(Le Monde 16/08/2012)
Au moins dix personnes ont été blessées dans de violents affrontements entre policiers et partisans du parti dissous Union nationale (UN), mercredi 15 août, dans la capitale gabonaise, Libreville. L'UN, de l'opposant André Mba Obame, récemment revenu d'un exil de quatorze mois, avait appelé à cette manifestation pour réclamer une conférence nationale. La police a procédé à au moins une dizaine d'interpellations. L'opposition a fait état de trois morts après les affrontements, ce que les autorités gabonaises ont démenti.
L'UN, officiellement dissoute par les autorités gabonaises, n'a en principe pas le droit d'organiser de manifestations. Mais des militants avaient prévenus dès mardi qu'ils occuperaient la place du Marché des Cocotiers, un quartier populaire du centre de la ville. "Arrivera ce qui arrivera", avait ainsi lancé le secrétaire exécutif adjoint de l'UN, Gerard Ella Nguema. Entre deux mille et trois mille manifestants, qui s'étaient réunis au siège de l'UN et qui se dirigeaient vers le quartier de Cocotier, dans le centre de la capitale, ont également été violemment dispersés.
"OU C'EST LA VIOLENCE POLITIQUE OU LA CONFÉRENCE NATIONALE"
Le ministère de l'intérieur a prévenu qu'André Mba Obame, un ancien ministre de l'intérieur, est poursuivi pour "troubles à l'ordre public" après la levée de son immunité parlementaire et qu'il risque de deux mois à un an de prison. "Il sait qu'il faut demander une autorisation. Ils ne l'ont pas demandée. La manifestation n'est donc pas autorisée. Nous sommes les garants des libertés publiques", a maintenu le ministère.
Lors du retour au pays de M. Mba Obame, samedi, après quatorze mois d'absence en raison de problèmes de santé, l'UN avait appelé à manifester. A son arrivée, M. Mba Obame a notamment lancé : "Ou c'est la violence politique ou la conférence nationale. C'est le seul moyen de sortir le pays de la crise sans verser de sang." M. Mba Obame avait contesté la victoire à la présidentielle d'Ali Bongo, le fils de l'ancien président Omar Bongo, mort en 2009, et s'était autoproclamé président de la République en 2011, avant de se réfugier plus d'un mois dans une agence onusienne de Libreville.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
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