mercredi 4 août 2010

RDC - Rebelles ougandais opérant en Rdc : L’Adf en débandade, leur QG conquis et leur chef tué

(L'Avenir Quotidien 04/08/2010)
*On note une petite résistance à 35 Km de Beni. Le général Didier Etumba, chef d’Etat-major des Fardc est arrivé sur le terrain où le nettoyage se poursuit. *La presque totalité des localités de Beni jadis occupées par l’Adf-Nalu ont été récupérées par les Fardc. De même, les axes routiers occupés par ces rebelles ougandais ont été libérés.
Le Nord-Kivu comptait parmi les zones pacifiées de l’Est de la Rdc. Alors que les groupes rebelles congolais ont rangé leurs armes, les rebelles ougandais de l’Adf-Nalu, ont repris les hostilités dans la région de Beni. Leurs cibles, l’armée nationale congolaise et les populations civiles. Il reprenait ainsi la rampe de l’actualité à la Lra. C’est ainsi que le gouvernement congolais a lancé contre ces rebelles ougandais qui tuaient et enlevaient sans état d’âme les citoyens congolais. L’opération Ruwenzori donne des résultats.
En effet, les Fardc à pied d’œuvre depuis quelques semaines, viennent de donner un coup dur à ces rebelles ougandais. Les Fardc, selon des sources militaires, ont pris des localités du Nord-Kivu qui étaient sous le contrôle de ces rebelles ougandais. Dans la foulée, annoncent les mêmes sources, le quartier général de ce mouvement situé à Mwalika, a été également pris par les éléments des Fardc (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). Dans cette offensive sans précédent, le commandant de l’Adf-Nalu a été tué. A ce jour, la presque totalité des localités occupées par ces bandits ougandais dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu, ont été prises par les Fardc.
Le commandant de l’Adf tué dès le début de l’offensive
Le ministre de la Communication et des Média, Lambert Mende a confirmé ces informations au cours du point de presse qu’il a animé hier mardi 3 août 2010 dans la capitale. Il a précisé que le commandant de l’Adf-Nalu a été tué dès le début de l’offensive. Les opérations se poursuivent. Et les éléments de l’Adf en débandade se dirigeraient vers la frontière ougandaise, leur pays. Le Chef d’Etat-Major des Fardc, le général Didier Etumba est sur place dans la zone opérationnelle.
L’opération Ruwenzori, de l’avis de tous est sur la voie de donner une bonne leçon aux rebelles ougandais qui se trompent de cible en s’attaquant aux populations civiles congolaises. Le but ultime des Fardc, c’est de bouter dehors ces hors-la-loi. Il y aurait selon les informations en notre possession une petite poche de résistance non loin de la ville de Beni. Pour empêcher le déplacement de la force publique, les rebelles ougandais occupent des axes routiers. Le fait d’empêcher les déplacements des personnes et de leurs biens, ces rebelles se créent ainsi une espèce de no man’s land. Il nous revient qu’une des tâches à laquelle se sont adonnées les Fardc, c’est la libération de tous ces axes routiers. Car, annoncent nos sources, les grands axes routiers jadis contrôlés par l’Adf-Nalu sont rouverts à la circulation.
Une petite résistance à Eringeti
Les Fardc sont déterminées et les moyens sont mis à sa disposition pour non seulement mettre fin aux attaques de l’Adf, mais aussi de les arrêter et les rapatrier en Ouganda leur pays. Le nettoyage se poursuit notamment au niveau de Eringeti. Les combats avaient commencé entre l’Adf et l’armée régulière ougandaise non loin de la frontière de l’Ouganda. Il y a près de six semaines que l’Adf s’étant attaqué aux Fardc, font l’objet d’une réplique payante de l’armée congolaise. Même si pendant un temps l’actualité criminelle avait été dominée par la Lra, l’Adf qui lutterait pour donner le même droit aux musulmans ougandais, s’activent en Rdc dans les années 1996. Leur implantation est favorisée par le fait que cette partie de la Rdc est sous contrôle ougandais. Kampala n’a pas eu la peine d’exporter ses rebellions en territoire congolais. L’opération en cours est apparemment la plus importante que les Fardc aient menée contre ces groupes armés étrangers.
Contrairement à la Lra, l’Adf a plus d’une fois tenté de négocier avec le gouvernement ougandais qui développe la politique de rejet. Face à l’intransigeance de Kampala, l’Adf avait menacé de relancer la guerre. C’est dans ce cadre qu’ils avaient afflué vers le mont Ruwenzori à la frontière ougandaise. Si cela a été ressenti par Kampala comme une menace , pour la Rdc c’est la solution dans la mesure où, c’est en Ouganda que ces gens doivent faire entendre leur voix et non sur le territoire congolais. C’est ainsi que l’on comprend le propos de Lambert Mende : « Les éléments résiduels de ce groupe armé ont reflué en désordre vers les hauteurs du mont Ruwenzori, ce qui est sans conteste la bonne direction vers leur pays ». Il fallait leur mettre la pression afin qu’ils comprennent que la Rdc n’a pas à subir les effets d’une affaire ougando-ougandaise. Fin juin, l’offensive des Fardc avait commencé avec comme conséquence, un déplacement massif de la population. Cet épiphénomène semble plus faire polémique en lieu et place de la présence de ce groupe de criminels en territoire congolais. Pour certains, on pouvait faire des omelettes sans casser des œufs. Qu’à cela ne tienne, il semble que bientôt le cauchemar des populations déplacées va bientôt prendre fin.
Agitation politicienne au Nord-Kivu
Ces nouvelles contrastent avec une certaine agitation politique dans cette partie du territoire congolais. A l’approche des élections, certains leaders politiques du Nord-Kivu, particulièrement de l’espace nande, récupèrent ces événements malheureux pour en faire un honteux fonds de commerce politique. Cette situation, de l’avis de beaucoup d’observateurs politiques, n’est pas étrangère à une série inexplicable de crimes dans cette région. Qui veut créer le sentiment de panique, d’insécurité dans cette partie de la province du Nord-Kivu, une partie, comme diraient certains, du Nord-Kivu utile ? Est-ce des personnes exploitant des ressources naturelles qui auraient besoin de voir cette province demeurer un trou noir dans lequel tout se fait dans le noir, notamment l’exploitation et l’exportation des minerais ainsi que la vente illégale d’armes de guerre ?
Les observateurs regardent également du côté des opérateurs politiques qui penseraient que le retour à l’insécurité leur servirait d’argument électoraliste au moment venu. Car, on le sait, à l’Est du pays, le thème de la sécurité est primordial. En mettant en place le gouvernement Muzito, le Chef de l’Etat lui avait donné entre autre mission, celle de mettre fin à la guerre. La fin effective de la guerre ne semble pas faire l’affaire de ceux qui voudraient brandir l’insécurité comme argument à l’alternance politique. Faute de groupes armés pour semer l’insécurité, on recourt cette fois à des assassinats ciblés. On peut se poser la question de savoir à qui profite le crime.

Joachim Diana G.
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