(Le Parisien 23/09/2010)
Des militaires français aux côtés des forces armées du Sud-Sahel sont mobilisés pour retrouver les sept otages d’Al-Qaïda, dont cinq Français, enlevés au Niger le 15 septembre.
« Tous les services de l’Etat sont mobilisés pour obtenir la libération des otages », a prévenu Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement. Aux côtés des forces armées du Sud-Sahel, des militaires français tentent de retrouver les sept otages, dont cinq Français, enlevés le 15 septembre au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur, en déplacement au Mali, excluait pour l’instant toute intervention militaire directe. De son côté, Aqmi a affirmé avoir « tué dix-neuf militaires mauritaniens » lors de combats dans le nord du pays. Hier soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur l’enlèvement des cinq otages, confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur. L’Aqmi, qui a revendiqué cet enlèvement, a indiqué que l’opération avait été menée par un de leurs lieutenants, Abdelhamid Abou Zeid . Fanatique, illettré et rompu à la guérilla. Cet Algérien de 44 ans , un soldat de l’islam, ancien des maquis de l’Est, a revendiqué avoir commandité l’enlèvement des cinq techniciens français de la société Areva sur le site minier d’Arlit (Niger).
Bras droit d’Abou Moussab, Abou Zeid est un pur produit de la guerre civile algérienne. Il a été, très jeune, membre du Front islamique du salut dans sa ville natale de Touggourt avant de passer à la lutte armée et de rejoindre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat qui deviendra, en 2007, Al-Qaïda au Maghreb islamique. C’est lui qui a revendiqué l’enlèvement au Niger, en avril, de l’ingénieur français Michel Germaneau, 78 ans, mort dans des circonstances encore inconnues. Une opération militaire, menée à la fin de juillet par l’armée mauritanienne et des troupes spéciales françaises au Mali pour libérer cet otage, avait provoqué la colère d’Abou Moussab qui avait réclamé vengeance.
Abou Zeid est désormais la cible de tous les services de renseignement. « C’est un jihadiste qui a franchi tous les échelons de l’organisation terroriste jusqu’au statut envié de chef redouté. Il a un parcours spectaculaire grâce à son activisme brutal. Il supplée son manque de culture par la foi en son propre destin », résume Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-po, l’auteur des « Neufs Vies d’Al-Qaïda », convaincu que cet homme cherche à se positionner « au sein de l’organigramme d’Al-Qaïda », où il est déjà en bonne place.
Le Parisien
RéagirJEAN-MARC DUCOS
23.09.2010, 07h00
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