurait toujours sur les bulletins de vote.
« Béchir et son équipe devront travailler beaucoup afin de convaincre les Sudistes de choisir l'unité. Je pense qu'ils vont faire des concessions. Ils pourraient proposer plus d'autonomie au Sud-Soudan afin d'éviter la séparation du pays », explique Haydar Ibrahim, analyste politique soudanais. Une commission référendaire nationale a été promise pour encadrer le scrutin.
L'inscription des électeurs du Sud-Soudan et des Sudistes vivant au Nord doit commencer dans les prochains mois au cours desquels le Nord et le Sud doivent régler des questions-clés comme la délimitation de leur frontière. « Je crains que le NCP tente au cours des prochains mois de retarder la mise en œuvre de l'accord de paix et du référendum sur la base de questions techniques. C'est très dangereux ! » a prévenu Yasser Arman.
Un report du référendum prévu début janvier pourrait pousser le Sud-Soudan à une déclaration unilatérale d'indépendance, ce qui poserait le problème de la reconnaissance internationale de cet éventuel nouveau pays de neuf millions d'habitants.
28/04/2010
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