mardi 10 août 2010

Cote d`Ivoire - 31 octobre 2010 : Propositions concrètes pour tenir la date

(Notre Voie 10/08/2010)
S’il est vrai que la date du 1er tour de la présidentielle a été fixée, finalement, au 31 octobre 2010, il est tout aussi vrai que de vrais et nombreux problèmes restent à régler pour éviter un nouveau report. Propositions concrètes pour tenir une date fétiche.
Les dernières barrières connues du grand public qu’il faut franchir pour atteindre allègrement le 31 octobre 2010, date du premier tour de la présidentielle, sont le désarmement, le contentieux électoral, la mise au propre de la liste électorale, la confection des cartes d’électeur et des cartes d’identité nationale. Voilà, grosso modo, ce qu’il faut faire pour arriver au 31 octobre. Ce qui est en soi presque de la mer à boire, puisque, pour être dans le temps, il faut engager une véritable course contre la montre. Le désarmement, pour être effectif, a besoin de beaucoup d’argent et de beaucoup de volonté. Jusqu’à ce jour, ce n’est pas gagné à cent pour cent. Or, il le faut avant d’aller aux élections. Si Dieu est avec nous, le contentieux ne se transformera pas en une foire d’empoigne entre tricheurs et fraudeurs sur la nationalité ivoirienne soutenus par certains politiques non moins tricheurs et les partisans de la défense de la nationalité ivoirienne au prix de leur vie qui craignent le vote massif des fraudeurs en leur défaveur. Là non plus, la bataille est loin d’être gagnée. L’affichage de la liste définitive, la distribution des cartes d’électeur et d’identité nationale dépendent, exclusivement, de la fin du contentieux. Si celui-ci se prolonge indéfiniment, les autres aspects du processus tireront, obligatoirement, en longueur. Or, ce problème est tellement important qu’il ne saurait être bâclé parce qu’on veut aller vite. Le risque est qu’on peut laisser des gens qui n’appartiennent pas à la nationalité ivoirienne se glisser parmi les Ivoiriens ou que l’on peut dénier la nationalité ivoirienne à ceux qui en ont droit. Ce qui serait un scandale. La Commission électorale indépendante (CEI) a du pain sur la planche, elle qui doit tout mettre en œuvre pour achever d’ici au 21 août le contentieux et, à la fin du mois, passer à la validation de la liste électorale afin de permettre à la Sagem de se rendre en France (50 ans après notre indépendance) pour confectionner nos cartes d’identité nationale.
Mais elle pourrait être surprise et perdre toute sa crédibilité si elle croit qu’elle n’a que ça à faire dans l’urgence. Tout, en effet, devient urgent. Par exemple, dès maintenant, la CEI devrait penser sérieusement à faire la cartographie électorale. Il s’agira pour Youssouf Bakayoko et son équipe, de repérer déjà les lieux de vote (les 11000 sites qui vont abriter les bureaux de vote) et voir surtout ceux qui sont dans les normes requises. Ce repérage leur permettra de savoir si, dans tel ou tel lieu, il y a l’électricité pour que, dans le cas contraire, des dispositions puissent être prises. La CEI devrait chercher maintenant à connaître le personnel électoral et à le former en organisant des séances de formation dans chaque CEI locale. Des simulations devraient même être inscrites au programme pour ne pas être surpris.
Autre élément à ne pas négliger, la composition et la fabrication des bulletins uniques de vote. On pourrait confectionner déjà un spécimen que l’on présenterait aux candidats pour qu’ils se familiarisent avec ça. Il ne serait pas inutile non plus de réfléchir déjà à la sécurisation du bulletin de vote. Il doit être infalsifiable et, pour cela, il faut choisir un ou des imprimeurs qui peuvent faire la qualité. A ce propos justement, Bakayoko et ses camarades ne devraient pas perdre de temps pour mettre en place une commission chargée de faire la sélection des imprimeurs. Avec près de 6 millions d’électeurs, un seul imprimeur ne saurait faire l’affaire. A moins que, pour éviter d’éparpiller les forces et les regards de surveillance, on ne choisisse de confier le contrat à un seul. A ce moment-là, il faut commencer vite l’opération pour être prêt le jour J. Bref, il faut, à la CEI, commencer par rassembler le matériel électoral pour que, dès le mois de septembre, on commence à le dispatcher dans les différentes CEI locales.
C’est cette disposition d’esprit-là et cette stratégie-là qui permettront à la CEI de maîtriser le cours du temps et d’apprivoiser les élections à venir qui sont déterminantes pour la Côte d’Ivoire. Mais, au lieu de cela, selon nos sources, les collaborateurs du président Bakayoko se battent quotidiennement pour obtenir des véhicules de fonction. Un vice-président connu pour être bagarreur et insulteur public exigerait même une Touareg dernier cri pour réaliser enfin son rêve de tous les jours. Si vous le rencontrez dans une ruelle d’Abidjan, dites-lui que la Côte d’Ivoire a mieux à faire.

Abdoulaye Villard Sanogo
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