mercredi 29 septembre 2010

RDC - Des contre-vérités qui font rire : L’interview Tshisekedi à « Jeune Afrique » relève d’un langage populiste

(L'Avenir Quotidien 29/09/2010)
* Etienne Tshisekedi a accordé une interview à Jeune Afrique. Il dit être sûr de gagner les élections 2011 * Il prétend être le rassembleur de l’opposition quand au sein de son parti, il est le grand commun diviseur * Ainsi qu’on le sait, l’année 2011 est une année électorale. Toute la classe politique s’y prépare fiévreusement. Ceux qui ont été élus en 2006 pensent à se faire réélire et ceux qui ne l’ont pas été pensent à se faire élire soit dans le cadre de partis politiques ou en indépendants. C’est d’ailleurs là la raison d’être de partis politiques : conquérir le pouvoir par la voie électorale.
C’est dans cet ordre d’idées qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba a daigné accorder une interview à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » dans son édition du lundi 27 septembre au samedi 2 octobre dans laquelle il s’est mis systématiquement à attaquer tout le monde au pouvoir.
S’agissant des élections de 2011, il est candidat à la présidence de la République et il dit qu’il est décidé à aller jusqu’au bout et est sûr de les gagner sans nul doute. Etienne Tshisekedi wa Mulumba peut-il gagner les élections dans l’état actuel où se trouve son parti ? D’aucuns savent que rien ne va à l’Udps. Le parti est en état de décomposition avancé. Il y a deux ailes qui se « haïssent affectueusement » et qui se réclament toutes deux de lui. C’est une situation créée intentionnellement par lui-même étant l’émule de Mobutu qui divisait pour bien régner. A cette allure, son échec est patent, n’en déplaise aux militants inconditionnels.
Tshisekedi met en mal les cinq chantiers
Pour ce qui est des élections de 2006, il met tout en doute « même la légitimité de celui qui a été mal élu ». S’agissant des grands chantiers, il dit que c’est de la poudre aux yeux. Un langage foncièrement populeux pour se faire accorder les faveurs du peuple. Il feint d’ignorer les grands travaux de construction qui se font un peu partout à travers le territoire national. Il n’a pas honte de qualifier le chef de l’Etat d’être « l’adepte de la destruction créatrice ». Tshisekedi peut-il seulement ignorer qu’il a contribué activement à détruire ce pays avec le concours de Mobutu ?
Par ailleurs, il s’en prend au fait que selon lui, un seul cloche n’est diffusé que par les médias publics et qu’ l’on assiste à une orthodoxie d’Etat. L’homme est en train de mentir comme il respire alors que la télévision nationale comme la radio nationale ou l’Agence congolaise de presse reçoivent les hommes politiques de tous les bords. Tout dernièrement, un journal de l’opposition s’en était même félicité. Il dit en outre que le pluralisme politique ne se résout que par le nombre de partis politiques qui sont agréés au ministère de l’Intérieur et Sécurité. Tshisekedi peut-il répondre à la question de savoir si les gens pouvaient parler librement lorsqu’il était ministre de l’Intérieur de Mobutu Sese Seko. C’est faux et archifaux de vouloir dire que les médias publics ne véhiculent qu’un seul son de cloche.
La démocratie en République démocratique du Congo est une réalité vivante. En tout cas, les gens émettent leurs avis comme ils l’entendent contrairement à l’époque où Tshisekedi était un bonze du pouvoir mobutien. N’en déplaise à lui, les opposants s’expriment comme ils l’entendent tant sur la place publique, dans la rue, qu’au parlement, … Tshisekedi, un miraculé saura-t-il tenir longtemps ? Etienne vient de passer une longue période de maladie. Il y a quelques mois encore, il parlait et marchait difficilement. La question est de savoir s’il pourra encore tenir pendant longtemps. D’ailleurs, on sait qu’au sein du parti, son état de santé fait l’objet d’une controverse. Les uns sont d’avis qu’il est fatigué et doit pouvoir se reposer au risque se s’éreinter plus rapidement. Les autres, par contre, croient plutôt le contraire. Ils prennent l’exemple de Robert Mugabe, un octogénaire. Pour eux, il doit revenir aux affaires pour donner une impulsion aux jeunes pendant quelques années et retirer en douceur comme Mandela.
Kabila n’a-t-il pas de vision de l’avenir ?
