jeudi 2 septembre 2010

Guinée Equatoriale - Prix International UNESCO-OBIANG NGUEMA MBASOGO pour la recherche en sciences de la vie: l’impossible dérobade

(La Lettre Diplomatique 02/09/2010)
«Ma conviction est que la science doit occuper une vraie place prioritaire. L’UNESCO doit devenir le leader et le mobilisateur des gouvernements, des institutions spécialisées et de la communauté scientifique dans le domaine de la science, de l’innovation et des nouvelles technologies, y compris des technologies vertes, sous le slogan « La science et la technologie au service de l’humanité»…
L’UNESCO doit accompagner les politiques nationales pour mieux intégrer la science, la recherche et l’enseignement scientifique.
Et pour donner plus de visibilité et promouvoir la science comme priorité, je proposerai la création d’un Comité scientifique consultatif composé d’éminentes personnalités comme des Prix Nobel et de lauréats de Prix UNESCO ».
Ces engagements sont contenus dans « Ma Vision pour l’UNESCO », la déclaration de foi de la candidate Irina Bokova, alors Ambassadeur, Délégué permanent de la Bulgarie
auprès de l’UNESCO au poste de Directeur Général de la prestigieuse institution située sur les bords de la Seine.
En instituant le Prix International UNESCO‐Obiang Nguema Mbasogo pour la Recherche en Sciences de la Vie, il y a deux ans, le Comité exécutif de l’UNESCO avait vivement salué cette implication du président équato-guinéen dans le développement de la science. Qu’est ce qui explique alors, aujourd’hui, cette rebuffade que n’explique pas seulement la levée de boucliers de quelques ONG et prétendues associations de défense des droits de l’homme ? D’ailleurs, la réponse apportée par la directrice générale de l’UNESCO peut prêter à équivoque, elle qui semble se décharger sur des tiers pour justifier le report de l’attribution du prix.
Elle affirmait sur les ondes de RFI : «J’ai exprimé ma préoccupation pour le prestige, pour l’image de l’Unesco, parce qu’il y avait beaucoup de critiques, d’appels de la part des intellectuels, des scientifiques, des journalistes, des gouvernements, des parlementaires, des ONG. J’ai exprimé non seulement mon inquiétude, mais aussi ma conviction que l’Unesco doit être à l’écoute, malgré le fait qu’on avait adopté déjà une décision il y a deux ans. Mais nous ne serons pas à la hauteur des pays membres si nous ne sommes pas capables d’écouter tout ce que ces partenaires, ces milieux importants pour nous, nous disent ».
De même, Mme Bokova, a laissé entendre que : « l’Unesco n’est pas gênée. C’est la soi-disant communauté internationale qui l'est. C’est cette communauté internationale qui nous plonge dans la gêne, parce que nous, nous avons pris la décision, nous n’avions pas regardé l’individu. Nous sommes contents de recevoir une contribution qui va nous aider à travailler. Nous ne jugeons pas. Le prix doit être remis. Le Conseil ne revient pas là-dessus. C’est ce que je soutiens. »
D’ailleurs, dans une lettre adressée à Human Rights Watch, le 5 mai, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova soulignait que toute décision revenait au Conseil exécutif de l'organisation, en soulignant également que la création du prix avait reçu "un fort soutien" des pays africains.
Finalement, pourquoi autant de bruits pour rien ? La prochaine session du Conseil exécutif prévue du 5 au 22 octobre prochain devrait être, sans doute, une formalité pour arrêter une date d’attribution du prix et permettre ainsi à l’UNESCO de sortir grandie d’une épreuve imposée par des flibustiers d’une guerre perdue d’avance.
Une annulation du prix serait une première pour cette organisation internationale et un coup fatal porté contre l’Afrique et les pays membres qui avaient, dans un consensus remarquable, applaudi l’initiative.
Par Karim DIAKHATE
Mercredi 1 Septembre 2010

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1 commentaire:

  1. Bonne analyse. Mais il s'agit plutôt d'un article de la Dépêche Diplomatique Afrique (et non la Lettre)...

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