(Afriscoop 26/08/2010)
(AfriSCOOP Abidjan) —Pour passer des coups de gueule aux coups de poings, au détour d’un contentieux judiciaire, aux centaines de radiations à controverse de la liste électorale provisoire, les Ivoiriens et autres présumés « fraudeurs » sur la nationalité n’ont pas lésiné à bander les muscles. Mais ils devraient les défaire, parce que l’Organisation des Nations Unies le veut ; elle dont la représentation locale - ONUCI - a tiré mardi la sonnette d’alarme. La communauté internationale redoute une impasse qui pourrait « compromettre » le processus électoral en cours de finalisation, depuis 2003.
« L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) observe une montée de la tension verbale et des affrontements physiques au fur et à mesure de l’évolution de la phase judiciaire du contentieux. Cette atmosphère, si elle perdurait, pourrait compromettre les avancées enregistrées dans la conduite du processus électoral », met en garde l’annexe locale de la ‘’maison de verre ‘’ de New York. Son « appel pressant » se justifie par les affrontements sanglants, sans perte de vie humaine, qui ont déclenché lundi à l’Est de la Côte d’Ivoire où des personnes mécontentes de la radiation « abusives, selon eux, d’un proche, ont livré bataille avec des partisans d’un membre du camp présidentiel qui a demandé la radiation.
Les procès en radiation se poursuivent, qui doivent prendre fin demain 26 août 2010. Mardi, on a déploré aucun accrochage autour de la dite opération dont la plus importante se déroulait dans un tribunal de première instance à Daloa (Ouest). A part l’atmosphère délétère dans laquelle le procès s’y est déroulé, tout s’est bien passé. Cependant, la crainte d’une implosion était légitime, et demeure une préoccupation, parce que c’est dans l’ouest gouvernemental (fief du camp présidentiel) que des émeutes avaient cinq morts en mars dernier.
Les forces vives du pays sont attentionnées. Les Forces Nouvelles sont monté au créneau à leur tour, embouchant l’appel au calme lancé par l’ONUCI.
C’est donc écœuré qu’hier au cours d’un point de presse le porte parole du mouvement Sekongo Félicien a sorti ses griffes. « Loin de s’ingérer dans le fonctionnement de la Cei et des juridictions, qui ont le pouvoir de se prononcer sur la nationalité d’autrui, les Forces nouvelles, du haut de leur statut d’arbitre et d’acteur principal de la sortie de crise, appellent les uns et les autres au calme.
« L’ONUCI lance un appel pressant au retour au calme et à la sérénité en vue du maintien et de la consolidation d’un environnement électoral apaisé. Dans le même esprit, l’ONUCI encourage les autorités compétentes, les acteurs politiques et les populations à la stricte application et au respect du droit », exhorte-t-elle.
Quand l’ex-rébellion, elle, décrie la violence verbale des acteurs politiques.
« Dans les quotidiens parus ce jour, vous verrez des titres du genre : Gestion du contentieux, la tension monte ; Ou, nous combattrons la fraude jusqu’au bout ; ou encore, le contentieux vire à l’affrontement et nous en passons ... Ces dérives que certains acteurs politiques créent à dessein pour bloquer une fois de plus le processus », dénoncé, à Bouaké, Sekongo Félicien, l’un des trois porte-parole des Forces Nouvelles (FN).
par Seraphin KOUASSI
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