Pour réfléchir sur le devenir du monde noir et mieux insérer l’Afrique dans le monde, le président Wade a bousculé son agenda de chef d’Etat pour écouter l’intelligentsia noire réunie dans le cadre du forum de la Renaissance organisé à l’occasion du troisième Festival mondial des arts nègres.
Dakar - A la veille de sa clôture, le Forum de la Renaissance africaine a reçu mercredi 23 décembre le président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui a passé une journée entière avec les intellectuels pour débattre de l’avenir du continent africain et des apports de l’Homme noir à la Civilisation de l’Universel. La confiance entre les politiques, le monde académique, la société civile, etc, n’est-elle pas nécessaire pour porter sur les fonts baptismaux, avec clairvoyance et assurance, les Etats-Unis d’Afrique, le socle indispensable pour l’avènement d’une vraie renaissance africaine qui donnerait toute sa place à l’Afrique dans le 21e siècle et au-delà ?
Relations politiques et intellectuels
Organisé dans le cadre du troisième Festival mondial des arts nègres, le Forum a accueilli de grandes personnalités parmi lesquelles des universitaires, des membres de la société civile, des groupements de femmes, des jeunes pour redonner confiance et espoir aux Africains et à leurs frères et sœurs de la Diaspora. Dans les échanges qu’il a eus avec ces différents segments, le président Wade a demandé aux intellectuels de prendre leur responsabilité pour prendre en main le destin de l’Afrique. Il a expliqué que les penseurs avaient un rôle primordial pour faire avancer la machine de la renaissance africaine et de la construction de l’unité africaine. Il a, par ailleurs, expliqué que pour changer le monde et avoir de l’impact sur les décisions politiques, les intellectuels devaient trouver les moyens d’aider à l’application de bonnes politiques sans nécessairement vouloir déstabiliser les pouvoirs politiques. Pour lui, certains intellectuels font de la recherche pure et dure et restent dans leur laboratoire, ce qui ne le dérange pas, mais il aurait souhaité que ceux qui veulent peser sur la marche du continent trouvent un lien avec les décideurs politiques.
En effet, la confiance n’est pas toujours au rendez-vous entre les politiciens africains et ceux qu’on appelle l’intelligentsia, contrairement à beaucoup d’autres continents où l’université, la presse, la société civile jouent un véritable rôle dans le progrès des peuples. C’est ce qui fait dire au professeur Iba Der Thiam, président du Comité scientifique du Forum, que ‘ce n’est pas tous les jours qu’on voit un chef d’Etat aller à la rencontre d’intellectuels dans un amphithéâtre plein à craquer pour débattre avec eux des problèmes concernant l’avenir du monde noir sans aucun tabou ni préjugé’. Le président Wade venait de rencontrer pour la deuxième fois les intellectuels invités au forum du Fesman. ‘C’est la preuve d’une grande capacité d’écoute et à répondre aux questions’, commente le Pr Thiam qui affirme que Me Wade a réussi à établir ‘entre lui et les sept cents intellectuels qui étaient rassemblés un climat de confiance, de satisfaction. Il a pu se rendre compte lui-même de l’impact que ses idées avaient sur ses interlocuteurs’.
En tout cas, le président Wade s’est dit décidé à veiller à ce que le Festival ait une suite. Il a placé de grands espoirs dans les jeunes mouvements panafricanistes et dans leur volonté de faire le tour de l’Afrique pour expliquer le contenu de la renaissance et celui des Etats-Unis d’Afrique. Il s’est par ailleurs montré très sensible à la volonté de la diaspora de se constituer en 6e région du continent et il partage la certitude que cette diaspora et les enfants de l’Afrique ont une même origine, un même passé, un même héritage et un même destin.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com
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