jeudi 29 avril 2010

Rwanda - Le juge français nomme des experts pour reconstituer l'attentat contre l'avion du président

(Le Monde 29/04/2010)
Le juge d'instruction parisien Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, a désigné une commission d'experts afin de tenter de reconstituer les circonstances du drame, a-t-on appris mercredi 28 avril de sources proches du dossier. Le magistrat a pris ces derniers jours une ordonnance désignant cinq experts en balistique, explosifs, aéronautique ainsi qu'en géométrie pour les questions topographiques, ont indiqué ces sources, confirmant une information du Parisien.
Accompagnés des juges d'instruction, ces experts devraient se rendre au Rwanda "dans les mois qui viennent", ont indiqué deux de ces sources. Ils devront notamment tenter d'établir la trajectoire du Falcon 50 lorsqu'il a été touché par un missile SAM-16 alors qu'il était en phase d'atterrissage sur l'aéroport de Kigali et déterminer la nature du projectile ainsi que l'emplacement des tireurs. Leur rapport est attendu pour mars 2011.
L'origine des tirs est au cœur de l'enquête sur les responsabilités dans cet attentat. A ce stade, les enquêteurs français soupçonnent la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais, alors dirigée par l'actuel président Paul Kagame : le commando auteur des tirs se serait infiltré à travers le dispositif des Forces armées rwandaises (FAR), sur la colline de Massaka, qui surplombe l'aéroport à l'est de la piste.
Le gouvernement rwandais a de son côté mis en place une commission d'enquête qui a imputé la responsabilité de l'attentat aux extrémistes "Hutu Power" des FAR. Selon ce rapport, assorti d'une expertise balistique réalisée par des experts britanniques, les tirs sont partis depuis le camp militaire de Kanombe, importante base des FAR, jouxtant l'aéroport et la résidence présidentielle au sud-est.
L'assassinat du président Juvénal Habyarimana est considéré en France comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l'ONU plus de 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.

LEMONDE.FR avec AFP
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