jeudi 29 avril 2010

Togo - Cinquantenaire de l’indépendance du Togo: Le FRAC et ses militants dans les rues de Lomé et violentes répressions des militaires et miliciens du RPT

(Etiame.com 29/04/2010)
27 avril 2010, il y a 50 ans que le Togo accédait à la souveraineté internationale. Cet anniversaire, la classe politique l’a célébré dans la discorde et la désunion totale. Pendant que le pouvoir, organisait une cérémonie officielle sur l’esplanade de la nouvelle présidence, l’opposition incarnée par l’Union des Forces de Changement, le Front Républicain et l’Alternance et ses militants, battait encore le pavé pour commémorer à leur manière cet évènement. Cette manifestation, selon les organisateurs a pour objectif de célébrer la mémoire de Sylvanus Olympio, «le père de l’indépendance du Togo et le père de la première et véritable nation togolaise» et de dresser le bilan des 43 ans de règne du Rassemblement du peuple togolais (Rpt).
«Sentinelle, que dis-tu de la nuit? La nuit est longue mais le jour vient». Ils étaient des centaines de milliers d’hommes et de femmes dans les rues de Lomé hier matin pour se remémorer cette phrase du premier président, prononcée dans la nuit du 27 avril 1960. Reprenant les idées véhiculées par Sylvanus Olympio dans cette phrase, Jean-Pierre Fabre a convié tous les Togolais au courage et à la détermination. «La victoire de l’opposition est pour bientôt. Ne soyez pas découragés, a-t-il dit à l’endroit des manifestants venus l’écouter, car nous remporterons la victoire par la lutte que nous menons. Ce n’est plus qu’une affaire de semaine ou au plus de mois pour que la victoire nous soit acquise».
La manifestation, prévue pour conduire la foule à la place de l’indépendance, s’est plutôt achevée à la plage où un meeting a eu lieu. Le candidat du FRAC, s’exprimant sur la question, a affirmé que le changement du lieu a été fait sous la pression du gouvernement togolais. «Il y a eu des discussions entre les initiateurs et les autorités politiques, notamment le ministre Bodjona et le ministre Titikpina ont contraint les organisateurs de la marche à avoir la plage comme point de chute», a-t-il dit.
L’Obama togolais, comme se plaisent à l’appeler ses militants, a profité de l’occasion pour dresser le bilan des 43 ans de pouvoir du régime RPT. Pour lui, le pouvoir togolais est entre les mains des militaires et ce, depuis 1963, année de l’assassinat de Sylvanus Olympio. «Au Togo, déclare-t-il, nous sommes en face d’une dictature militaire. Ce sont les militaires qui gouvernent le pays depuis 1963, les civils ne sont qu’une couverture». Pour le candidat du FRAC, le bilan de la gestion des 43 ans du RPT est largement négatif. Mais, promet-il, c’est la dernière fois «qu’ils disent qu’ils ont volé une élection au Togo. Je vous dis que c’est fini», a-t-il martelé.
Pour finir, il a lancé un appel au peuple togolais à tirer exemple de la lutte qu’ont livrée « nos pères » contre le colon blanc beaucoup plus futés que le régime en place. A l’endroit des tenants du pouvoir actuel, il a également lancé un appel les invitant à ne pas craindre le changement, car rien ne leur sera fait. «Ils ont tellement peur (des mobilisations de l’opposition ndlr), mais nous leur disons de ne pas avoir peur. Nous n’allons rien leur faire».
En début de cérémonie, l’occasion fut donnée à la jeunesse du parti de s’exprimer. Jean Eklu, membre de la cellule de communication de l’UFC, a convié ses camarades à plus de courage et de détermination. Il a parlé des martyrs que le Togo a connus dans la lutte pour l’indépendance et ceux de 2005. Malgré la violence policière et les arrestations arbitraires, il a invité ses camarades à sortir nombreux manifester quand l’appel leur est fait.
Un drapeau long de 40 m a été promené par les manifestants pour rappeler l’échec de la politique du RPT au Togo.
Les militants de l’opposition de retour de la marche, réprimés par les forces de l’ordre
Les forces de l’ordre ont encore fait parler d’elles le jour de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Togo, en réprimant un groupe de jeunes qui revenaient de la marche organisée par le FRAC.
A la fin du meeting qui a sanctionné la marche du FRAC, les manifestants ont quitté les lieux en scandant des chansons patriotiques. A leur retour vers le siège du parti, un groupe de jeunes qui tenaient un long drapeau togolais ont été pris à partie par les forces de l’ordre au niveau de la BTCI. Selon les témoignages recueillis, les forces de l’ordre leur ont intimé l’ordre de vider la chaussée et de ranger rapidement le drapeau. Voyant le danger venir, les manifestants se sont précipités pour exécuter l’ordre et ont commencé à chanter «Fofo si nusé lé» (Dieu est le tout-puissant). Les forces de l’ordre ont riposté en chargeant les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de bastonnades. Les manifestants auraient riposté par des jets de pierre. S’est alors engagée une course poursuite entre les manifestants et les forces de l’ordre.
De Deckon, la répression s’est poursuivie jusqu’au marché de Bê. Des jeunes auraient été tabassés et tous ceux qui sont habillés en jaune en ont eu pour leur grade. Une dame avoue avoir été battue par les forces de l’ordre dans la grande salle de prière de la paroisse Saint Augustin d’Amoutivé. Les environs du siège de l’UFC ont été encore investis.
Il y avait aussi des miliciens à bord de deux 4X4 qui bastonnaient les jeunes ainsi que tous les passants. Ces échauffourées ont fait plusieurs blessés dont des cas graves.

Olivier Adja & J. A
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