(Afrique en ligne 30/08/2010)
Des indépendants battent campagne contre un troisième mandat de Wade - Une dizaine de mouvements citoyens sénégalais se sont retrouvés, samedi à Dakar, pour annoncer leur initiative commune de lancer dans les prochains jours, une campagne internationale d'information et de dénonciation d'un troisième mandat du président sénégalais, Abdoulaye Wade. Les animateurs de onze mouvements citoyens dits indépendants des partis politiques, dont celui de l'ancien ministre d'Etat Cheikh Tidiane Gadio, ont présenté au cours d'une conférence de presse, leur initiative qui vise à mettre en place « un cadre souple de concertation pour agir ensemble».
Outre 'Luy Jot Jotna - Mouvement Politique Citoyen' de M. Gadio, il y a 'Feeke Ma ci Boole' du chanteur Youssou Ndour, 'Yemale - Mouvement citoyen pour le mérite et légalité des chances' de l'homme d'affaires Bara Tall et le Mouvement social pour la refondation nationale 'Caar Leneen' du professeur de droit, Mme Amsatou Sow Sidibé.
S'y ajoutent l'Union nationale des indépendants du Sénégal (UNIS), 'Bess du Naak' (un jour viendra, en français), la Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines et 'Jog Jotna' (Mobilisons-nous).
Ces responsables de mouvements politiques se réclamant de la société civile ont dénoncé la situation de 'mal gouvernance du pays' qui, selon eux, interpelle tous les citoyens.
Ainsi comptent-ils lutter pour mettre fin au régime libéral actuel et participer à créer les conditions favorables à une gouvernance vertueuse, en passant d'abord par une opposition à la volonté du président Wade, de profiter d'un vide juridique dans la Constitution du Sénégal, pour briguer un troisième mandat.
D'ailleurs dans leur déclaration finale, on peut lire, entre autres, 'Non à un troisième mandat de Wade' et 'Non à la dévolution monarchique du pouvoir', en référence là, à la volonté prêtée au président Wade de se faire succéder à la tête de l'Etat par son fils, le ministre d'Etat Karim Wade.
'Rien ne peut justifier trois mandats au Sénégal (d'Abdoulaye Wade)', a martelé Gadio pour qui, il s'agit d''un combat de principe et d'éthique' (de respect vis-à-vis des citoyens).
Il a appelé ainsi son ancien mentor, avec qui il a travaillé près de 10 ans au poste de ministre des Affaires étrangères, à respecter la déclaration qu'il avait tenue en 2007, juste après sa réélection, et selon laquelle il ne va pas solliciter un autre mandat.
Pour sa part, Amadou Guèye de l'UNIS a précisé que la campagne d'information se fera par étape en commençant par le niveau national avec sensibilisation des ambassadeurs accrédités à Dakar et des bailleurs de fonds sur la nécessité du départ de Wade du pouvoir.
Toutefois le cadre de concertation soutient qu'après le départ de Wade, il compte mettre en place une nouvelle constitution mais appelle à la mobilisation de tous les républicains pour la défense de l'actuelle constitution sénégalaise, notamment en ce qui concerne le scrutin à deux tours.
Interrogés sur le choix de leur candidat, le chef d'entreprise Bara Tall a indiqué, au nom de ces camarades, que cette question est prématurée et elle n'est pas à l'ordre du jour, soutenant qu'il s'agit aujourd'hui de créer un contre-pouvoir plutôt que de conquérir le pouvoir.
Il a rassuré qu'ils ne sont pas des mouvements de soutien à un parti politique, mais des mouvements citoyens et sociaux.
Le président sénégalais Me Abdoulaye Wade est arrivé au pouvoir en 2000 pour la première fois, avant d'être réélu en 2007, cette fois-ci pour un mandat de cinq ans. Aujourd'hui, il a 84 ans.
La prochaine élection présidentielle au Sénégal est prévue en 2012.
Pana
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