jeudi 2 décembre 2010

Burkina Faso, Sudan - Violents accrochages au Darfour lors de la visite du médiateur de l'ONU

(Le Monde 02/12/2010)
Une délégation de l'ONU et du Qatar qui accomplit une tournée au Darfour, a été violemment prise à partie par des centaines étudiants d'une université de cette région troublée de l'ouest du Soudan. Le ministère de l'intérieur soudanais a fait état dans un communiqué de deux étudiants morts et de neuf blessés – six étudiants et trois policiers.
C'est la deuxième fois en deux jours que l'équipe chargée des négociations de paix entre les rebelles du Darfour et le gouvernement est contrainte de s'enfuir devant des habitants de la région, furieux.
Djibril Bassolé, le médiateur en chef de l'ONU et de l'Union africaine pour le Darfour, était dans une salle de l'université de Zalingei, dans l'ouest du Darfour, lorsque des étudiants ont entouré la salle en scandant des slogans hostiles à M. Bassolé et favorables à la Cour pénale internationale (CPI). "Bassole est un agent étranger !" criaient de nombreux étudiants.
Lorsque les délégués sont parvenus à quitter les lieux, les étudiants ont criblé de pierres leur convoi et frappé les voitures à coups de bâton, brisant les vitres de deux véhicules de l'ONU. Les forces de sécurité sont intervenues, tirant en l'air afin de disperser les manifestants. Mais la situation aurait dégénéré. Différentes sources évoquent un ou deux morts parmi les étudiants et plusieurs blessés.
La ville de Zalingei est considérée comme un fief de l'Armée de libération du Soudan (SLA) d'Abdelwahid Nour, l'un des deux mouvements rebelles du Darfour, hostile au processus de paix parrainé par le Qatar et mené par M. Bassolé.
Mais d'autres manifestations de mécontentement révèlent une certaine exaspération des Darfouris face au manque d'avancées du processus de paix promis par des délégations internationales successives. La délégation de l'ONU, au Darfour depuis dimanche pour rencontrer des personnes déplacées par le conflit et des leaders locaux, avait ainsi déjà dû prendre la fuite mardi après l'intrusion de militants civils en colère dans une réunion à Nyala, dans le sud du Darfour. Des soldats de la force de paix de l'ONU et de l'Union africaine avaient contenu les militants et conduit les médiateurs à l'extérieur de la salle de réunion.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
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