NOUAKCHOTT -- La reprise prochaine du dialogue avec les salafistes jihadistes a été annoncée samedi soir par Ahmed Ould Neini, ministre mauritanien des Affaires islamiques au cours d'une conférence à Nouakchott.
"Des séances de discussions seront tenues dans nombre de wilayas (provinces) du pays", a-t-il dit.
Le 15 janvier dernier, les autorités mauritaniennes ont engagé le dialogue avec les détenus islamistes à la prison centrale de Nouakchott. Ce dialogue conduit par d'éminents oulémas du pays avait conduit à la déclaration de repentir de plus de 70% des quelque soixante détenus salafistes, dont certains sont condamnés pour leur implication ans des actes terroristes menés sur le territoire mauritanien.
Les oulémas avaient alors recommandé aux autorités mauritaniennes de reprendre ce dialogue qu'ils avaient considéré comme "moyen efficace de lutte contre le fanatisme et la violence dont sont victimes les jeunes mauritaniens embrigadés par Al-Qaïda au Maghreb Islamique" (AQMI).
Selon le ministre, ces jeunes "ne comprennent pas la notion du jihad et sont plutôt mus par leurs seuls sentiments".
La Mauritanie connaît une montée de la violence terroriste depuis 2005. Plusieurs attentats et enlèvements ont été perpétrés par Al-Qaïda sur le sol mauritanien, faisant plus d'une vingtaine de victimes, dont quatre touristes français, un ressortissant américain et plusieurs soldats de l'armée mauritanienne. Cinq ressortissants européens, notamment trois humanitaires espagnols et deux touristes italiens ont été enlevés durant les mois de novembre et décembre 2009 en Mauritanie.
Un kamikaze a été abattu mercredi dernier, à Néma, à 1.200 km à l'est de Nouakchott, au moment où il tentait de se jeter sur le portail d'une caserne avec un véhicule 4X4 bourré d'explosifs.
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