(Afriscoop 25/08/2010)
(AfriSCOOP Lomé) —L’activité judiciaire bouillonne actuellement en République togolaise. Des politiques mais aussi plusieurs publications seront fixés sur leur sort d’ici la fin août 2010. Rarement la jeune presse privée du Togo aura eu à surmonter d’énormes difficultés judiciaires en l’espace de quelques semaines. Les prochains jours de ce mois d’août 2010 vont, de toute vraisemblance, être très décisifs pour l’avenir de plusieurs organes d’information qui sont dans le “collimateur” des autorités togolaises.
C’est « l’affaire Anr (Agence nationale de renseignement) – Golfe Info » qui a ouvert à la fin du second semestre 2009 le bal des procès intentés à des journalistes ou hommes politiques ces derniers mois au Togo. Dans l’affaire précitée, l’Anr a réclamé que le premier tri-hebdomadaire togolais lui verse 80 millions de fcfa au titre de diffamation et dommages et intérêts, après la publication le 30 septembre 2009 d’un papier intitulé : « Trafic de drogue au Togo : la présidence de plus en plus embarrassée ». Le verdict de l’appel fait par ce journal devrait être connu dans les prochaines semaines.
Avant la sentence de l’appel de « Golfe Info », deux autres journaux seront déjà fixés sur le sort que va leur réserver la justice locale. Il s’agit de « Tribune d’Afrique » (organe béninois à vocation régionale distribué aussi en terre togolaise). Depuis la mi-juin 2010, « Tribune d’Afrique » livre un bras de fer judiciaire contre Mey Gnassingbé (demi et frère cadet de Faure Gnassingbé), suite à une citation directe de ce dernier dans le cadre de la publication d’un article sur le trafic de drogue. Le frère cadet du président de la République togolaise réclame 100 millions de fcfa à notre confrère. L’audience de l’appel de « Tribune d’Afrique » se tiendra le 25 août prochain. « La première audience de ce procès a été expéditif (à peine une quinzaine de minutes). Je crois aussi que si la suspension au Togo de notre journal advenait, c’est tout de même une régression pour la liberté de presse dans ce sens que nulle part dans notre article pointé du doigt, nous n’avons incriminé personne et n’avions jamais indexé Mey Gnassingbé comme un potentiel trafiquant », a confié Max Carmel, le directeur de « Tribune d’Afrique » à « Afriscoop ».
Le même jour, Carlos Komlanvi Ketohou (directeur de publication de l’hebdomadaire « Indépendant Express ») passera également devant les juges togolais au titre d’une plainte du président Faure Gnassingbé pour « diffusion de fausses informations, diffamation et injures, et atteintes à l’honneur ». M. Ketohou est cité à comparaître par-devant la première chambre correctionnelle du tribunal de première classe de Lomé pour avoir publié dans les numéros 128 et 129 (en juin 2010) de son journal un « Dossier secret : les dessous d’une guéguerre rangée. Une affaire de femme oppose Faure et Shéyi Adébayor ».
Par ailleurs, la justice togolaise n’a toujours pas donné de suite au procès intenté par la gendarmerie togolaise (en mai dernier) contre plusieurs journaux privés de la place (dont les deux quotidiens privés du Togo, « Forum de la semaine » et « Liberté »). Les gendarmes togolais ont reproché à ces médias d’avoir publié de fausses informations en retraçant les péripéties du décès d’un conducteur de taxi-moto pris en chasse par un véhicule des forces de sécurité. « Le juge a dit qu’il va étudier nos dossiers ; depuis, plus de nouvelles », résume à « Afriscoop » un confrère de l’un de ces organes d’information sus-cités.
Sur le plan politique, le procès en appel de la dissolution du parti d’Agbéyomé Kodjo (Obuts) ne cesse d’être reporté ! Cette dissolution avait été prononcée le 25 juin 2010. Programmée sur le 04 août, l’audience d’appel a dans un premier temps été renvoyée au 17 août ; puis dans un second temps au 31 août 2010. Du boulot en perspective pour les magistrats et conseils d’avocat constitués dans ces diverses audiences !!
par Faustin AMOUSSOUVI
© Copyright Afriscoop
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire