jeudi 2 septembre 2010

Cameroun - Les patrons de la police et des renseignements limogés

(Romandie.com 02/09/2010)
YAOUNDE - Le président camerounais Paul Biya a limogé mardi le patron de la police, ainsi que celui des renseignements, selon des décrets diffusés mercredi, plus d'un mois après des rumeurs de tentative de coup d'Etat à Yaoundé.
Dans un des décrets rapportés par le quotidien d'Etat Cameroon Tribune, le président Biya a nommé Martin Mbarga Nguélé, 78 ans, à la tête de la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN, police). Il remplace Emmanuel Edou qui avait été promu chef de la police en juillet 2009, en même temps qu'un remaniement ministériel.
Un autre décret présidentiel fait d'Eko Eko Léopold Maxime le nouveau directeur général de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, renseignements). Il succède à Bienvenu Obelabout.
Un troisième texte nomme Paul Atanga Nji (ministre chargé de mission à la présidence) au poste de secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité (CNS).
Le CNS est un organe rattaché au secrétariat général de la présidence créé par Paul Biya en 2009 et qui doit notamment, selon le décret présidentiel de création, "faire périodiquement la synthèse des renseignements intéressant la sécurité intérieure et extérieure de la nation".
Ces décrets ne fournissent aucune explication sur la raison de ces changements.
Des journaux estimaient mercredi qu'ils pourraient être liés à une rumeur de tentative de coup d'Etat en juillet et au décès en prison en avril du journaliste Cyrille Germain Ngota Ngota dit Bibi Ngota, patron d'un journal privé.
"Les derniers mouvements laissent à penser que le chef de l'Etat a manifesté un besoin de resserrer les rangs en matière sécuritaire, notamment après une rumeur de coup d'Etat", a affirmé à l'AFP un politologue camerounais, Alain Fogué.
En juillet, une rumeur de tentative de coup d'Etat avait alimenté les colonnes de la presse camerounaise. Selon les medias locaux, un groupe de putschistes présumés voulait profiter du séjour de M. Biya à Paris à l'occasion de la fête nationale française du 14 juillet pour s'emparer du pouvoir.
"Cette affaire qui a mis pendant longtemps le sérail en branle, n'aurait pas laissé le chef de l'Etat de marbre à son retour de France", commente le quotidien privé Mutations.
Par ailleurs, "l'intrusion" de l'ancien patron des renseignements dans l'affaire Bibi Ngota a contribué à son limogeage, souligne le journal.
M. Ngota est mort en détention en avril à la prison centrale de Yaoundé. Il y avait été écroué en mars, en même temps que deux autres journalistes de la presse privée, Serge Sabouang et Robert Mintya.
En mai, un syndicat de journalistes au Cameroun avait dénoncé des actes de torture à l'encontre de deux journalistes dont M. Sabouang, dans les locaux de la DGRE.
(©AFP / 01 septembre 2010)

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