mardi 31 août 2010

Echec des pros-Fabre à ébranler le Rpt: A qui imputer cet énième échec des opposants togolais ?

(Afriscoop 31/08/2010)
(AfriSCOOP Analyse) — Pour la 3ème fois consécutive, les pros-Fabre ont été empêchés d’organiser une marche de protestation dans les rues de Lomé. L’argument avancé par le pouvoir en place à Lomé pour dénuer toute légalité à la démarche de ces opposants reste le même. Depuis la tenue le 12 août du Congrès extraordinaire des pros-Gil Olympio, les autorités togolaises ne reconnaissent plus que cette dernière branche de l’Ufc (Union des forces de changement). Le chant du cygne se préciserait-elle de plus en plus pour Jean-Pierre Fabre et ses partisans qui incarnent les nouveaux opposants radicaux du Togo ?
Le pouvoir de Lomé persiste et signe. Plus question de laisser les milliers de partisans de Jean-Pierre Fabre donner libre cours à la matérialisation de leur exaspération vis-à-vis de la gouvernance du Togo. Après les tirs de grenades lacrymogènes au cours des deux dernières semaines pour disperser les irréductibles de M. Fabre, ce 28 août, ce dernier a vu briser le pare-brise du véhicule avec lequel il était arrivé au point de départ de la manifestation. L’étau se resserre donc de plus en plus autour des irréductibles de la vision politique de l’ancien secrétaire général de l’Ufc.
Une nouvelle fois encore, la machine à tout écraser sur son passage du Rpt a eu raison de la foi et de la détermination à mains nues de dizaines de milliers de Togolais qui ne réclament pourtant qu’une meilleure redistribution de la richesse nationale. Gilchrist Olympio a-t-il vu les choses venir ? Son leitmotiv est dorénavant le dialogue. La donne des pros-Fabre au pied du mur remet au devant de la scène médiatique l’opportunité de la signature de l’Accord Ufc-Rpt de fin mai 2010. L’esprit de cet Accord est original mais sa lettre est a été acquise envers et contre tous. Allusion à la démarche de « Fo Gil » qui a signé cet Accord alors que le Bureau politique de son parti ne l’avait autorisé qu’à poursuivre des « contacts exploratoires avec le Rpt ». Ainsi est né un bon accord, dans l’histoire de la vie politique togolaise de ces deux dernières décennies, dans le fond et un mauvais dans la forme.
Quelle attitude vont maintenant adopter Jean-Pierre Fabre et ses proches collaborateurs face à la fermeté du Rpt ? Vont-ils aller quémander l’ouverture de négociations avec le parti présidentiel après avoir opposé des rebuffades à diverses propositions des proches collaborateurs de Faure Gnassingbé ? L’intransigeance ou encore la « politique du tout ou rien » des opposants togolais s’apprête de toute vraisemblance, une fois encore, à ruiner de longs mois d’efforts des Togolais anonymes martyrisés quotidiennement par la pauvreté.
L’habileté politique ne commandait-elle pas à M. Fabre et ses complices de se rapprocher de M. Olympio et de tomber d’accord avec lui sur les contours globaux des marchandages qu’il avait enclenchés avec le Rpt, quand bien même « Fo Gil » a fait preuve d’hypocrisie et de nombrilisme politiques après le 04 mars 2010 ? La commémoration des 20 ans de l’enclenchement du processus démocratique sur le sol togolais approche à grands pas. C’était le 05 octobre 1990. Les opposants les plus radicaux au Rpt diront assurément à leurs partisans, à la faveur de cet anniversaire, que c’est l’intransigeance du clan Gnassingbé qui n’a pas permis à la démocratie de s’enraciner en terre togolaise. C’est une vérité difficilement contestable. Cependant, face à un adversaire qui détient tous les leviers du pouvoir, n’est-il pas grand temps pour les ses adversaires radicaux de faire montre de ruse politique, même s’il faut essuyer une humiliation au passage ? Défendre la justice sociale est une vertu ; intercéder auprès de Dieu pour ses contemporains en est une autre. Mais la plus grande des vertus est l’HUMILITE.
A l’étape actuelle de la crise socio-politique togolaise, cet “acte de pénitence” sied aux opposants radicaux. Cette concession sera bien sûr douloureuse mais elle reste la principale de leurs dernières issues. En rentrant sur le terrain politique togolais, Kofi Yamgnane a préconisé aux uns et aux autres de changer de tireur de penalty. 20 ans après le début de la marche du Togo vers la démocratie, c’est plutôt la balle qu’il urge de remplacer…

mardi 31 août 2010 par Francis AMOUZOU, © AfriSCOOP
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