(Le Télégramme 01/12/2010)
La tension est encore montée d'un cran, hier soir, en Côte d'Ivoire, des proches de Laurent Gbagbo ayant empêché la publication des résultats partiels du second tour de la présidentielle.
Des représentants du président sortant, Laurent Gbagbo, au sein de la commission électorale indépendante (CIE) ont empêché physiquement, hier soir, l'annonce de résultats partiels du second tour de la présidentielle de dimanche. Alors que le porte-parole de la CEI s'apprêtait à communiquer des résultats partiels pour plusieurs régions, l'un des deux représentants du chef de l'État au sein de la CEI, lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer. «Ces résultats sont faux, ils n'ont pas été consolidés!», ont affirmé à plusieurs reprises les deux hommes, dénonçant un «hold-up électoral» devant de très nombreux journalistes au siège de la CEI à Abidjan. Après cet incident, alors que les représentants du parti au pouvoir avaient quitté la salle, le porte-parole de la CEI a assuré que les résultats qu'il avait tenté d'annoncer étaient «bel et bien consolidés», avant de s'en aller, entouré de gendarmes. Dans la matinée, contrairement à ce qui avait été annoncé, lundi soir, à la télévision publique RTI, les journalistes présents dans les locaux de la CEI pour prendre connaissance des premiers résultats partiels avaient été invités à quitter le bâtiment devant lequel s'étaient déployées des forces de l'ordre.
«Logique de confiscation du pouvoir»
«Nous observons que Laurent Ggagbo veut empêcher l'annoncer des résultats centralisés, il est dans une logique de confiscation du pouvoir», avait alors déclaré un porte-parole d'Alassane Ouattara, le candidat de l'opposition. Alors que la CEI a officiellement jusqu'à ce soir pour proclamer les résultats provisoires du second tour, le camp Gbagbo avait annoncé, lundi, qu'il l'avait saisie «pour faire en sorte que les résultats soient invalidés» dans au moins trois régions du nord, largement acquises à Ouattara. Le camp de l'opposant a, de son côté, affirmé que des partisans du président sortant avaient empêché ses électeurs de voter notamment dans le centre-ouest, en zone loyaliste.
1 décembre 2010
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