(Xinhuanet 28/03/2011)
L'actuelle intervention multinationale en Libye a non seulement accru les risques de pertes en vies humaines dans le pays d'Afrique du Nord, mais également suscité davantage d'incertitudes au sein de la communauté internationale, la situation que connaît le Moyen-Orient s'avérant déjà explosive.
Le porte-parole du gouvernement libyen, Mussa Ibrahim, a déclaré jeudi qu'environ 100 civils avaient été tués dans les frappes aériennes menées par la coalition dirigée par l'Occident, ce qui est considéré par beaucoup comme "l'ouverture de la boîte de Pandore".
Toutefois, selon des officiers occidentaux, aucun civil n'a trouvé la mort au cours de ces opérations aériennes.
Alors que les frappes aériennes, initiées par les principales forces occidentales, dont la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Danemark et l'Italie, se sont poursuivies dimanche pour la 9e journée consécutive, des questions et des doutes ont commencé à affleurer quant à l'objectif de cette mission.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a fermement condamné les bombardements menés par la coalition internationale, arguant que ces offensives excédaient le cadre de la résolution des Nations Unies, qui stipule l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye.
"Ce qui a eu lieu en Libye dérive de l'objectif d'imposer une zone d'exclusion aérienne et ce que nous voulons est la protection des civils, et non les bombardements sur les civils", a-t-il souligné.
Aux Etats-Unis, certains parlementaires républicains ont également mis en doute la légitimité de l'intervention militaire américaine en Libye, affirmant que les élus n'avaient pas été consultés en amont de la mise en branle de celle-ci.
"L'administration [de Barack Obama] se trouve dans l'obligation d'expliquer au peuple américain, au Congrès et à nos troupes, ce que c'est que la mission en Libye", a indiqué John Boehner, président de la Chambre des représentants américain.
Pour sa part, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a également critiqué dans les termes les plus virulents le rôle joué par les Etats-Unis dans le cadre de l'opération militaire en Libye.
"Le recours à la force contre d'autres pays est devenu une tendance dans la politique américaine", a souligné M. Poutine.
Cette résolution de l'ONU est "certainement défectueuse et boîteuse... puisqu'elle autorise l'intervention dans un pays souverain", a-t-il fait remarquer.
Jeudi, l'Union africaine (UA) a également émis des réserves quant à l'intervention multinationale en Libye et émis des doutes sur la coordination dont faisaient preuve les participants.
Bien que trois pays africains, à savoir l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Gabon, aient voté la résolution onusienne, l'UA campe sur sa position officielle, à savoir son opposition catégorique à toute intervention militaire dans le pays, a indiqué Jean Ping, président de la Commission de l'UA.
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