jeudi 23 septembre 2010

R.D.C. -Le ministre des Mines justifie la suspension de l'exploitation minière dans l'est du pays (PAPIER D'ANGLE)

(Xinhuanet 23/09/2010)
KINSHASA -- "Le secteur minier artisanal dans sa forme actuelle ne profite ni à l'état, ni aux provinces, encore moins aux négociants. Il profite plutôt à certains groupes mafieux", a déclaré au cours d'une conférence de presse mardi à Kinshasa le ministre des Mines de la République démocratique du Congo (RDC), Martin Kabwelulu.
Selon le ministre congolais, devant cette situation préoccupante qui explique d'ailleurs le pourquoi du prolongement de la guerre à l'Est du pays, le gouvernement congolais a pris des mesures visant à interdire l'exploitation minière dans le Nord Kivu, le Sud Kivu et dans le Maniema.
"Le gouvernement congolais a pris ces mesures parce qu'il faut couper les multiples cordons ombilicaux pour mettre un terme à l'exploitation commerciale et illicite des produits miniers", a expliqué le ministre congolais des Mines.
Le ministre congolais des Mines a signé le lundi dernier deux importants arrêtés ministériels. Le premier portant sur la suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, du Nord Kivu et du Sud Kivu.
Le second arrêté porte sur mesures urgentes d'encadrement de la décision de suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, du Nord Kivu et du Sud Kivu. Pour Martin Kabwelulu, ces mesures qui provoquent la colère de nombreux intervenants sont salutaires pour la RDC.
"Parce qu'il est inconcevable qu'un pays comme l'Ouganda ait une raffinerie d'or à Kampala alors qu'il n'est pas producteur de ce minerai. Cette saignée des minerais congolais doit prendre fin", a-t-il affirmé.
Il a poursuivi en disant qu'avec certains opérateurs économiques congolais et étrangers, il sera créé des sociétés aurifères dans les trois provinces congolaises concernées. "Une telle entreprise pourra mettre fin à l'exploitation illicite des richesses du Congo, renforcer la paix, bloquer le passage de minerais vers d'autres cieux et surtout améliorer le vécu quotidien des Congolais et renflouer les caisses de l'Etat", a expliqué le ministre Kabwelulu.
Répondant à la question de savoir si la dernière décision pourra porter des résultats efficaces, le ministre des Mines s'est dit confiant. "Nous ne lésinerons pas sur les moyens. Dans le cadre de l'encadrement de cette décision, une réunion interministérielle présidée par le premier ministre congolais regroupera les ministres de la Défense, de l'Intérieur et sécurité, de la Justice et des Mines pour voir dans quelle mesure l'on pourrait agir pour la réussite de cette mesure", a-t-il indiqué.
LA PROVINCE ORIENTALE NON CONCERNEE
Le ministre congolais a aussi balayé les craintes émises par certains intervenants de voir les carrières contrôlées par les forces négatives passer entre les mains des Forces Armées de la RDC (FARDC).
Il a également souligné que la situation qui prévaut présentement dans la Province Orientale (également une région minière) est différente de celle de trois autres province, c'est-à-dire le Nord Kivu, le Sud Kivu et le Maniema. C'est ce qui explique la non prise en compte de la province Orientale.
"La décision présidentielle ne concernait d'abord que le territoire de Walikale, dans le Nord Kivu. Mais elle a été étendue aux trois provinces du fait de la présence de plusieurs réseaux travaillant avec des groupes armés. Ce qui n'est pas vraiment le cas dans la Province Orientale. En outre, dans le Nord- Est, le gouvernement n'a pas eu de difficultés pour assainir parce que toutes les exploitations artisanales se trouvent dans la concession de l'office des mines d'or de Kilomoto (OKIMO)", a conclu le ministre congolais des Mines.
Par Luc Roger Mbala

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