samedi 7 août 2010

Le Soudan refuse l'accès d'un camp de réfugiés du Darfour aux humanitaires

(Le Monde 07/08/2010)
Les autorités soudanaises ont interdit aux humanitaires l'accès à l'immense camp de déplacés de Kalma, au Darfour, où la situation demeure tendue après des combats la semaine dernière entre partisans et opposants du processus de paix.
"Aucun humanitaire (agences de l'ONU et ONG) n'a été autorisé à Kalma et à Bilal... la situation est grave", a indiqué, vendredi 6 août, Samuel Hendricks, porte-parole à Khartoum du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
Une mission réunissant du personnel des agences humanitaires de l'ONU s'est vu interdire à deux reprises cette semaine l'accès à Kalma et au village voisin de Bilal, où plusieurs résidents de Kalma ont trouvé refuge. "Les humanitaires attendent toujours l'autorisation d'entrer dans le camp", a indiqué jeudi soir la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), précisant que la situation demeurait "tendue" au camp de Kalma, une semaine après les affrontements fratricides.
Le gouverneur du Darfour-Sud, Abdul Hamid Moussa Kasha, a nié que les humanitaires aient été interdits d'accès à Kalma, mais a confirmé que la situation demeurait explosive dans cette enclave. "Il y avait encore des coups de feu [jeudi]", a-t-il dit, soulignant que des armes circulaient à profusion à Kalma. "Nous tentons d'obtenir l'accès [à Kalma] afin d'évaluer la situation" humanitaire, a indiqué M. Hendricks.
VIOLENCES ENTRE REBELLES ET PARTISANS DU PROCESSUS DE PAIX
Des combats meurtriers ont opposé la semaine dernière à Kalma des supporters de l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour, un important groupe rebelle hostile au processus de paix de Doha, et des personnes dites favorables à ces pourparlers.
Les violences à Kalma, un des plus grands camps de déplacés au monde avec ses 80 000 habitants, ont fait entre cinq et huit morts, selon les estimations, et plus d'une vingtaine de blessés. Une clinique avait été brûlée lors de ces affrontements.
En août 2008, des combats à Kalma, considéré comme un fief de l'Armée de libération du Soudan et un des camps les plus politisés de cette région de l'ouest du Soudan.
Par ailleurs, les autorités soudanaises ont demandé cette semaine aux soldats de la paix de leur remettre cinq hommes et une femme de Kalma qui avaient demandé la protection de la Minuad. La force de maintien de la paix n'a pas, pour l'heure, remis ces personnes aux autorités soudanaises.

LEMONDE.FR avec AFP
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