mardi 17 août 2010

Sauver le lac Tchad !

(Mutations 17/08/2010)
Les experts des pays membres de la commission du bassin du lac Tchad se réunissent depuis hier à Maroua pour cette cause.
Si le niveau de l'eau continue de baisser à son rythme actuel, ce lac disparaîtra dans une vingtaine d'années, selon les prévisions climatiques de la NASA. Le lac Tchad qui était l’un des plus grands réservoirs d'eau du monde s'est réduit de 90 %, passant de 25 000 Km2 en 1963 à moins de 1 500 km2 en 2001. Bien plus, quelque 30 millions de personnes vivant dans la région du lac Tchad (Tchad, Cameroun, Niger et le Nigeria) souffrent énormément de l'assèchement du lac et de la détérioration des capacités de production agricole de la région.
C’est pour trouver la solution à cet épineux problème que les experts venus du Tchad, du Niger, du Nigéria, de la république centrafricaine et au Cameroun se réunissent du 12 au 14 aout. Dans le cadre d’un atelier de formation et d’information sur le Programme de développement durable du bassin Lac Tchad (Prodebalt). Ils vont plancher sur les stratégies à définir afin de sauver le Lac Tchad, menacé qu’il est par l’ensablement, l’envasement, les mauvaises pratiques culturales aux alentours, la mauvaise gestion des ressources naturelles et halieutiques.
Moustiquaires
Pour Chaïbou Mohaman, directeur général des opérations de la commission du bassin du Lac Tchad (Cblt) qui préside les travaux de Maroua, "depuis la mise en place du Prodebalt en juillet 2009, il faut maintenait évaluer le chemin parcouru et envisager de nouvelles perspectives pour qu’au sortir des travaux de Maroua, on passe directement de la parole aux actes afin de sauver le Lac Tchad".
Une mission certes difficile selon les experts mais possible puisque la commission bénéficie désormais des soutiens inconditionnels des bailleurs de fonds que sont la banque mondiale, la banques africaine de développement, la Banque islamique de développement pour ne citer que ceux là.
Les experts ont pensé au projet de transfert des eaux du fleuve Oubangui vers le lac, le drainage, la bonne gestion des écosystèmes. Pour cela, il faut que les comités interministériels de pilotage des cinq pays membres passent à l’action. En commençant effectivement la mise en œuvre du Prodebalt.
Pour les cinq années que dure le Prodebalt, il est envisagé la mise en place d’un fonds de développement local pour financer les infrastructures et les microprojets, l’amélioration de la santé des populations environnantes par la distribution de 60 000 moustiquaires imprégnés et de la lutte contre le VIH/Sida et les maladies hydriques. Elle se décline dans la deuxième composante de ce programme qui vise à accroitre l’adaptation des activités socioéconomiques aux changements et à développer durablement le système de production.
A charge aux pays membres de la Cblt de faire vite, car les bailleurs de fonds sont prêts à mettre la main à la poche. En se séparant samedi prochain, les participants auront défini des actions beaucoup plus concrètes à mettre en œuvre dès le retour des délégations dans leurs pays respectifs.
Selon la Commission du bassin du lac Tchad créée en 1964, "le tarissement des sources d'approvisionnement en eau requiert un changement radical des techniques de gestion de l'eau et un plan pour reconstituer le lac". Il est donc impératif de rechercher de nouveaux modèles de gestion adaptée de l'eau qui tiennent compte à la fois des techniques agricoles traditionnelles et de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire des populations.

Jacques Kaldaoussa
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