(Afriscoop 24/03/2011)
(AfriSCOOP Analyse) — Adrien Houngbédji, le principal challenger de Thomas Boni Yayi lors du scrutin présidentiel du 13 mars dernier vient de s’autoproclamer président du Bénin. Un acte qui n’est pas sans rappeler des pas similaires posés par d’autres leaders d’opposition au Togo et au Gabon. Une somme de postures politiques qui sont pourtant loin d’être semblables.Le super opposant Houngbédji peut se mordre les doigts… D’avoir demandé, tout comme les autres adversaires de B. Yayi lors du scrutin du 13 mars 2011, à ses partisans de boycotter l’enrôlement qui s’effectuait sur la Lepi (Liste électorale permanente informatisée). De toute vraisemblance, cette stratégie a desservi les adversaires du pouvoir béninois in fine. Comment l’ex président de la Boad (Banque ouest-africaine de développement) a-t-il pu monter d’énormes stratégies de fraudes électorales à l’insu de l’Opposition béninoise très virulente, le plus clair du temps ? Les amateurs de la démocratie en Afrique attendent les preuves irréfutables de la victoire Houngbédji !
Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergeant, coalition qui soutien B. Yayi) n’a pas été bête dans la course finale à la magistrature béninoise. En refusant de reporter une troisième fois la date de la tenue de la présidentielle au Bénin, les leaders de Fcbe avaient, dans un coin de la tête, la volonté de ne pas offrir l’occasion d’un plus grand enrôlement, sur la Lepi, d’un électorat qui leur sera défavorable.
Tout bon politique aurait agi de la même manière à leur place ! Et puis, comment les Opposants au pouvoir de Cotonou pouvaient-ils s’imaginer que les Béninois seraient en grand nombre amnésiques devant les multiples réalisations sociales à mettre à l’actif du premier quinquennat Yayi ? Les corollaires du retour de M. Kerekou au pouvoir après la parenthèse démocratique de Nicéphore Soglo semblent avoir également marqué les Béninois.
S’autoproclamer président : et après ?
De quel moyen de pression dispose A. Houngbédji, en s’autoproclamant président ? Ni le jumeau Jean-Pierre Fabre, ni André Mba Obame n’ont eu gain de cause avant lui, en adoptant une telle posture contestataire. A coup, sûr MM. Fabre et Houngbédji ne se permettront plus jamais, durant le reste de leur carrière politique, d’appeler leurs partisans à boycotter un processus d’enregistrement d’électeurs, fût-il mal ficelé ! « Time is money » et le temps passé ne revient plus jamais.
Les contextes politiques togolais, gabonais et béninois ne sont pas certes les mêmes, mais il est grand temps que les opposants d’Afrique nettoient également les erreurs qui figurent sur leurs copies. Pour être davantage crédibles aux yeux du monde. Après de longues années de dictature au Togo et au Gabon, difficile de faire croire aux Africains que Togolais et Gabonais ne souhaitent pas des alternances politiques sur leurs terres natales.
Le Rpt (au pouvoir au Togo) a donné un peu plus raison à tous ceux qui pensent qu’il a encore fraudé en mars 2010, en saisissant et en brûlant les Pv (Procès-verbaux) de l’Ufc ! « France 2 » a confirmé un secret de Polichinelle au Gabon, en réalisant un documentaire dans lequel la victoire d’André Mba Obame, lors de la présidentielle gabonaise, en 2009, a été a affirmée sans ambages. Aux proches collaborateurs du vieux opposant Houngbédji de montrer et démontrer au reste du monde que la victoire Yayi 2011 est une usurpation. Nous serons les premiers à crier haro sur le l’ancien-nouveau locataire du Palais de la Marina.
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