(Afrique Actu 30/08/2010)
Les partisans du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) ont encore battu samedi, le pavé Loméen, toujours pour protester contre la réélection du président Faure Gnassingbé le 4 mars dernier. C’est la 18e fois que le FRAC – qui a soutenu Jean Pierre Fabre de l’Union des Forces de Changement (UFC, le principal parti d’opposition) – descend dans les rues de la capitale togolaise, depuis la proclamation des résultats de ce scrutin présidentiel. Dans une interview à l’Agence Savoir News, M.Fabre a estimé que la mobilisation ne se fragilise pas, et que les objectifs seront bientôt atteints. Il a profité de l’occasion pour aborder la crise qui secoue l’Union des Forces de Changement l’UFC depuis plusieurs mois.
Savoir News : Certains observateurs estiment que les manifestations du FRAC se fragilisent de jour en jour, l’attente devenant trop grande pour vos partisans. Qu’en dites-vous ?
Jean Pierre Fabre : Ces observateurs disent plutôt le contraire de ce qu’ils voient. Le mouvement ne se fragilise pas. Je sais que l’attente est considérable et nous essayons de nous donner les moyens pour atteindre les objectifs que nous poursuivons. Nous n’avons jamais dit que c’était facile, mais nous savons que nous allons atteindre nos objectifs.
Savoir News : Des journaux parus ces derniers jours, ont affirmé que vous êtes fatigués et vous subissez la pression de vos partisans.
Jean Pierre Fabre : Lorsqu’on est devant une lutte, il est normal que, compte tenu de ce qu’on attend de vous, vous subissiez certaines pressions. Mais je sais également que les Togolais sont mûrs et ils savent que le résultat final n’est pas loin.
Savoir News : Pensez-vous que nous sommes encore à l’heure des manifestations de rues?
Jean Pierre Fabre : Je vous invite le week-end prochain à Kpalimé et à Atakpamé. Nous avons décidé d’entamer des manifestations et des meetings à l’intérieur du pays. C’est vrai, nous avons pris du retard. Nous n’acceptons plus que le mouvement de contestation soit confiné uniquement à Lomé par la seule volonté des autorités togolaises en violation de nos lois.
Savoir News : L’UFC est fortement secouée par des querelles internes. Quelle est, selon vous la porte de sortie de crise ?
Jean Pierre Fabre : Si tout le monde reconnaît que c’est un bon congrès nous y adhérerons. Mais à ce sujet, je voudrais lancer un appel à nos partisans, car ceux qui pensent qu’ils peuvent avec l’aide du RPT, organiser un faux congrès pour s’arroger le leadership de l’UFC, se trompent. Nous allons mobiliser toute la population togolaise contre eux. Nous n’avons pas besoin du RPT pour maintenir l’UFC, avec la ligne actuelle du bureau national. Nous avons uniquement besoin des populations togolaises. Nous n’avons pas peur des gamineries de nos ex-collègues et de nos ex-camarades. Je sais que je m’opposerai avec force et avec les contributions des populations togolaises à toute tentative visant à s’approprier l’UFC avec l’aide du RPT par l’organisation d’un faux congrès.
Savoir News : En Afrique on dit souvent que c’est le plus jeune qui fait le premier pas. Pensez-vous rencontrer les jours à venir, Gilchrist Olympio pour des discussions en tête-à-tête ?
Jean Pierre Fabre : Je crois qu’on se trompe en disant qu’il y a un problème Jean Pierre Fabre et un problème Gilchrist Olympio. Il y a plutôt un problème M. Olympio, qui n’a pas cru devoir se plier à ligne du parti, à la ligne du bureau national. Moi, je suis la ligne du bureau national et M.Olympio ne le fait pas, et je suis désolé. Aujourd’hui, pour qu’on puisse parler, il y a un préalable. Il faut que M.Olympio dénonce lui-même l’accord de partage qu’il prétend avoir signé avec le RPT et retire les gens qu’il a lui-même envoyé au gouvernement. Après cela, on pourra examiner l’éventualité de discuter.
Propos receuillis par Koffigan Essenyégbe ADIGBLI
par Koffigan ADIGBLI, Savoir News
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