Avec 93% de suffrages en sa faveur, Paul Kagamé reste le président du Rwanda. Très critiqué pour son verrouillage de la vie politique, il se prévaut d'un bilan économique très flatteur.
Le Rwanda s'est alors engagé dans la libéralisation de son économie.
Le rapport Doing business 2010 publié par la banque mondiale classe le Rwanda dans le peloton de tête des pays ayant fait le plus de reformes.
Le pays est salué par la banque mondiale pour avoir facilité la création d'entreprise, et pour ses reformes dans le transfert de propriété, la protection des investisseurs, et l'obtention des prêts.
Le Rwanda connait un taux de croissance de l'ordre de 6% depuis 2001. Ce serait même le pays le moins corrompu de l'Afrique de l'Est, selon l'ONG Transparency International.
Tous ces arguments qui sont invoqués par plusieurs puissances occidentales pour justifier leur coopération avec Kigali.
Qu'ils soient Américains, Chinois ou Britanniques, il est devenu important de composer avec Kagamé, pour prendre pied dans les Grands Lacs, une région qui regorge de richesses.
Mais cette économie en pleine croissance reste fragile, en raison de forte dépendance l'extérieur. La majorité des investisseurs sont d'origine étrangère et l'aide extérieure représente un cinquième des revenus du Rwanda.
Ce tableau ne convainc pas tout le monde. Chercheur et écrivain rwandais résidant en Belgique, Gaspard Musabyimana est de ceux qui soutiennent que les données sur l’économie du Rwanda sont erronées.
Il met en cause également l’impact du progrès à la rwandaise : « environ 90% de la population vit de l’agriculture, un secteur qui reçoit à peine 3% du budget national »
Le programme vision 2020 ambitionne de porter le PIB moyen par habitant de 900 dollars.
Une dizaine d'année après son lancement, plus de la moitié de la population ne vit qu'avec 0,43 dollars par jour.
Durant sa campagne électorale, Paul Kagamé a promis d'améliorer l'accès à la santé, à l'éducation et de promouvoir l'agro-industrie; pour, dit-il «que chaque rwandais ait de l'argent dans sa poche».
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