Ici encore, l’homme de Kabeya Kamwanga parle dans le vide. On voit qu’il encore les automatismes d’un opposant pur et dur d’autrefois. Mais en fait, c’était une opposition de façade puisqu’il parlait haut et fort la journée et rencontrer Mobutu la nuit. Et ce scénario arrangeait bel et bien Mobutu. Qui ne connaît pas la stratégie ? Qu’appelle-t-il avoir de la vision de l’avenir ? Lorsque le président va restaurer des milliers de kilomètres de route à bord de sa jeep, les routes que Mobutu et lui avaient systématiquement détruites, comment peut-il prétendre qu’il n’a pas de vision d’avenir. Nous craignons qu’il soit atteint de cécité alors qu’il a des yeux pour voir.
Remettre le Congo sur le chemin de la démocratie
Pour Thisekedi, le combat qu’il veut livrer est le dernier combat de sa vie, le dernier combat de toute une vie. Un combat dont le but ultime, dit-il, est de mettre le Congo résolument sur le chemin de la démocratie et de l’Etat de droit.
Multiplier les pressions pour 2011
Pour lui, les forces politiques et sociales devraient « multiplier les pressions ». Et ce, « avec l’aide de la communauté internationale, dont les responsabilités dans la fabrication de Joseph Kabila sont évidentes. »
Il dit vouloir « sauver le peuple congolais ». De qui et de quoi ?
Il fustige même les contrats chinois Pour Etienne Tshisekedi, ils ont été conclus dans des conditions qui demeurent opaques, ils n’offrent aucune garantie de bonne gouvernance. » En écoutant ces propos désobligeants, le peuple congolais peut le qualifier de « farceur » eu égard à tout ce que mes Chinois réalisent dans notre pays dans divers domaines. Il ne faut pas être aveugle pour ne pas voir.
Front commun des "forces du changement"
Tout en critiquant vertement les autorités du pays, il tend la main à l’opposition. Selon lui, « des discussions informelles ont déjà commencé ». Déjà, cette opposition s’enlise et ne se met pas d’accord. La preuve est qu’elle a été incapable de se désigner un porte-parole de l’opposition après l’adoption de la loi sur l’opposition congolaise. Et encore, elle ne se met toujours pas d’accord pour désigner les trois représentants devant siéger au bureau de la CENI. Alors que le délai que l’on avait imposé aux groupes parlementaires est largement dépassé.
Tshisekedi rassembleur ?
Etienne Tshisekedi dit être l’homme qui puisse rassembler toutes les forces de l’opposition. Faut-il en rire ou en pleurer ? Déjà, si dans son propre parti, il est le plus commun diviseur, comment pourra-t-il véritablement être un rassembleur dans une plate-forme qui comprend autant d’ambitions cachées ? A-t-il déjà rencontré Kabila ?, lui a-t-on demandé. « Jamais. Ni moi ni lui n’en avons éprouvé le besoin. » Pour le président Kabila, c’est de la distraction que de recevoir un homme qui considère que ce que font les autres ne vaut rien.
Quant au Premier Ministre Muzito, Il ironise avec cruauté : « Est-il Premier ministre ? Personne, en dehors de lui, ne s’en aperçoit. » Il tempère son appréciation pour le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo sans doute parce qu’il est de l’opposition : « (..), je n’ai pas de grief contre lui dans le cadre de sa fonction actuelle. Mais je lui ai reproché le contenu de sa longue complicité avec Mobutu. Son influence, à l’époque, ne s’est pas exercée dans un sens positif, c’est le moins que l’on puisse dire. A priori, discuter avec lui ne me dit pas grand chose. Mais nous sommes tournés vers l’avenir, vers le changement… ». Si Kengo a été longuement le complice de Mobutu, selon ses propres termes, pourquoi ne se reconnaît-il pas comme tel aussi ? Quant à Jean-Pierre Bemba, il répond « Sa place est au Congo et non à La Haye ». « Son parti et le mien se parlent. » Vital Kamerhe ? Tout en gardant la main tendue, le leader de l’UDPS se veut lucide. Il rappelle le « rôle clé » joué par « Vital » dans l’élection de Joseph Kabila.
« Tous les dirigeants de ce pays sont imposés par l’étranger », dit-il
« Depuis l’indépendance, dit-il sur un ton de dépit, pas une seule fois les Congolais n’ont pu décider librement de leur choix. C’est l’étranger qui a imposé Mobutu, Kabila père et Kabila fils. J’ose croire que la communauté internationale a enfin compris que ses choix furent autant d’erreurs et que la refondation de l’Etat congolais ne pourra se faire avec les autorités actuelles, dont l’échec est patent ». Peut-il dire qu’il n’est pas le produit de l’étranger ? Une auto-satisfaction assez gauche.
En cas de victoire, il exclut toute "chasse aux sorcières" et "règlement des comptes". Ceux qui ont des "problèmes" devraient rendre comptes aux instances judiciaires. Tous ces propos sont truffés de mensonges. Lorsqu’il était premier ministre, peut-il dire ce qu’il a fait aux uns et aux autres qui n’étaient pas des Kasaïens ?

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