jeudi 23 décembre 2010

Relooker le Togo : et si on commençait par Kara, président Faure ?

AfriSCOOP Lomé) — Le Togo sous Eyadèma n’est plus le Togo sous Faure. Mais, il est assez aisé de se faire une idée du développement des infrastructures dans ce pays depuis cinq ans. Devant cet immobilisme, ne faut-il pas faire recours à la politique du régionalisme pour offrir de nouvelles infrastructures aux Togolais ?
Le visage de certaines artères de la capitale togolaise connaît des mutations depuis plusieurs mois. Mais, l’on est toujours loin de la grande métamorphose dont a besoin le Togo pour renaître de ses cendres ; d’un point de vue possession d’infrastructures efficaces et présentables.
Cette critique a un peu plus sa place, dans le contexte togolais, quand l’on se rend à l’évidence que ce sont essentiellement les contributions des grands argentiers de la planète et de l’Afrique qui ont permis jusqu’à ce jour la restructuration des routes et ruelles qui avilissaient le nom des Togolais. En effet, à l’heure actuelle, dans l’ « ex Suisse africaine », il n’existe aucune ville à brandir comme étant la vitrine du développement du pays. Des Burkinabé et des Béninois n’hésitent pas ainsi à comparer Lomé (capitale du Togo) à Bobo-Dioulasso et Porto-Novo, respectivement secondes villes du Faso et du Bénin. Les principales infrastructures routières malades au Togo seront en chantier à la fin de la saison des pluies, prévoyait l’actuel ministre des Travaux Publics, Andjo Tchamdja, il y a trois mois. Des propos, on est certes passé depuis lors à l’acte. Mais en fondant essentiellement, une nouvelle fois, l’ouverture de ces grands travaux sur l’apport du financement extérieur…
A quoi servent les finances propres du Togo ?
A quoi ont servi les 41 ans d’existence du Rpt et 38 ans passés au pouvoir par le défunt Eyadèma Gnassingbé ? Cette question n’est pas de trop car feu Eyadèma n’a pas eu à développer sa région natale (Région de la Kara) comme d’autres dictateurs ont eu à le faire sur le continent noir.
Trop souvent, des opposants au pouvoir de Lomé citent en exemple le contraste entre la grande bâtisse du regretté dictateur dans son village natal (Pya) et les maisons environnantes ! Cinq ans après la mort du « grand médiateur de l’Afrique », des riches de la Région de la Kara ont fait sortir de terre de belles maisons. Mais cette “prouesse” est encore loin de conférer un visage plus reluisant à la zone géographique natale d’E. Ganssingbé, en terme de possession d’infrastructures modernes.
Que font alors les richissimes caciques du pouvoir Rpt (originaires de Kara) de leurs pactoles ? Leur terre natale n’a pas de stade de football moderne alors que ces riches illicites bâtissent à tour de bras des maisons rutilantes à Lomé ou dans le Sud… Ce sont après tout des Togolais tout comme les autres. Cependant, à quand la transformation du Nord-Togo ? C’est dire que ces Togolais et Togolaises qui ont bâti leurs richesses sur la paupérisation d’une grande partie de leurs compatriotes n’ont pas encore compris que les Etats émergents de la planète ont avant tout compté sur eux-mêmes pour entamer leur mue, dans divers domaines. En commençant par leurs routes. Les recettes mensuelles portuaires, fiscales et douanières sont à même, à elles seules, d’aider le Togo à mettre résolument cap sur le progrès économique, en attendant des appuis externes, ont démontré divers économistes locaux et étrangers.
Autant de tableaux sur lesquels devront jouer les autorités togolaises dans les prochaines semaines, après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte par le Togo. Oui au régionalisme s’il peut servir à poser des bases d’un développement serein. Que le président Faure nous démontre au début de cette nouvelle année 2011 qu’il ne conduit pas le pays dans une géante abîme comme le crient ses principaux opposants. 2015 est si proche et si loin.

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