(Xinhuanet 29/09/2010)
DAKAR-- Le président sénégalais Abdoulaye Wade a déclaré à un journal local que la constitution lui permet bien de se représenter à l'élection présidentielle de février 2012.
"La Constitution me permet de me représenter. Le problème c'est qu'au Sénégal, chacun se prend pour un juriste. Mais, quand même, si vous ne savez pas, il faut vous taire et laisser ceux qui savent, parler", a affirmé le chef de l'Etat.
La candidature du président Abdoulaye Wade, 84 ans, à l' élection présidentielle de février 2012, avait suscité une vive polémique entre certains constitutionnalistes et les responsables du parti au pouvoir (Parti démocratique Sénégalais (Pds).
Le Chef de l'Etat Sénégalais avait annoncé depuis avril 2010 sa candidature pour un troisième mandat à la tête de l'Etat (élu en 2000, réélu en 2007). La controverse portait sur la recevabilité ou non de la candidature de Abdoulaye Wade car la constitution qui limite à deux, depuis 2001, le mandat du président de la République.
Selon ces spécialistes, le président Wade violerait la constitution s'il se présentait pour la troisième fois à l' élection présidentielle. "Wade a terminé ses mandats. Il a fait un mandat de 7 ans (2000) puis un autre de 5 ans (2007). Donc il a terminé ses mandats. C'est ça l'esprit de la constitution", explique le Pr Pape Demba Sy qui est un des rédacteurs de la nouvelle constitution.
Un autre constitutionnaliste, le Pr El Hadji Mbodj disqualifie Wade pour la présidentielle de 2012. "Une Constitution, ce n'est pas seulement une traduction littérale d'un texte. C'est un esprit. Et il y avait un esprit qui sous-tendait la Constitution de 2001. A savoir la limitation du mandat du président de la République", indique-t-il.
Ces arguments sont contestés par de hauts responsables du Pds, également juristes (avocats), comme le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye et le ministre des Affaires étrangères, Madické Niang.
Pour le Premier ministre, ces constitutionnalistes "sont connus pour leur expertise mais pas forcément pour leur neutralité". Le ministre des affaires étrangères soutient pour sa part que le chef de l'Etat a le droit de solliciter le suffrage des Sénégalais pour un nouveau mandat.
Abdoulaye Wade lui-même défend, dans cet entretien, sa future candidature par un argument juridique qu'il qualifie de "principe élémentaire" de droit : la non rétroactivité de la loi. "Il y a des gens qui soutiennent n'importe quoi, même contre l'évidence. Il y a le principe de la non rétroactivité des lois, c'est un principe élémentaire".
C'est après son élection en 2000 que Abdoulaye Wade avait fait modifier la constitution par référendum en 2001. Le mandat est ainsi porté à cinq ans renouvelables une seule fois. Il a appartient au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la validité de la candidature. Mais, l'opposition doute du rejet de cette candidature, le conseil étant présidé Cheikh Tidiane Diakhaté, nommé récemment par le président Wade lui-même.
Le président sénégalais a enfin assuré que l'élection présidentielle ne sera pas reportée et qu'elle "se tiendra à la date qui est retenue, c'est-à-dire au mois de janvier 2012. Je ne vois pas les raisons de reporter cette élection, à moins que d'ici là, survienne un évènement de force majeure".
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