jeudi 22 avril 2010

Cote D'Ivoire - Gnamien Konan : « Gbagbo va liquider les Forces nouvelles »* « Soro partira s’il veut organiser les élections »

(L'Inter 22/04/2010)
Les relations apparemment tumultueuses entre les signataires de l’accord de Ouaga interpellent le candidat Gnamien Konan. Il s’est prononcé sur le sujet hier, au cours d’un échange avec la presse à sa résidence aux II-Plateaux. Pour l’ex-directeur général des douanes, aujourd’hui président d’un parti politique, l’Union pour la nouvelle Côte d’Ivoire (Upci), les frictions entre le chef de l’Etat et le leader de l’ex-rébellion traduisent l’opposition du régime à la volonté de Guillaume Soro d’organiser les élections au plus vite. « Mambé (l’ex-président de la commission électorale indépendante, ndlr) est parti parce qu’il tenait à organiser les élections dans deux mois au plus tard. Soro Guillaume partira s’il veut organiser les élections cette année. Mais tant qu’il acceptera de rester à la Primature sans organiser les élections, tout ce à quoi vous allez assister ne sont que des querelles de ménage pour combler le silence électoral observé ces temps-ci. », soutient le candidat de l’Upci à l’élection présidentielle. Par ailleurs, il estime que le processus électoral est en panne par la seule volonté du président Laurent Gbagbo, qui manœuvre pour retarder le verdict des urnes. « Tant que M. Gbagbo sera le maître du jeu, inutile de se faire des illusions sur la tenue des élections. Il n’y aura élection que quand il sera convaincu que les conditions de sa réélection sont totalement réunies », commente-il, avant de déplorer que des centaines de milliards aient été englouties pour en arriver à cette situation d’impasse. Au dire de Gnamien Konan, le président sortant « est prêt à tout pour garder le pouvoir ». Quitte à entrer en belligérance avec son allié de l’ex-rébellion. « Je les soupçonne d’attendre le moment propice pour liquider les Forces nouvelles et sortir de tous les accords », soutient-il. Que faire alors ? Pour Gnamien Konan, il faut contraindre le chef de l’Etat et ses partisans à aller aux élections. « La seule alternative qui reste, c’est d’obliger le président Gbagbo, par la force, à organiser les élections. Si ce n’est pas la force, il n’organisera les élections que lorsque les conditions de sa réélection seront réunies », lâche l’ex-Dg des douanes, non sans ajouter aussitôt qu’ « à l’Upci, on ne va jamais préconiser qu’on soigne le mal par le mal ». D’où la prudence de l’opposition qui frise l’attentisme : « On se trouve devant une mère qui tient son bébé et qui, hissée au 12e étage, menace de le laisser tomber. On est obligé de faire doucement avec elle et cela donne l’impression que nous sommes tous mis au pas ». L’apparente inertie de l’opposition s’explique également, selon lui, par la propension de l’armée à réprimer les manifestations de rue. « Chaque fois que les populations sont sorties, elles ont trouvé devant elles les forces républicaines », souligne le président de l’Upci, qui déplore au passage l’indolence de la société civile. « J’entends les gens dire que l’opposition ne fait rien face à cette situation. Mais l’opposition c’est nous tous ! », assène-t-il, avant de proposer, pour sortir de l’impasse, une transition de 30 à 36 mois : « On peut mettre en place une espèce de triumvirat ou de présidence tournante entre les trois dits grands leaders »

jeudi 22 avril 2010 par Assane NIADA
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