(Afriscoop 25/03/2011)
(AfriSCOOP Lomé) — Planifiée et de nouveau empêchée. Le Frac (Front républicain pour l’alternance et le changement) entendait inaugurer ce 24 mars 2011 une nouvelle série de la tenue de trois marches hebdomadaires. Comme il y a une semaine jour pour jour, les forces de l’ordre ont « chargé et dispersé les manifestants ».
On prend les mêmes et on recommence. Les autorités togolaises ne sont pas visiblement décidées à laisser le Frac organiser une marche pacifique de contestation les jours ouvrables. Comme le 17 mars dernier, des éléments des forces de l’ordre ont empêché la tenue de la manifestation de ce jeudi qui avait pour thème essentiel, « la dénonciation du projet de loi de Pascal Bodjona (porte-parole du gouvernement) ». Ce projet-loi est jugé « liberticide » par les leaders et sympathisants du Frac, de même que par la plupart des partis représentatifs de l’Opposition togolaise.
« Il ne s’agissait pas d’une dispersion ce matin, mais d’une vraie répression. Les éléments des forces de l’ordre déployés sur le terrain ont sauvagement chargé les manifestants. Parmi les blessés les plus graves, on peut citer une femme enceinte qui a reçu 04 tirs de gaz lacrymogène chez elle, à la maison », a décrit Eric Dupuy (Secrétaire national à la communication de l’Anc, Alliance nationale pour le changement) à « afriscoop ». Des constatations qu’ont confirmées à « afriscoop » d’autres témoins des évènements de ce matin, à Bè (un quartier de Lomé). En précisant que des scènes d’insurrection ont encore refait surface ce jeudi dans ce quartier loméen.
E. Dupuy a par ailleurs dit s’attendre à un nombre élevé de blessés, au regard de la violence de la répression. Selon ses explications, tout semble laisser croire que ce 24 mars 2011, on a spécialement visé Jean-Pierre Fabre ; vu que ce n’est après son arrivée sur le lieu de départ de la manifestation que les tirs de gaz lacrymogène ont été déclenchés…
Le Frac jamais fatigué : encore dans les rues demain…
La répression de ce jeudi n’a aucunement entamé la détermination du Front. Il compte mobiliser à nouveau demain les Togolais pour dénoncer le projet de loi Bodjona. « Nous nous battrons contre l’arbitraire », a confié Eirc Dupuy, remonté contre le pouvoir en place mais qui reste déterminé.
Le Frac demande à l’heure actuelle, purement et simplement, le retrait du projet de loi Bodjona. « Il n’y aucune urgence à l’adoption de ce projet de loi. Nous demandons tout juste que les autorités en place respectent les textes constitutionnels », a encore dit M. Dupuy.
Ce vendredi 25 mars, le ministre de l’Administration territoriale du Togo (M. Bodjona) organise, à partir de 9h, un « atelier d’échanges sur le projet de loi relatif aux réunions et manifestations sur la voie publique », à l’hôtel Eda Oba, à Lomé. Une rencontre à laquelle le Frac ne compte pas s’associer, en expliquant notamment qu’on ne peut pas opprimer quelqu’un et l’inviter peu après à des discussions…
Au cours de ses travaux, le Conseil des ministres du 02 mars 2011 « a adopté un avant-projet de loi qui fixe les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique ou dans les lieux publics (…) Ce projet de loi rappelle, dans ses dispositions générales, le principe classique de la liberté de réunion et de manifestation, tout en l’enfermant dans un cadre juridique précis. Il traite en outre du régime juridique des réunions et manifestations pacifiques sur la voie publique et dans les lieux publics, ainsi que les conditions d’organisation des réunions et manifestations se déroulant en dehors des lieux publics », disait le communiqué final de ce Conseil.
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