(Liberation 24/04/2010)
Bibi Ngota, directeur de Cameroun Express, un des trois journalistes camerounais écroués pour «faux et usage de faux» et détenu depuis le 10 mars, est décédé jeudi à la prison de Yaoundé, a appris l'AFP auprès de sa famille et de source syndicale.
Bibi Ngota «est décédé ce matin à la prison de Kondengui (Yaoundé). Nous avons récupéré son corps et l'avons placé à la morgue», a déclaré à l'AFP Bruno Ntede, frère cadet du défunt.
Le journaliste «était privé de soins depuis deux semaines», selon Henriette Ekwee, conseillère du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC). «Je suis choquée et révoltée par son décès», a-t-elle déclaré.
«Tristesse et colère»
Bibi Ngota avait été écroué en mars avec deux autres journalistes, Serge Sabouang (La Nation) et Robert Mintsa (Le Devoir), pour «faux et usage de faux», les autorités leur reprochant d'avoir imité «la signature du secrétaire général de la présidence de la République sur des documents dont ils se servaient pour (lui) faire du chantage», selon une source judiciaire.
L'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières a exprimé jeudi «sa tristesse et sa colère». RSF a pu joindre la femme de Bibi Ngota, Ngo'o Georgette. «Les autorités pénitentiaires savaient que mon mari souffrait d'asthme et d'hypertension. Elles ne lui ont jamais fourni les médicaments nécessaires pour qu'il se soigne. C'est ma famille, déjà en grande difficulté financière, qui devait assumer les dépenses pour la nourriture et les médicaments», a-t-elle affirmé à RSF.
Le ministère français des Affaires étrangères a demandé que la «lumière soit faite» sur la mort de Bibi Ngota et s'est dit attentif au sort d'une avocate, Lydinne Eyoum, détenue sans jugement dans la même prison de Yaoundé.
(Source AFP)
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