lundi 28 mars 2011

La qualification pour la CAN 2012 s'éloigne pour les Lions

(Cameroon-Tribune 28/03/2011)

Les chances de qualification de la sélection nationale fanion s’effritent après la défaite (0-1) essuyée samedi dernier à Dakar face au Sénégal.
C’est ce qu’on appelle un coup de poignard. Il a été assené par Demba Ba, attaquant sénégalais entré en jeu quelques minutes plus tôt. Servi par Issiar Dia, autre joueur lancé dans le bain par le staff technique des Lions de la Teranga lors de ce dernier quart d’heure fatidique pour les Lions. On attendait Eto’o, Moussa Sow, Papiss Demba Cissé ou encore Mamadou Niang. Demba Ba, le buteur et Issiar Dia, le passeur ont relégué les stars au second plan, voire aux oubliettes. Amara Traoré, sélectionneur du Sénégal a ainsi remporté le match à distance qui l’opposait à Javier Clemente. On jouait la 90ème minute.
Presque tous les spectateurs pensaient alors à un match nul vierge. Les journalistes descendaient même déjà en zone mixte pour les interviewes d’après match. Et soudain, vint cette contre-attaque supersonique des « tirailleurs sénégalais » venue renvoyer les Lions Indomptables, leur encadrement technique et administratif à leurs chères études. Le but a plongé tout un pays dans la liesse. Les Lions ont payé « cash », en une seconde, le temps perdu en six mois, entre le match de Garoua face à la RDC et celui du 26 mars. Une seconde d’inattention qui est venue rappeler au football camerounais qu’il doit se remettre au travail, avec un bon projet porté par des compétences. Mais, le Cameroun a perdu sans être ridicule dans le jeu.
Le Sénégal a terminé le match comme il l’a commencé : le pied sur l’accélérateur. Après avoir maîtrisé les dix premières minutes de la partie, il a également bien contrôlé les dix dernières minutes de la rencontre. Les 70 autres minutes ont été gérées par les Lions Indomptables. Mais, la domination de Samuel Eto’o et de ses coéquipiers est restée stérile. La faute à quoi ? A un système de jeu inopérant. La faute à qui ? Aux joueurs émoussés physiquement en deuxième mi-temps. A un encadrement technique dépassé par les évènements. Niang avait pourtant sonné l’alerte en première mi-temps avec un bon coup de tête sur un centre de Papiss Demba Cissé.
Moussa Sow avait encore appuyé sur la sonnerie en deuxième période lorsqu’il s’est décidé de passer la défense camerounaise en revue. Omar Daf, seul rescapé de la légendaire équipe de 2002, sur le terrain, avait également donné l’avertissement, en passant comme ses coéquipiers par le couloir droit de la défense camerounaise où était positionné Benoît Angbwa, présent pourtant défensivement. A sa décharge, il n’était pas couvert. C’est cette faille que les Sénégalais ont exploitée à fond. L’axe de la défense et le couloir gauche étant presque infranchissables, les Lions de la Teranga ont insisté à droite avant de trouver la solution. Cette victoire les propulse à la première place du groupe E avec neuf points sur neuf possibles. Le Sénégal s’envole.
Largués au classement, les Lions Indomptables ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ils ont brûlé leur joker. Depuis samedi dernier, ils ont plus le profil du candidat à une place de meilleur deuxième qu’à celui du premier de cette poule au sein de laquelle ce Sénégal en reconstruction dicte sa loi. Mais, le Cameroun a des raisons légitimes de maudire l’arbitre tunisien de cette rencontre qui a oublié de siffler deux penalties en sa faveur. C’est peut être ceux qui prennent les décisions au nom de cette équipe camerounaise en ce moment qui l’auront voulu. En demandant à la Caf de changer le trio arbitral initialement désigné, la Fécafoot, appuyée dans sa démarche par le MINSEP, s’est mise une pression inutile.
Au finish, cette tension volontairement provoquée a joué en sa défaveur. La contre-performance de Dakar vient rappeler une chose : la transition est manquée. Le projet de reconstruction a étalé ses limites. Les vieux démons de la Coupe du monde poursuivent toujours les Lions. Comme une ombre maléfique. Ce matin, l’équipe nationale n’est plus malade. Elle agonise.

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