Pas une réunion au Mlc au cours de laquelle Jean Pierre Bemba aurait été présenté comme candidat à la prochaine présidentielle. Sur l'Avenue du port, la sérénité des cadres du principal parti de l'opposition tranche avec l'agitation ambiante.
Les rumeurs ont la peau dure à Kinshasa. Un bruit persistant, comme seule la mégapole kinoise sait en produire, a fait état d'une décision du Mlc de présenter Jean-Pierre Bemba comme unique candidat à la présidentielle à venir. Relayée par certains tabloïds, cette "nouvelle" a créé un véritable buzz dans les salons huppés de la ville haute et dans les chancelleries qui comptent.
Ici et là on a failli tomber de haut. Non sans raison. Car, on ne s'expliquait pas comment le Mlc-parti de gouvernement-pouvait jeter son dévolu sur son chef historique tout en le sachant indisponible. On ne comprenait pas non plus comment le principal parti politique de l'opposition parlementaire pouvait lever pareille option sans passer par le Congrès.
Vérification faite, la direction du Mlc ne s'est jamais réunie pour débattre de qui va défendre les couleurs du parti à l'élection présidentielle. Certes, le parti phare de l'opposition républicaine entend aligner des candidats à tous les niveaux-en commençant par la Présidence de la république-.Certes, le Mlc-et François Muamba en tête- se dépense sans compter pour obtenir la libération rapide de Jean-Pierre Bemba. Et si cette heureuse perspective intervenait avant les élections, le leader du Mlc pourrait réactiver son statut de candidat naturel à la magistrature suprême.
Seulement entre le souhait et la réalité il y a tout un monde. Pour peu que l'on connaisse les rouages de la Cour pénale internationale, le procès Bemba a encore de beaux jours devant lui. Parti structuré, pétri de compétences et des politiques "vertébrés", le Mlc pourra, toujours le moment venu, gérer au mieux de ses intérêts la question de son candidat à la tête du pays. On n'imagine tout de même pas la deuxième force politique du pays être absente de l'élection suprême.
Preuve que le parti de l'avenue du Port dispose de ressources, plus de trois ans après le départ pour l’Europe de son fondateur, le Mlc, sous la coordination de François Muamba, tient et tient bon. Le parti de la fourmi a été de tous les combats d'idées dans les deux chambres du Parlement. Le parti bembiste a aussi réussi ses sorties sur le terrain à Kinshasa comme dans le pays profond, à l'instar de ses tournées dans le Kasaï, le Bas Congo et de son triomphe à Mbandaka.
pAr José NAWEJ
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