(Xinhuanet 21/08/2010)
CONAKRY-- Le Premier ministre guinéen, Jean- Marie Doré, est soupçonné par le Conseil national de transition (CNT, organe législatif provisoire) de vouloir violer la Constitution par une "tentative de modification" des attributions de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et une "implication excessive" du ministère de l'Administration du territoire et des Affaires politiques dans l'organisation du second tour de l'élection présidentielle.
Lors d'une "réunion extraordinaire" tenue vendredi, la plupart des conseillers ont porté un doigt accusateur sur Jean-Marie Doré qui tenterait de faire signer, par le président par intérim Sékouba Konaté, un projet de décret et un projet d'ordonnance sur la modification des attributions de la CENI.
Pour les conseillers, il s'agit d'une tentative de changement de la Constitution guinéenne promulguée le 17 mai dernier et du Code électoral, qui font de la CENI l'organe chargé d'organiser les élections avec l'appui technique du ministère de l'Administration du territoire et des Affaires politiques (MATAP).
"Nous voulons dire ici haut et fort qu'il y a une tentative de surprendre la vigilance du président de la République par intérim, pour le pousser à violer certaines dispositions de la loi", a déclaré le rapporteur de la commission constitutionnelle du CNT, Eric Thiam.
"Cela est grave au moment où nous nous apprêtons à aller au second tour de l'élection présidentielle" prévue le 19 septembre, a-t-il souligné.
Pour le conseiller El Hadji Salif Sylla, le Premier ministre guinéen cherche à "s'éterniser au pouvoir".
"Sinon pourquoi cherche-t-il à s'infiltrer dans l'organisation du second tour en souhaitant modifier la Constitution guinéenne et le Code électoral?", s'interroge-t-il.
Après plus de deux heures de travaux, le bureau exécutif du CNT a proposé de prévenir le président de la République par intérim du danger qui résulterait d'une modification par décret ou ordonnance de la Constitution ou du code électoral.
Le CNT a décidé de le faire, soit à travers une déclaration, soit par une conférence de presse ou encore par une rencontre d'explication avec le Premier ministre ou une lettre officielle adressée à la présidence de la République pour exprimer la position du CNT.
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