jeudi 28 avril 2011

Côte d'Ivoire: Les priorités de Ouattara

(Le JDD.fr 28/04/2011)

Deux semaines après l’arrestation de Laurent Gbagbo, le président ivoirien Alassane Ouattara évoque ses priorités à la tête du pays pour les semaines à venir, dans une interview accordée au quotidien La Croix. Il se dit aussi "très inquiet" pour les deux Français enlevés à Abidjan le 4 avril.
Comment réconcilier la Cote d’Ivoire et remettre le pays en marche? Le président Alassane Ouattara donne quelques pistes sur ses priorités dans une interview publiée jeudi dans le quotidien La Croix. On apprend que sa cérémonie d’investiture devrait se tenir le 21 mai, en présence de chefs d’Etat étrangers. Le pape est également convié.
Surtout, il envisage de créer "d'ici deux semaines" une commission Vérité et Réconciliation à l'image de ce qui a été fait en Afrique du Sud. "La semaine prochaine, je reçois l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et Desmond Tutu (prix Nobel de la paix sud-africain) pour en discuter ensemble. J'ai déjà choisi son président, il a accepté. Mais il est trop tôt pour dire son nom. Ce sera un laïc accompagné par deux religieux: un chrétien et un musulman", annonce le chef d’Etat ivoirien, au pouvoir depuis la chute de son rival le 11 avril.
Gouvernement d'union nationale
Deuxième priorité: la nomination d'un gouvernement d'union nationale, "avant fin mai". Dans ce gouvernement, "figureront des ministres issus du FPI (le parti de Laurent Gbagbo), à la condition qu'ils me reconnaissent comme président… ce qui n'est pas encore le cas", précise le chef de l'Etat ivoirien.
Enfin, troisième chantier prioritaire: remettre au travail l’administration pour que la vie revienne à la normale dans le pays. "Reconstruire, ce n’est pas le plus dur. J’ai les financements et j’ai la bonne équipe. Obtenir la paix et la réconciliation après ce que nous avons vécu, c’est plus compliqué", estime le président.
Enfin, dans cette interview, Alassane Ouattara se dit en outre "très inquiet" pour les Français enlevés dans le pays. Un directeur d'un hôtel et un chef d'entreprise ont été victime d’un rapt le 4 avril à Abidjan, alors en proie à des violences entre partisans d'Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo, qui refusait de quitter le pouvoir. "J'ai demandé à ce que les responsables militaires arrêtés soient interrogés. Cela n'a encore rien donné", annonce-t-il, visiblement peu optimiste.

© Copyright Le JDD.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire