(Afriscoop 26/08/2010)
(AfriSCOOP Lomé) — Après avoir été victime d’une agression verbale le 10 août dernier (de la part du lieutenant-colonel français Romuald Letondot), notre confrère Komi Agbédivlo allias Didier Ledoux du quotidien « Liberté » a une nouvelle fois subi, ce matin, une curieuse bavure d’hommes en treillis à Lomé. Inconduite de trop des forces togolaises de sécurité à l’égard d’un représentant de la corporation des journalistes ou incident isolé ?
Didier Ledoux était venu couvrir la série d’audiences programmées ce mercredi matin au tribunal de Lomé tout comme un grand nombre de confrères. L’objet de cette inhabituelle forte présence médiatique aux abords du palais de justice de la capitale togolaise était la suivante : deux publications devaient comparaître ce 25 août devant les juges locaux. Vu que le dossier qui a attiré les journalistes au palais de justice de Lomé traînait à être traité, certains des hommes de média présents sur place ont improvisé des discussions, alors que d’autres faisaient des va-et-vient entre l’entrée du tribunal de Lomé et la rue au bord de laquelle il est situé. Après avoir pris une vue générale du palais de justice de Lomé en compagnie d’un confrère d’une télévision locale (Tv2), Didier Ledoux a reçu l’injonction des forces de sécurité positionnées dans les alentours, injonction lui demandant d’écraser la photo qu’il venait de prendre.
Face à la surprise affichée par le photo-reporter de « Liberté » devant la teneur des mots qui venaient de lui être adressés, il a été très rapidement embarqué manu militari dans un véhicule de la gendarmerie stationné derrière la clôture du palais de justice de Lomé. Les protestations des responsables des organisations professionnelles de presse présents sur place n’y feront rien !! Ce véhicule, confiera Didier Ledoux, fera mine de se diriger vers le Commissariat le plus proche (Commissariat central) avant de s’arrêter non loin du principal bureau de poste de la capitale togolaise. Injonction lui sera donnée, à ses dires, de descendre du véhicule de la gendarmerie et de s’en aller ; entre-temps, des insultes ont été lancées à M. Ledoux à sa descente de l’automobile.
Une courte arrestation si peu curieuse…
Quel est le profond mobile qui a gouverné l’écart de conduite des gendarmes togolais en cette matinée du 25 août ? Pourquoi les hommes du lieutenant-colonel Damehane Yark se sont-ils arrangés à « piquer le photo-reporter Ledoux » durant sa brève arrestation comme le journaliste lui-même l’a dit après avoir été relâché ? Le 18 août dernier, dans un communiqué officiel sur « l’affaire Letondot », le ministère de la Défense dirigé par Faure Gnassingbé lui-même a estimé que les journalistes togolais ont fait une « exploitation abusive » de cette affaire en donnant dans des « supputations malveillantes ».
Au cours de la même sortie médiatique, Faure Gnassingbé a qualifié « Liberté » de « journal proche de l’opposition ». Les forces de sécurité du Togo seraient-elles en train de mettre en exécution des plans anti certains journalistes togolais comme beaucoup de confrères le disent officieusement en ce moment au Togo ? Didier Ledoux qui arborait son habituelle tenue de reportage (qu’il portait déjà quand il a été verbalement agressé par l’officier Letondot) a visiblement été reconnu par les gendarmes positionnés devant le palais de justice de Lomé. Quelles que soient les réponses à l’interrogation sus-citée, une chose est sûre, c’est que l’acte posé par les gendarmes togolais est si peu curieux !
A travers une réaction, Rsf (Reporter sans frontières) a condamné l’attitude des hommes en uniforme du Togo. Aucune réaction officielle des autorités togolaises n’a vu le jour depuis le regrettable incident de cette matinée du 25 août 2010…
par Francis AMOUZOU
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