mercredi 30 mars 2011

Niger - La Cour des Comptes dépose son rapport sur la table du général Salou Djibo

(Les Afriques 30/03/2011)

Le chef de la junte militaire nigérienne, Salou Djibo, au pouvoir depuis le 18 février 2010 veut solder ses comptes avant de se retirer le 06 avril prochain. Son successeur, l’ex opposant historique, Issoufou Mahamadou qui a fait de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille lors de la présidentielle du 31 janvier dernier a promis de sévir. Réponse du berger à la bergère, le général Djibo qui poursuit sa traque contre les « fossoyeurs » de l’économie du pays, a eu la prouesse de recouvrer plus de 12 milliards Fcfa depuis mi-mars dernier sur une créance de près de 96 milliards Fcfa . Une bouffée d’oxygène pour les caisses du Trésor rudement asséchées depuis le renversement de l’ex régime.
Après avoir recouvré quelque 12 milliards de Fcfa auprès des sociétés publiques et de hauts dignitaires de l’ex régime, accusés de détournements, la Cour des comptes vient de remettre son rapport au président, Salou Djibo. Au lendemain de la déposition de Tanja Mamadou, les autorités de la transition avaient engagé une opération d’envergure via la Commission de Lutte contre la délinquance financière pour recouvrer le passif du trésor public associé à d’autres infractions pénales ou de « délits économiques » estimé globalement à quelque 267 milliards Fcfa.
Les enquêtes jugées « accablantes » par les autorités judiciaires du régime en charge du dossier et qui avaient épinglé plusieurs sociétés publiques et ministères stratégiques sous l’ère Tanja, ont révélé récemment d’importants transferts de fonds et de capitaux vers des banques étrangères.
Selon un officiel nigérien, l’Etat est dans les dispositions aujourd’hui d’envoyer une commission rogatoire pour lever le secret bancaire au sein de certaines multinationales occidentales et asiatiques où sont domiciliés les comptes de plusieurs hauts responsables politiques et d’entreprises.
S’exprimant à la télévision nationale, le président Salou Djibo a dit que « le régime a fait tout son possible en ouvrant le dossier des impunis et levant l’immunité de plusieurs hauts dignitaires dont l’ex président, Tanja. Le travail qui reste à faire relève de mon successeur ». En décembre 2010, la Cour d'Etat du Niger avait levé l'immunité du président déchu Mamadou Tandja, qui attend toujours l’ouverture de son procès.

Par Ismael Aidara
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