(Le Post.fr 22/12/2010)
Selon la conception institutionnelle ou « organique », la constitution est l’ « ordre » politique, ou le principe premier de l’unité politique ou de l’ordre politique. En tant que système, elle règle l’action et la vie de l’État tout comme la constitution (au sens biologique) règle la vie et le mouvement d’un corps physique. D’où il résulte que tout État a une constitution car tout ce qui existe a une manière d’existence, bonne ou mauvaise, conforme ou non à la raison.
Au Gabon, sous le couvert d’une révision constitutionnelle mal ficelée, le pouvoir fait dans le « constitutionnalisme » avec tout ce qu’impliquent les « isme » en général : l’idéologie systématisée.
Le « constitutionalisme » est la technique qui consiste à établir et à maintenir des freins effectifs à l’action politique et étatique dans une communauté politique : ici le Gabon. Comment ? De deux manières :
1. En faisant la promotion d’un Gouvernement limité (celui de l’émergence à la gabonaise) ;2. En faisant en sorte que le gouvernement de « la loi » (d’un clan) se substitue au Gouvernement des Hommes.
Une fois ces deux bases posées, on peut justifier la limitation du pouvoir de la Cité ou de la Nation (constitutionalisme ancien dans la Rome des Empereurs) mais aussi imposer le pouvoir de la royauté (constitutionalisme médiéval en Europe).
Le « constitutionnalisme » à la gabonaise désigne certes également la limitation du pouvoir politique (stricto sensu) mais brise aussi le « constitutionalisme » de la démocratie libérale (distinction entre le privé ou le social et le publique ou le politique, c’est-à-dire entre l’État et la Société civile. Nous risquons un pouvoir théocratique !
Ce que les députés et les sénateurs Gabonais veulent faire en renforçant une constitution déjà imparfaite est une atteinte sans précédents aux droits fondamentaux du Peuple Gabonais sans le consulter. C’est pourquoi, il est juste que des membres de mon parti l’Union Nationale aient dénoncé ce danger porteur de germes de déstabilisation de la République Gabonaise.
Imaginant fort bien, que les uns et les autres n’auront pas le temps de parcourir dans le détail les aspects les plus choquants du « constitutionalisme » gabonais version 2010 / 2011 et comme il n’y a pas d’opposition forte dans un Parlement Gabonais monocolore, nous vous proposons un tableau simple et pédagogique qui explique succinctement, la gravité de ce que nos parlementaires veulent faire, après avoir dit-on, été abondamment rétribués.
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