(Afrique en ligne 22/04/2010)
Les détenus en Zambie souffrent de malnutrition et de promiscuité, de même qu'ils sont exposés aux maladies, au viol et à la torture, selon un rapport rendu public mercredi par des organisations de défense des droits humains.
Prisons Care and Counselling Association (PRISCA), AIDS and Rights Alliance for Southern Africa (ARASA) et Human Rights Watch affirment que certains détenus sont emprisonnés pendant des années dans ces conditions avant d'être jugés.
Le rapport intitulé "Unjust and Unhealthy: HIV, TB and Abuse in Zambian Prisons" (Injuste et insalubre: VIH, tuberculose et abus dans les prisons zambiennes", décrit l'incapacité des autorités pénitentiaires zambiennes à fournir une alimentation et des conditions d'assainissement et d'hébergement élémentaires aux détenus.
Il souligne également la défaillance du système pénal à s'assurer que les délinquants sont jugés rapidement et que les alternatives à l'enfermement sont largement utilisées.
Les mauvaises conditions d'incarcération et la prise en charge médicale minimum des détenus favorisent la transmission du VIH et de la tuberculose qui menacent les vies des détenus, selon le rapport.
"Le taux de prévalence du VIH est élevé (27 pour cent la dernière fois qu'il a été mesuré). Et si le dépistage et le traitement se sont améliorés au niveau de certaines prisons, il reste encore beaucoup à faire, particulièrement dans les petites prisons rurales. L'interdiction des préservatifs en milieu carcéral rend la prévention du VIH impossible", dénonce le document.
Ces organisations ont appelé le gouvernement zambien et ses partenaires à prendre des mesures immédiates pour améliorer les conditions carcérales et la prise en charge médicale des détenus ainsi que le système pénal, pour respecter les droits des prisonniers et protéger la santé publique.
Le rapport indique que les détenus passent fréquemment des années en prison en attendant d'être jugés. Près d'un tiers des détenus en Zambie ne purgent pas une peine, mais sont en détention préventive.
Ils n'ont souvent pas accès à un avocat ou à la liberté provisoire et peuvent attendre des mois pour une première présentation devant le juge poursuit le rapport, tandis que les immigrés clandestins arrêtés croupissent le plus souvent en prison sans être jugés.
Le Service zambien des prisons n'emploie que 14 agents de santé pour 15.300 détenus et seulement 15 des 86 prisons du pays ont un service médical ou une infirmerie.
Le rapport a invité le gouvernement zambien à prendre des mesures rapidement pour améliorer la prise en charge médicale au niveau des prisons en installant un médecin dans chacune des 86 prisons du pays.
Il recommande aussi de réduire le surpeuplement des établissements pénitentiaires en faisant plus largement usage de la liberté provisoire et en optant pour d'autres solutions que l'enfermement.
Lusaka - Pana 22/04/2010
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