vendredi 27 août 2010

R.D.C. - Le Conseil de sécurité réclame des actes contre les viols en RDC

(L'Express 27/08/2010)
Le Conseil de sécurité des Nations unies a réclamé jeudi des mesures pour empêcher de nouveaux viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC) après une série d'attaques commises entre le 30 juillet et le 3 août derniers dans l'est du pays.
Les membres du Conseil ont critiqué la réponse tardive de la Monusco, la mission des Nations unies au Congo, qui dit n'avoir été informée de ces événements que plus d'une semaine après les faits.
Saisi du sujet par les Etats-Unis et la France, le Conseil a recommandé que la Monusco, qui est avec 20.000 hommes la plus importante force déployée par les Nations unies, améliore au moins sa communication avec la population locale.
Des rebelles hutus rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et des miliciens Maï-Maï occupant la ville de Luvungi entre le 30 juillet et le 3 août ont violé au moins 154 femmes et enfants, selon les chiffres de l'Onu.
La Monusco, qui a une base à 30 km de Luvungi, a déclaré avoir été prévenue le 12 août par l'ONG International Medical Corps (IMC). Elle a expliqué qu'un barrage établi par la rébellion l'avait empêché d'être informée plus tôt.
BAN ENVOIE UN EMISSAIRE
Roger Meece, récemment nommé à la tête de la mission, a déclaré mercredi à la presse, par liaison vidéo, que la force onusienne avait été mise au courant de mouvements rebelles dans le secteur le 31 juillet.
Des patrouilles de la Monusco ont traversé Luvungi le 2 août, alors que les rebelles étaient encore présents dans la localité, et elles s'y sont rendues à nouveau le 9 août, sans que les habitants ne mentionnent ces viols collectifs, a-t-il dit.
Le New York Times, toutefois, rapporte qu'IMC a informé pour la première fois la mission le 6 août.
Dans un communiqué, le Conseil de sécurité a réclamé que "toutes les mesures possibles soient prises pour empêcher de telles atrocités à l'avenir".
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a dépêché en RDC un haut responsable, le secrétaire adjoint des opérations de maintien de la paix Atul Khare, pour enquêter. Il doit être de retour le 8 septembre à New York.
Meece a déclaré que la Monusco envisageait de mettre en place un système de communications quotidiennes entre la base et les villages de la région. Il a cependant noté que les téléphones portables ne passaient pas dans de nombreux secteurs concernés.
A Kinshasa, le ministre de l'Information Lambert Mende a déclaré que son gouvernement était "déterminé à combattre et éradiquer toute violence sexuelle", tout en rejetant l'idée que la RDC serait "la capitale mondiale du viol".

Par Reuters, publié le 27/08/2010 à 08:10
Jean-Stéphane Brosse pour le service français
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